𝖮𝗇𝖾 - 𝖲𝗁𝗈𝗍 | 𝘌𝘕𝘏𝘠𝘗𝘌𝘕

Amertume

Riki Nishimura.

Il la prenait dans ses bras, lui disant des mots qui la faisait sourire jusqu'aux oreilles. Son sourire était contagieux, créant ainsi la bonne humeur du jeune homme. Qu'est-ce qu'il l'adorait. Il l'aimait tant qu'il pourrait sacrifier n'importe quoi pour son bonheur. Il ne voyait que par elle. Aucune autre fille ne pourrait le rendre si amoureux. Il avait l'impression d'avoir réalisé tous ses rêves depuis qu'il l'avait rencontrée.

Il prit sa main entre la sienne, pour entamer une longue balade à ses côtés. Ils ne se doutaient point que des paires de yeux les regardaient avec envie. Ses yeux ne reflétaient qu'un amour sincère, destiné à celle qui faisait battre son cœur. Oh que oui, qu'est-ce qu'il l'aimait, elle. N'importe qui pouvait le constater. Il suffisait de les regarder pour voir l'étendue de leur amour. Qu'est-ce qu'ils étaient beaux ensembles. Un amour qui a perduré à travers les âges. Leurs sentiments n'ont pas changé d'un pouce, mis à part qu'ils se sont accrois au fil du temps.

Il pouvait affirmer haut et fort sur tous les toits, que la fille dont il tenait la main à cet instant, était aussi celle que son cœur a choisi. Cette fille là, l'a aidé, l'a sauvé. Normalement. Depuis ce jour où les médecins lui ont dit que si elle n'était pas venue plus tôt, sa mort serait certaine. Depuis son accident, elle a été la seule à le soutenir, à venir à son chevet, sans même le connaître. Elle le regardait dormir durant des jours, dans l'espoir qu'il ouvre enfin ses yeux. Si elle n'avait pas effectué les premiers secours sur lui juste après qu'il se soit fait percuter, il n'aurait pas survécu. Il lui devait la vie, et la remerciait en lui donnant tout son temps, tout son amour. Sans elle, ses rêves n'auraient pas pu prendre vie.

Il cherchait sans cesse un moyen de la remercier comme il se doit. Il trouvait que son cœur était un cadeau bien inférieur à ce qu'elle méritait réellement. Il la trouvait si parfaite, avec une gentillesse insoupçonnée et un courage incroyable. Il l'admirait tellement. Tout le monde n'aurait eu le courage de faire ce qu'elle a fait : toucher un corps en sang pour tenter de le maintenir en vie. Lui-même doutait en être capable. Sa gratitude n'avait pas de fin.

Ils trouvèrent un banc pour s'y installer. En face d'eux se trouvait un lac immense, avec une étendue infinie. De nombreux couples ou juste des amis se rendaient fréquemment ici. Ce lieu était connu pour son calme et le paysage magnifique. Elle cala sa tête contre son épaule, jouant avec la main de son partenaire. Il la trouvait adorable en tout point. Il arrivait à faire abstraction de ses imperfections, tellement que son amour l'enveloppait. C'en était devenu débordant.

- Je t'aime, tu n'imagines pas à quel point. Aucun mot n'est assez fort pour l'exprimer. Je suis devenu tant dépendant de toi, que je ne m'imagine pas un jour sans te voir ou te parler. Tu comptes plus que tout à mes yeux, et qu'importe ce qu'on dit sur toi, je serai de ton côté. Ne les écoute pas, je sais que tu m'as sauvé. Quitte à finir seule, sois-le avec moi. Tu es la seule à t'être préoccupée de moi quand j'en avais le plus besoin. Si tu n'étais pas venue ce jour-là, je serai sans aucun doute mort. Tu m'as sauvé, et es restée à mes côtés. Je t'aime tellement.

Il lui en fallait peu pour que des larmes apparaissent aux coins de ses yeux. Il essuya avec douceur ses joues, toujours un sourire aux lèvres. Il voulait prendre soin d'elle, qu'aucun mal ne lui arrive. C'était désormais à lui de la protéger. Il voulait la préserver des êtres malsains qui habitaient ce monde. Il devait coûte que coûte rester à ses côtés, pour s'assurer qu'elle aille bien. Il la trouvait si jolie, même quand elle pleurait de joie ainsi. Enfin, c'était ce qu'il pensait.

La joie n'était du tout la cause de ses pleurs. Bien au contraire. La culpabilité la rongeait de jour en jour, et se décuplait lorsqu'elle était avec lui. Ses mots ne la touchaient pas. Ils devaient être destinés à sa sauveuse, pas à elle. Elle regrettait amèrement de s'être fait passer pour une personne qu'elle n'était pas. Ces gens-là qui parlaient, avaient entièrement raison, et elle le savait. Voir son petit ami croire dur comme fer en elle, la chagrinait.

Maintenant, il était trop tard. Si elle lui avouait tout, qu'est-ce qu'ils deviendraient ? Si elle lui disait que la fille l'ayant sauvé n'était pas elle, mais moi, continuerait-il de l'aimer ? M'aimera-t-il moi, celle étant restée près de son lit alors qu'il ne déniait me donner un signe de vie ? Et si je le lui avouais moi-même, me croirait-il ? La réponse était non. Croirait-il une pauvre inconnue, plutôt que la fille qu'il aimait éperdument ? Elle ne méritait pas son amour, moi, si. J'étais censée être l'élue de son cœur. Le voir si heureux de la sorte me brisait à un point. J'aurais pu être la cause de sa joie, de son amour, mais cette fille en a décidé autrement.

- Arrête de pleurer, je t'aime beaucoup plus quand tu me souris. Donc souris-moi sans cesse ! Je veux t'aimer de toutes mes forces.

Son yeux ne reflétaient qu'un amour sincère. Ce même amour était destiné à la fille sur ce banc, pas à moi qui les regardais de loin, moi qui l'aimais tant. Moi qui l'ai sauvé, quand il était prêt à quitter ce monde.