chapitre 7

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"- Je vous promets que je vous tuerai de mes propres mains, crie Temari en se débattant." En entrant dans la chambre, le chef des armées balance la blonde sur le sol pour la fixer. Un regard bouillonnant de haine, la tête droite dénuée de peur, le visage froid comme la neige, Temari No Sabaku n'est définitivement pas une femme facile.

Tandis qu'il l'observe, la jeune Reine s'arrête de crier pour l'analyser à son tour. C'est littéralement un duel de regards qui se déroule entre les deux adultes, et la blonde ne baissera jamais les yeux. Avec délicatesse et attention, elle se relève, ne quittant pas des yeux Kuroro au cas où il l'attaquerait sans qu'elle ne s'en aperçoive.

"- Pensez-vous vraiment être capable de me faire du mal, Temari ? Vous n'êtes qu'une femme, explique-t-il d'un air dédaigneux, même totalement sexiste."

La jolie No Sabaku a grandi avec des hommes ; elle a joué toute son enfance avec deux garçons, elle a été éduquée par un homme. Temari a bel et bien appris une chose durant son enfance : être une femme ne change rien au fait qu'il ne faut jamais abandonner.

"- Pensez-vous vraiment être un homme alors, en vous attaquant à une femme, répond la blonde simplement ?"

Si leurs yeux étaient des armes à l'heure actuelle, ils seraient sûrement tous les deux déjà morts, fusillés.

Comme seule réponse, Kuroro lui adresse un coup sur le visage, amenant Temari à porter directement la main à sa joue. Il est fort ; Temari sent directement sa peau la brûler à une vitesse exponentielle. "- Ne me touchez pas !" Elle marque un temps de pause, pour reprendre : "- Attaquer une femme et mentir, vous n'avez donc aucun principe, Kuroro Lucifer, dit la jeune femme en essayant le sang ayant fait son apparition dans le coin de sa bouche."

Comment peut-elle se permettre de dire de telles choses ? Kuroro vient prendre la jeune femme par le cou, la plaquant contre le mur pour l'étrangler tout en la réduisant au silence par la même occasion. "- Vous n'êtes qu'une sombre poupée. Je pourrais vous tuer maintenant si je le souhaitais." Temari grimace de douleur, sentant peu à peu l'air lui manquer. Alors, c'est ainsi qu'elle va mourir, entre les mains de ce monstre ?

Réunissant ses dernières forces avant qu'elles ne la quittent, la No Sabaku vient donner un coup de pied dans l'entrejambe du chef des Armées qui la lâche directement, effectuant un mouvement de recul. "- Espèce de..."

Alors qu'elle a enfin quelques secondes de liberté, quelques secondes pour s'enfuir, la blonde en est incapable. Totalement épuisée, elle peine à retrouver son souffle et même à prendre la parole.

"- Temari No Sabaku, reprend Kuroro en se relevant, grimaçant au simple contact de sa main contre son pantalon au niveau de son entrejambe. Vous allez voir, je vais vous faire redescendre de suite."

Alors, il pleut. Il pleut des coups, des coups de pieds viennent s'abattre les uns après les autres sur les jambes de la jeune femme qui inconsciemment protège son ventre en se pliant en deux. Personne ne touchera à son bébé. Il gifle son visage, tire ses cheveux. Finalement, il semble vider sa haine sur la jeune femme. A chaque fois qu'il daigne marquer un temps de pause, il tombe sur le visage haineux de la jolie Temari qui ne baisse pas les yeux. Qu'a-t-elle à perdre désormais ? De base, elle se battait pour Gaara et Kankuro, elle se battait pour son peuple. Que lui reste-t-il désormais ? Elle n'abandonne pas, continuant à le fixer avec haine à la moindre occasion, n'hésitant pas à répondre lorsqu'elle s'en sent capable :

"- Vous sentez vous fier de vous, demande-t-elle en le provoquant ?"

"- Vous pouvez me blesser, je m'en fiche, ajoute-t-elle."

"- Vous serez le seul à souffrir, à la fin, finit Temari."

Après une quinzaine de minutes, Kuroro s'arrête doucement - tout comme les paroles de la blonde qui commence à s'épuiser. Lorsqu'il la regarde, elle le fixe toujours, certes difficilement. Sur le sol, les cheveux en bataille, le sang de son nez s'écoulant sur son visage, les yeux rougis par la douleur et les vêtements salis, elle ne le quitte toujours pas du regard, un regard faible.

"- La prochaine fois, je vous tuerai Temari, dit-il en crachant sur le sol, à quelques centimètres du visage de la Reine." C'est ainsi que les yeux verts de la jeune femme suivent les pas de Kuroro qui se dirigent vers la porte jusqu'à disparaître de son champ de vision.

Épuisée, elle laisse doucement ses yeux se fermer pour se concentrer sur l'ensemble des douleurs qui parcourent son corps. Finalement, peu à peu, sans même s'en rendre compte, Temari perd conscience.

Saï, alors jusqu'à présent placé derrière la porte, se décide à entrer dans la pièce une fois le chef rentré dans son propre bureau. Il tombe sur une No Sabaku épuisée, entourée de diverses tâches de sang, crachats, portant sur elles les marques de nombreux coups. Directement pris de panique, le garde accélère le pas jusqu'à la jeune femme et s'agenouille à sa hauteur pour venir surélever un peu sa tête. "- Temari, se surprend-t-il à exprimer assez fort."

La blonde se réveille à l'entente de son prénom, pour répondre alors : "- Je vais le tuer, Saï... Je le tuerai de mes propres mains." Saï lui demande de se taire en plaçant le doigt sur la bouche de la jeune femme : "- Il a tué Gaara, murmure-t-elle dans un mélange de tristesse et de haine.

- Je sais, Temari, je sais..." Saï soupire avant de prendre la jeune femme telle une princesse pour l'amener jusqu'à son lit, simplement pour l'allonger confortablement. Elle le tuera sûrement demain pour avoir sali son lit mais la santé de sa majesté est bien plus importante. Il vient observer le corps de la blonde, sans aucune idée derrière la tête. Il faut vérifier s'il ne l'a pas planté quelque part. "- Comment vous sentez-vous ? Vous a-t-il blessé gravement ?"

Temari secoue la tête avec le peu de force restante : "- Non, juste des coups... Ça va."

Saï hoche la tête avant de demander à nouveau : "- Où sommes-nous et qui est l'homme que vous aimez ?"

Un faible sourire apparaît sur les lèvres de la jeune femme "- Au palais, Shikamaru Nara." Au moins, elle est consciente et ne semble pas avoir perdu la tête.

Alors qu'il se dirige vers la salle de bain personnelle de la princesse, pour pouvoir l'aider à se débarbouiller au moins le visage et stopper le sang au niveau de son nez, son téléphone sonne et face au nom du contact, il ne peut que répondre :

"- Allô Ino ?

- Saï. Comment va Temari ? Shikamaru est très inquiet."

Le garde soupire à l'entente de la question. Doit-il vraiment leur dire la vérité ? Doit-il leur conter tout ce qu'il s'est passé ainsi que l'état actuel de Temari ? Il se mordille la lèvre en posant sa main sur le lavabo pour croiser son propre regard dans le miroir. Qu'y a-t-il de mieux à faire ?

"- Je prends soin d'elle. Il n'est plus avec nous."

Il n'a pas menti, il a tout simplement évité de dire la vérité. Doucement, il vient prendre la trousse de secours présente dans la salle de bain, fouillant dans celle-ci tout en attendant patiemment la réponse d'Ino. Celle-ci se contente premièrement de répéter avant d'ajouter :  "- D'accord merci. Comment va-t-elle ?" Elle semble parler à quelqu'un d'autre pour soupirer et rajouter : "- Je te mets en haut-parleur."

Saï répond simplement : "- Elle se repose actuellement, mais je suis là. Quand allez-vous venir ?

- Très bientôt." Saï entend la voix d'un homme, sûrement ce Shikamaru à travers le combiné. Il vient alors à penser à l'enfant, espérant de tout cœur que les coups n'avaient pas blessé le trésor caché en Temari.

Alors que l'appel se coupe quelques secondes plus tard, le jeune garde retourne auprès de la Reine qu'il retrouve à moitié endormie. Celle-ci entrouvre les yeux pour regarder le brun et murmurer :

"- Je le tuerai, Saï. Je le promets."

par amour - Shikamaru x Temari (partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant