Colorful

Chapitre 5

Lorsque Milo rentra chez lui, il pris un temps pour se souvenir de la maison. Ici il n'y avait aucune trace d'elle. Pas de photos, de parfum récalcitrant. Il alla dans sa chambre dont il s'était complètement détaché avec les années. Il retrouva avec soulagement cet espace sous les combles qui lui avait appartenu pendant toute son enfance. Le papier peint avait déteint autour de ses vieilles affiches, son lit trop petit trônait toujours dans le seul coin de la chambre épargné par le soleil et son bureau dont la chaise avait été jeté à son départ était recouvert d'une fine couche de poussière. Les seules choses qui avaient l'air neuves étaient les cartons empilés un peu partout dans sa chambre. Maintenant ces études terminées, et avec la rupture brutale de sa relation de longue date il avait décidé de revenir pour pouvoir tourner la page. Mais il allait devoir reprendre ce qu'il avait commencé avant de partir. Il commença à défaire ses valises et à ranger quelques cartons de vêtements. Ce faisant, il repensa à Kyle et de son livre. Soudain il se retourna pour attraper son sac a dos et regarda à l'intérieur. Évidemment sa carte de bus n'y était pas. Ses mauvaises habitudes continuaient de le hanter. Il attrapa son téléphone et échangea des messages avec Kyle. Heureusement, la carte de bus qu'il avait utilisé comme marque page était toujours dans son livre. Il proposa à Kyle de se voir pour la récupérer mais malgré ses messages, il ne répondait pas. Milo reposa son téléphone et continua de ranger ses affaires. Il n'avait rien gardé qui ne lui appartenait pas mise à part la bague qu'elle lui avait offerte il y a quelques mois. La lumière du jour déclina rapidement plongeant sa chambre dans le noir. Une fois tout ses vêtements rangé, Milo s'attaqua aux autres cartons. Mais dans ses affaires, des souvenirs tenaces ressurgirent. Il se mit en boule près de la fenêtre et repensa à sa vie. Comment pouvait-il passer à quelque chose d'autre après cinq ans ? Comment avait-elle pu le tromper ? Il avait tout fait pour elle. Il repensa à son sourire, son rire, ses poèmes, ses lettres, ses mots, ses dessins, ses histoires. Il sentit son coeur se serrer jusqu'à l'étouffer. C'est à se moment que sa mère choisi d'entrer pour voir si il avait besoin d'aide. Quand elle vit son fils dans cet état, elle se précipita pour savoir ce qui n'allait pas. Milo hésita à lui en parler. Mais mieux valait le faire rapidement.

- C'est rien t'inquiète pas... C'est juste...
- Tu peux tout me dire mon chéri. Répondis sa mère en s'asseyant à côté de lui.
- C'est fini avec Alice...
- Comment ça "c'est finis" ?!

Milo se renferma sur lui même. Le dire rendait la chose encore plus réelle. Mais le cacher à sa mère qui la connaissait bien n'arrangerait rien. Il plongea alors sa tête entre ses genoux. Sa mère d'ordinaire très invasive laissa un grand silence planer dans la pièce. Milo se remit à pleurer et entre deux sanglots commença à expliquer ce qui c'était passé.

- On avait trouver un petit studio qui acceptait les animaux. Comme son école était bien plus loin, elle rentrait toujours tard. Souvent je lui proposait d'aller la chercher en bus mais à chaque fois elle refusait en expliquant que ça ne servait à rien de me faire perdre un temps aussi précieux pour mes études et qu'une amie qui n'habitait pas loin la raccompagnait souvent. On passait de moins de temps ensemble. Mais un soir elle n'est pas rentrée. Je l'ai appeler toute la nuit, et après plusieurs heures c'est un homme qui à décrocher. Il m'a passé Alice qui m'a demander de ne pas m'inquiéter et qu'elle rentrerait plus tard. Mais elle n'est pas rentrer et le lendemain elle m'as annoncé qu'elle avait rencontrer quelqu'un d'autre.

Il se tut. Sa mère le pris dans ses bras. Elle semblait confuse. Cela faisait cinq ans que son fils sortait avec Alice qu'elle considérait comme un membre de la famille.

- C'est pour ça que tu voulais revenir mon chéri ?

Milo hocha la tête silencieusement.

- Pourquoi tu ne m'en à pas parler avant ? Tu avait peur de me décevoir ?

Milo secoua la tête. Sa mère soupira.

- Je vais faire le diner, tu veux manger quelque chose ?
- Non, pas spécialement, j'ai pas très faim. En plus j'ai manger un sandwich dans le train.
- Si tu a un petit creux, je te laisserais une assiette dans le frigidaire. D'accord ?

Milo a hoché la tête. C'est la première fois depuis longtemps qu'il mentait à sa mère. Évidemment qu'il avait faim. Mais il voulais simplement être un peu seul et l'idée de manger seul avec sa mère qui lui poserais tout un tas de question auxquelles il ne voudrait pas répondre lui coupait l'appétit. Il se leva pour se mettre sur son lit quand il vit qu'il avait reçu un message. Il venait de Kyle.

[Kyle] : Désolé je m'occupais de ma soeur. Tu veux qu'on s'appelle ? Se sera plus simple que par message.
[Milo] : Ok si tu veux.

Milo sécha ses larmes et respira profondément pour que sa voix arrête de trembler et appela Kyle. Ils discutèrent bien plus longtemps qu'il ne l'aurait pensé. Vers 22h, bien que Milo aurait aimé continuer à parler, Kyle finis par raccrocher une fois le rendez vous pour récupérer sa carte de bus fixé. Se sentant mieux, il décida quand même de descendre manger un peu. Une fois en bas, sa mère sorti de la salle de bain, une brosse à dents dans la bouche.

- Tu parlait à qui ?
- A un gars que j'ai rencontrer dans le train. Il s'appelle Kyle, il est super sympa. J'avais oublié un livre avec ma carte de bus et on va se revoir demain pour que je puisse la récupérer.
- Il a l'air très sympathique. Il aime les pêches ? J'en ai récupérer plein chez Richard hier.
- Je lui demanderais.
- Bonne nuit mon chéri, si tu as besoin de quoi que ce soit réveille moi.
- Bonne nuit maman.

Milo se pressa d'envoyer un message à son nouvel ami qui répondit presque immédiatement. Milo sourit. Lui aussi c'était son fruit préféré. Il sortit l'assiette que sa mère avait préparer pour lui. Il en mangea la moitié avant de remettre l'assiette au frais. Il attrapa une pêche et remonta dans sa chambre à l'étage. Il sortit sur le balcon et monta sur l'escabeau pour accéder au toit. Ou il resta de longues minutes pour manger la pêche qu'il avait chipé dans la remise avant de se laisser glisser jusqu'au bord. C'était simple de se laisser glisser sans se rattraper au bord. De laisser couler sa carcasse sur le sol bitumé de la terrasse.