Le voyage en voiture semble si long que cela en devient fatiguant. Pourtant, cela devrait être excitant, c'est la première fois que Shikamaru conduit avec un cadavre dans son coffre, pense-t-il en levant les yeux au ciel.
Ils se dirigent vers la maison du clan Nara, maison de vacances rarement utilisée depuis la mort de son paternel. Après le décès de Kankuro, quitter l'appartement pour se ressourcer, oublier les moments douloureux et se protéger a été définie comme la meilleure solution. Shikamaru a grandi dans cette maison - ou du moins presque. Reculée de tout, encerclée par une forêt emplie de cerfs, le brun avait évolué dans un endroit paisible et calme - à son image finalement. Il avait passé énormément de temps avec les cerfs, qui, avec les Nara, avaient bizarrement un comportement doux et dompté. Il avait même passé des journées à jouer au Shogi contre lui-même, dans l'espoir de battre un jour le génie qu'était Shikaku Nara.
Un faible sourire apparaît sur ces lèvres en se remémorant ces moments si joyeux.
Suite à la mort de son père, Shikamaru a quitté le domicile familial pour se rapprocher de la ville et Yoshino a suivi son fils, s'installant à côté de lui, pour ne pas s'éloigner de la seule personne qu'il lui reste. Cette maison abrite bien trop de souvenirs, souvenirs magnifiques, mais quelques fois douloureux.
Il est sorti de ses pensées par Ino qui demande : "- On arrive quand les gars ?" En effet, ils réaliseront ce séjour avec Saï et Ino. Le garde a en effet proposé sa venue, car il serait en capacité de les protéger et Ino a bien sûr suivi l'homme avec qui elle s'est fraîchement posée depuis quelques jours. Ils sont méconnaissables ensemble ; Ino devient un petit ange. Finalement, cet âme-soeur indéchiffrable dont elle parlait constamment, c'est lui : Saï, un guerrier royal dont l'identité doit rester secrète.
Temari, elle, c'est comme si elle n'avait rien vécu. Depuis cette fameuse journée, elle est redevenue la Temari habituelle et n'a plus jamais souhaité parler de ce moment. Finalement, c'est comme si rien ne s'était passé. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé et réessayé. Shikamaru a tenté, plusieurs fois, de remettre le sujet sur la table en expliquant qu'il fallait se confier, qu'il fallait vider son sac au risque de tout reprendre dans la figure plus tard. Mais rien n'y fait, la blonde ne souhaite pas en parler, enchaînant les excuses les plus bêtes les unes que les autres.
Dès leurs arrivées, le quatuor se sépare déjà en deux. Ino prend Temari par le bras, pour lui faire visiter la maison, sous le regard attentif des deux hommes qui s'approchent du coffre silencieusement. Lorsque les filles ferment la porte d'entrée, signe qu'elles sont définitivement bel et bien à l'intérieur, permettant ainsi aux hommes d'ouvrir le coffre arrière pour y voir ce défunt cadavre fort heureusement emmitouflé dans une couverture. "- Tu as une idée de l'endroit où l'on va le mettre, demande Saï ?"
Si Shikamaru avait pensé un jour qu'ils parleraient d'un corps de cette façon... Le jeune Nara finit par hocher la tête, posant un regard sur la forêt. "- Oui, j'ai un endroit parfait." Alors, après un décompte, ils finissent par tous les deux porter ce corps, finalement semblable à un long tapis que l'on aurait enroulé sur lui-même et recouvert d'un drap. Heureusement, personne ne peut les voir ici.
Après quelques minutes de marche, à regretter la corpulence et la musculature du prince bien trop lourd, ils finissent par jeter son corps dans un petit fossé, recouvrant - grâce à une pelle - son cadavre. Cela se fait en silence ; cette scène est bien trop glauque pour qu'ils se permettent de rire. "- Il est hors de question que l'on reste dans une telle situation, il faut agir, balance Shikamaru en lançant un dernier amas de terre."
Le garde se tourne vers lui, un air impassible - comme à son habitude - avant de répondre : "- C'est bien trop dangereux pour Temari."
Le Nara soupire à cette remarque. Il sait que la Reine a énormément souffert et qu'il ne peut se permettre de la faire souffrir plus. Malheureusement, il sait aussi que la situation est extrêmement difficile pour elle : vivre loin du palais habité par quelqu'un d'autre, perdre tous les membres de sa famille en l'espace de trois mois, voir tous ses habitants mécontents et vivant avec le risque imminent d'une dictature. Ce n'est pas viable.
Au fur et à mesure de ses réflexions, Shikamaru n'en tire qu'une grande conclusion : il y ira seul. Il ne peut se permettre de demander sans cesse de l'aide à ses amis, qui eux aussi se retrouvent donc dans une situation très délicate. Alors qu'il cogite longtemps, imaginant une centaine de plans différents tout en analysant la probabilité de réussite de chacun, Saï et lui empruntent le chemin du retour pour se rendre à la maison dans laquelle ils ne sont pas encore rentrés. "- A quoi penses-tu, Shikamaru, demande Saï ?"
Shikamaru, main dans les poches, soupire presque un simple : "- Rien de très intéressant."
Ce mensonge résonne littéralement dans l'esprit du garde royal qui n'en croit pas un mot. Certes, il a la force et le combat. Seulement, son entraînement n'a pas été que physique mais aussi bel et bien psychologique : le mensonge, les sentiments, la trahison... Plus rien n'a de secret pour lui.
Ne souhaitant pas engager une conversation difficile avec le jeune brun coiffé d'une couette, il se contente simplement de répondre : "- Ne fais rien de stupide."
Lorsqu'ils entrent dans la maison, Ino est installée sur le canapé. Connaissant déjà les lieux, elle s'est rapidement installée dans la chambre secondaire et a pris sa place sur le canapé pour défiler les chaînes avec nonchalance. "- Tu sais où..." Shikamaru n'a même pas le temps de finir sa phrase que la jolie blonde répond directement :
"- Dans ta chambre." Un léger sourire apparaît sur les lèvres du brun qui se contente d'hocher la tête alors que Saï vient se nicher contre la blonde, face à la télévision. Deux enfants amoureux, pense Nara à haute voix alors qu'il se dirige vers sa chambre, chambre qui n'a pas vraiment changé depuis qu'il l'a quittée.
En entrant, il redécouvre les dessins collés au mur, les techniques de Shogi sur son bureau et les livres qu'il lisait plus jeune. Un doux sourire apparaît sur ses lèvres alors que face à lui se trouve la belle blonde qu'il chérit tant. Assise au bord du lit, elle a entre ses mains un dessin qu'elle semble analyser, comme perdue dans ses pensées.
"- Qu'est-ce que tu regardes, demande Shikamaru en s'avançant ?" C'est un dessin représentant son père, sa mère ainsi que le petit Shikamaru. Il n'est pas des plus beaux, les traits sont tremblants et le coloriage mal réalisé, mais il n'en reste pas moins symbolique.
Alors que le Nara attend une réponse, Temari se perd dans cette représentation. Shikamaru a-t-il envie de reproduire ce même schéma ? N'est-il pas trop dangereux pour eux, maintenant, de reproduire ce schéma ? Si oui, comment peut-elle faire pour changer la situation ? Est-il vraiment le bon ? Est-il bien pour elle ? Saurait-il s'occuper d'un enfant ? Au fond, elle sait bien que oui, ou du moins elle le pense énormément. Mais pourquoi a-t-elle aussi peur de lui en parler ?
Il la fixe silencieusement, attendant sagement le moment où elle prendrait la parole. Avec le temps, le brun avait appris à la connaître et savait pertinemment qu'il fallait respecter le silence de Temari, quelques fois sa réflexion était longue - tout comme celle de Shikamaru - et ils le savaient amplement.
Après quelques nouvelles secondes, il vient s'asseoir à côté d'elle, tandis qu'elle lâche le dessin pour le poser sur la table de nuit. "- Rien, c'est juste... mignon, explique-t-elle lentement en se tournant vers Shikamaru pour le fixer. Mais, mal dessiné."
Shikamaru soupire : "- J'avais quatre ans, femme, dit-il en grommelant.
- Cela n'excuse rien.
- Tu es ignoble.
- Ah oui ?"
Ses yeux se plongent dans ceux de l'homme en face d'elle, et comme d'habitude, cette sensation apparaît. C'est comme si un coup d'électricité agissait sur son corps, comme si une bouffée de chaleur venait la prendre de l'intérieur... Elle le désire tellement qu'elle se perd en un simple regard.
Shikamaru approche doucement son visage de celui de Temari, venant embrasser ses lèvres. Tandis qu'elle vient doucement se placer à califourchon sur le brun, amplifiant leurs baisers. "- J'adore ça, ma femme galère, vient-il murmurer à son oreille."
Et alors qu'ils se laissent tomber sur le lit, débordant d'amour, le sourire aux lèvres, ils oublient cette paire d'yeux inconnue qui les observe.
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par amour - Shikamaru x Temari (partie 2)
Fanficmalgré les épreuves, Temari et Shikamaru semblent destinés à se battre pour être réuni et maintenir la paix au sein de Suna. mais, jusqu'où peut-on aller par amour ? Suite de la partie 1 : par intérêt © All Rights Reserved