crazy 2

chapitre23

Pdv Lindsey

« Patiente obnubilée, pouls à 120, tension 18/12, saturation à 70; détresse respiratoire sévère. Défibrillateur! Elle nous fait un arrêt cardiaque. »

Je suis subitement, dans un état second. Tout se passe au ralenti et la voix des ambulanciers devient de plus en plus lointaine. Pourtant, je tente de me rapprocher du brancard, pour voir si Ellie va bien. Ma tête tourne et ma vision baisse encore malgré l'aube qui se lève déjà. Qu est-ce qui m'arrive ? Une personne essaie de me parler en vain. Je suis complètement sourde. Je me tourne vers cette personne qui semble être un policier et je vois d'autres flics arrêter ce malade de Jérémie. Il a ce qu'il mérite. Je finis par m'effondrer et tout est devenu noir.

Je sursaute dans un lit d'hôpital avec des sueurs profuses. Je pose une main sur mon crâne douloureux. La perfusion qui traverse mes veines ne me soulage pas complètement. Me souvenir des événements antérieurs, me peine encore plus. Des nausées m'envahissent en repensant à son sang. Je n'en avais jamais vu autant de ma vie. Cette vision restera cauchemardesque, dans mon esprit. J'ai besoin de savoir qu'elle va bien.

J'arrache mon perfuseur, regarde l'heure: huit heure. J'ai dormi sans doute deux ou trois heures. Puis je suis de la chambre à la recherche de cette dernière. Ils doivent être tous auprès d'elle. Je pourrais leur expliquer la situation. Ils doivent me croire. Je marche le long du couloir en tenant le mur de peur de tomber à nouveau. Je traverse deux infirmières, reconnaissable à leur coiffe blanche, qui papotent de manière presque inaudible. Elles me dévisagent, éhontément. On aurait cru que la culpabilité pendait sur mon front. Je les dépasse et ce tunnel épuré me semble interminable.

Enfin, je vois le bout. Je cherche les pancartes qui pourront m'indiquer le service des urgences. Je laisse mes yeux vagabonder et je trouve ce que je recherchais finalement. J'y arrive et je peux la reconnaître cette silhouette. Même de dos, je sais qu'il s'agit de ma mère. Je me rapproche en l'appelant :

« Maman ! »

Elle s'est tournée et surprise elle m'a regardée, tremblante. Je me suis sentie tellement mal. Elle est méconnaissable. Les cheveux éparpillés, les traits tirés, le teint pâle. Son regard s'est ensuite assombri et elle s'est rapprochée. Elle s'est placée près de moi et j'ai souri prête à tout lui raconter. Lui dire à quel point j'ai eu peur et je regrette les actions de ces derniers jours.

Elle m'a flanqué une claque qui aurait pu réveiller un cadavre. Je suis tombée avec fracas au sol. La main sur la joue encore sonnée, je la regarde atterrée. Ma mâchoire me fait atrocement, mal.

Elle me hurle dessus avec une colère tellement vorace :

« Comment tu as pu commettre un acte aussi odieux ? Tu as fait kidnapper ta sœur et maintenant, elle est entre la vie et la mort. Tu vas assumer les responsabilités de tes actes cette fois, je ne te protégerai plus. Tu me suis ?

- Ce n'est pas moi. Je renchéris en larmes.

- Tais-toi, je ne veux plus t'entendre. »

Elle a ensuite commencé à pleurer à chaude larme. Mon père est apparu et la calmer. Il m'a lancé un regard rempli d'une déception et colère non dissimulées. Je me suis levée et quand j'ai essayé de parler, une personne a pris mes bras par-derrière. Choquée, je me débats, mais rien à faire. Mes parents me regardent sans rien dire. On est en train de me passer les menottes, encore.

« Lindsey Eva Davenport vous êtes en état d'arrestation pour kidnapping et tentative d'homicide. Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz, sera et pourra être retenu contre vous. Vous avez droit à l'assistance d'un avocat ou un avocat vous sera commis d'office.