caparnaüm

ça

tu peux être
drôle
mais pas gênant,
intelligent
mais pas trop sérieux,

tu peux être tout
tant que tu restes rien.

on nous encourage à être fous,
jusqu'à ce qu'on se rende compte
qu'être fou implique d'endosser
certaines responsabilités.
     comme ces remarques     si désobligeantes...

j'ai tellement aimé être folle avec eux,
être moi, seulement moi.
puis j'ai ouvert les yeux,
et j'ai vu,
vu tous ces gens
qui critiquent ce qu'ils ne connaissent pas.
qui critiquent là où ça fait mal.

j'ai cru qu'ils étaient tolérants,
que ça pouvait être différent,
que je pouvais être qui je voulais
et que le monde l'accepterait.

j'ai eu tort.

la vérité,
c'est qu'il y a toujours des gens pour te critiquer.
toujours.
que tu t'amuses avec tes amis
ou que tu lises seul(e) contre un arbre,
ils critiqueront.
sans connaître ton histoire,
sans te connaître,
sans savoir ce qui te lie aux autres.
          ils en ont rien à foutre de toute façon,
          ils ne vivent que pour les apparences.

"c'est gênaaaant"
                                "cringe un peu"
                                                        "elle me fait de la peine"
                 "pourquoi elle rigole toute seule elle ?"
                                                                "wesh elle est bizarre"
"elles sont gênantes tes copines"
                       "tu devrais pas rester avec eux"


mais j'en ai rien à foutre de votre avis.
laissez-moi en paix.
laissez-moi vivre.

on m'a tellement baratiné avec le fait « d'être moi-même »
que c'était beau,
que c'était doux,
mais en fait c'est tout sauf ça.
la vérité c'est qu'être soi,
c'est être bizarre aux yeux des gens,
          et c'est pour ça que ça leur fait si peur.

j'ai trouvé des gens avec qui être bizarre.
c'était beau.
j'entendais pas les critiques.
mais là,
c'est comme si
elles me venaient toutes à la gueule en même temps.
et ça,
pour moi qui ne souhaite
que du bonheur à tout le monde,
qui essaie de ne sortir de ma bouche
que des critiques constructives,

ça,
ça déclenche une tempête dans mon cœur.