Park Jay.
Le soleil disparaissait lentement dans l'obscurité de la nuit, tout comme mon cœur se noyant dans mes sentiments. Combien de fois essayaient-ils de remonter à la surface ? Je les en empêchais à chaque tentative. Chaque fois qu'il me parlait, je me retenais de lui adresser un regard affectueux. Chaque fois qu'il me souriait, je me retenais de le complimenter. Toutes ces fois où il me regardait dans les yeux, je me faisais fureur pour ne pas lui avouer. Il était si simple, pas prise de tête. Il vivait au jour le jour et faisait ce qu'il aimait faire tout en encourageant son entourage à se donner à fond. Il ne se ventait pas, au contraire. Le garçon que j'aimais était si humble et modeste, qu'il ne se rendait pas compte de sa véritable valeur. Personne ne le voyait. Il s'en fichait pas mal. Mais je l'ai vu, l'ai regardé, l'ai apprécié, suis restée en sa compagnie depuis de longs mois, et me voilà dans une frustration incontrôlable. Le côtoyer m'était presque une bénédiction. Je n'aurai jamais pensé mériter un ami aussi admirable que lui. Mais égoïste que je suis, notre amitié ne me convenait plus. D'ailleurs, je pense même qu'elle ne m'a jamais convenue.
- À quoi tu penses ?
Mes yeux quittèrent le ciel un moment pour venir se poser sur l'homme à mes côtés. Toi, avais-je voulu dire. Mais si je le lui disais, qu'est-ce qu'on allait devenir ? Dois-je prendre le risque de ne plus jamais le revoir ? Cette situation devenait de moins en moins supportable.
- Rien d'important. Je me pose juste... des questions.
Il prit un temps pour analyser mon visage, où il put y lire un certain désarroi.
- Quel genre de questions ?
Cette fois-ci, ce fut moi qui pris du temps à répondre. Je laissai mes mains se reposer sur l'herbe, me donnant un appui afin de mieux me maintenir. Jay attendait encore que je prenne la parole.
- Si tu avais une chose en toi, que tu refoulais depuis longtemps concernant quelqu'un à qui tu tiens, et que tu avais l'occasion de tout lui avouer. Lui dirais-tu tout ce que tu as sur le cœur, même au risque de la perdre ?
Pas une seule fois mes iris se dirigèrent vers les siens. Par son silence, je compris qu'il réfléchissait attentivement à la question. Il avait deviné que cela me concernait, et souhaitait m'aider du mieux qu'il pouvait.
- Je pense que se privilégier soi-même est préférable. Si tu laisses étouffer tes sentiments à cause d'un autre, tu en souffriras. Dis-les lui.
- Mais s'il ne m'aime pas, j'en souffrirai plus que si j'étouffais mon amour.
Ce silence revenait à chaque fin de mes mots. Réfléchissait-il encore ? Je me redressai afin de mieux me concentrer sur notre conversation.
- À t'entendre, ce n'est pas un amour quelconque. Comment aimes-tu cette personne ?
J'eus un léger rire. Parler de l'amour que j'ai pour lui sans qu'il ne sache que mes mots lui seront destinés, me faisait rire. Il ne se doutait pas qu'on puisse l'aimer de cette manière. Je pourrai le surprendre.
- Je l'aime parce qu'il fait attention à tout le monde, mais ce n'est pas tout le monde qui fait attention à lui. Je l'aime tellement que son bonheur prime sur tout le reste. Je l'aime car il me me rend heureuse rien que par sa présence. Je l'aime pour sa façon de me sourire. Je l'aime à en souffrir.
Mon sourire n'avait pas disparu même après ma déclaration. Pourtant, lui n'avait pas souri une seule fois. Je pouvais sentir ses pupilles brûlantes sur ma personne. On aurait dit qu'il lisait en moi.
- Le seul moyen pour que tu sois heureuse, serait qu'il t'aime en retour ?
J'acquiesce doucement. Je ne pourrai jamais connaître le véritable bonheur si je ne le partage pas avec lui. Il m'a fait connaître la vie, l'amour, mais aussi la douleur.
- Et moi, je ne peux pas te rendre heureuse ?
Cette simple question venait de me procurer une sensation étrange dans tout mon corps. Une sorte de vague qui s'échouait en quelques secondes. Comment pourrai-je lui répondre sans lui dire que je l'aime ? Il ne me laissait pas le temps d'y réfléchir, qu'il renchérit.
- Je sais que tu ne dois pas éprouver le même amour, mais notre relation ne vaut rien ? Vas-tu me dire que je ne contribue pas à ton bonheur ?
Une seule phrase me venait en tête. Parler est si facile, et pourtant, avouer est une toute autre chose.
- Ne suis-je même pas une connaissance pour toi, pour me dire que je ne t'apporte rien ?
- Tu n'es pas qu'une connaissance et tu es bien plus qu'un ami, Jay.
- Alors qu'est-ce que je suis ? Regarde-moi.
Je n'exécutais point sa demande, préférant me fondre dans l'obscurité de la nuit. Le ciel était beau, mais pas autant que lui. D'une douceur surprenante, sa main attrapa délicatement le bas de mon visage pour le tourner vers lui. Je rencontrai à l'instant ses yeux, depuis un moment. Ils étaient tristes. Tristes et perdus. Ils ne comprenaient plus rien.
- Je préfère te voir sourire.
Lui ai-je dit tout simplement. Il s'impatientait. Notre relation était si importante à ses yeux ? Ne comprenait-il pas que notre amitié était impossible ?
- Figure-toi que j'aime le tien plus que par dessus tout. Et savoir que je n'en suis pas la cause me frustre à un point. Prendre conscience que je ne te rendrai jamais heureuse parce que tu en aimes un autre type m'est inconcevable.
Pas une seule fois il n'avait détaché son regard de moi. Il avait lâché mon visage lentement, faisant retomber sa main sur sa jambe.
- Dis-moi seulement que je t'ai déjà fait sourire. Que je t'ai déjà rendue heureuse, ne serait-ce qu'une unique fois. Que je t'ai déjà été utile.
Il marqua une courte pause, durant laquelle il détourna son attention sur sa droite, mais il la concentra de nouveaux sur moi.
- Confie-moi tes soucis comme si j'étais le seul à pouvoir les résoudre et t'aider. Avoue-moi que je suis celui que tu aimes...
Il voulait être cette personne que j'aime..?
Le vent soufflait, faisant frénétiquement bouger le verdure autour de nous. Il n'a fallut qu'une seule phrase pour que nos sourires apparaissent, tout comme cette lueur dans nos iris.- Je t'aime.

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𝖮𝗇𝖾 - 𝖲𝗁𝗈𝗍 | 𝘌𝘕𝘏𝘠𝘗𝘌𝘕
FanfictionUne série de One-Shot dédiée seulement aux membres d'Enhypen. En espérant que ça vous plaise !