crazy 2

chapitre 24

Pdv Lucie

Je ne peux décrire le sentiment quand j'ai vu Ellie sortir des ambulances. Je le savais déjà qu'elle avait été blessée par balle. La police avait finalement confirmé les craintes de monsieur Davenport. Cependant, la voir sous assistance respiratoire, les habits déchirés et ensanglantés, est une vision horrifique. Elle est livide. Je me sens encore plus coupable.

Madame Davenport s'est immédiatement précipitée vers elle. Malgré ses plaintes, elle est repoussée par l'un des ambulanciers. Il laisse son collègue partir seul suivi par des infirmiers. Il essaie de la calmer.

«Professeur Davenport pardonnez-moi mais votre fille a besoin de soins urgents.

- C'est très gra..... » Elle s'arrête.

À ce moment, un autre infirmier revient vers nous et nous le suivons du regard. Il entre dans l'ambulance et sort le brancard. En voyant Lindsey, mon cœur s'arrête. Merde ! Pourquoi est-elle inconsciente ? Sa mère pose la question qui me brûle les lèvres :

« Lindsey ? Qu'a-t-elle ?

- Professeur, respirez s'il vous plait. Elle n'a rien. Une hypotension l'a fait perdre connaissance. Elle a juste besoin de repos. »

Elle a soupiré de soulagement. Pendant une seconde, une très longue seconde, elle a vu ses deux filles mourir. La hantise des parents. Peu importe ce que Lin a fait, elle préférerait qu'elle soit en prison au lieu de mourir. J'en suis sure ! C'est toujours son enfant.

L'infirmier est parti à l'intérieur avec elle et j'aurais voulu les suivre. Pourtant, mes pieds restent collés au sol. Pourquoi je serai au chevet du lit d'une criminelle alors qu'une innocente a besoin de notre soutien ? Non, je n'irai pas. Non !

L'urgentiste nous interpelle :

« Votre fille, Ellie aura besoin de poche de sang. Vous êtes du même groupe ?

-Elle est A-. Mon mari O+ et moi AB+

-D'accord, nous avons contacté la banque de sang dès l'appel d'urgence. Toutefois, si vous connaissez une personne dans votre entourage qui est de ce groupe, faites le venir se sera plus rapide.

-D'accord

-Parfait professeur pour le reste faudra voir avec le médecin.

- Merci beaucoup

- Professeur Davenport, c'est un plaisir, vous connaissez l'estime que nous avons pour vous et votre mari.»

Je lui ai fait un signe de tête pour lui montrer ma gratitude. Il a souri avant de partir. Un jeune homme vraiment plein de vie et empathique. J'espère qu'il le restera. Son métier a l'air bien éreintant, on voit ses cernes de fatigue.

Une voiture de police arrive et celle de monsieur Davenport la suit. Il sort et court vers sa femme. Tel un automate, elle lui raconte la vision pénible de son enfant inerte et couverte de sang. Il l'écoute une larme à l'œil. Il l'enlace et ils se consolent mutuellement. Puis, il a pris son visage entre ses mains, poser son front sur le sien et lui a susurré des mots indéchiffrables, d'où je suis. Elle hochait juste la tête, avant de la reprendre dans ses bras.

Elle lui raconte ensuite les conseils avisés de l'urgentiste et il répond :

« Ne t'inquiète pas, je l'avais déjà fait.

-Tu penses toujours à tout.

-Je pourrai aussi appeler mes parents ? Je m'incruste

-Bien sûr, la présence de ta mère me fera plaisir. » Avoue-t-elle un sourire en coin.