| Forever ∆nd ∆lways | [En Cours]

Un retour amer

Le Manoir Malfoy était plongé, depuis plusieurs semaines déjà, dans une ambiance assez étrange.
De mémoire de sorcier, on avait rarement vue l'imposante bâtisse familiale aussi calme et silencieuse.
Mais si tel était le cas, Lucius Malfoy n'y était pas étranger.
Car depuis la fin du printemps, le patriarche s'était comme retranché dans ses quartiers, s'enfermant durant de longues heures dans son bureau, et n'adressant presque plus la parole à son épouse.

En fait, Lucius était songeur.
Songeur mais aussi inquiet.
Il savait pertinemment que le coup de poker qu'il avait tenté, en introduisant le journal de son ancien Maître dans le château, était aussi risqué que le résultat qu'il aurait pu en tirer.
Pourtant, il l'avait bien fait, et le résultat l'avait plongé dans une profonde réflexion.
En était-il satisfait ? Cela lui desservait-il autant qu'il l'avait espéré ? Cela en avait-il valu la peine ?
Il n'en était réellement pas certain.

Car à bien y réfléchir, Lucius ne s'était pas vraiment penché sur les divers résultats qu'aurait pu lui offrir le journal.
Alors certes, l'objet avait appartenu à son ancien Maître -qui le lui avait confié quelques années avant sa chute-, donc il était évident qu'il avait son importance. Toutefois, à part son empreinte magique très obscure, le journal n'avait rien de spécial.
Lucius avait tout simplement pensé, qu'en le donnant à la dernière née des Weasley, il porterait un coup à cet incapable de Arthur...
Jamais il n'aurait pu supposer que son action brasserait autant d'ennuis. Et encore moins qu'il causerait la mort d'un professeur, et des dégâts considérables sur une jeune fille.
Et Lucius ignorait à présent où se trouvait le journal, car nul ne semblait même au courant de son existence. Il avait d'ailleurs faillit se corrompre en questionnant son vieil ami, Severus, au lendemain des faits...

Passant une main distraite sur son avant-bras, il claqua la langue d'agacement. Lucius se leva finalement de sa chaise, contournant son bureau avec irritation.
Il fallait qu'il sorte, qu'il prenne un peu l'air. Être enfermé aussi longtemps n'était pas bon pour son esprit, et encore moins pour sa santé.
Marchant d'un pas pressé, il sorti sa baguette magique, amena à lui sa cape de voyage ainsi que sa canne, et ouvrit les portes de son bureau.
Il traversa ensuite de nombreux couloirs élégamment décorés, la semelle de ses chaussures claquant sur le marbre lustré, et déboucha enfin dans le grand hall illuminé.

"Dobby !" lança-t-il, impatient, dardant froidement les escaliers qui montaient dans les étages, le bruit d'une musique de chambre désagréable lui parvenant au travers des murs.

L'elfe de maison, ridiculement petit et rachitique, apparu subitement à ses pieds, lui arrachant un rictus de dégoût.
Salazar, qu'il avait en horreur ces créatures répugnantes...
D'autant plus que cet imbécile semblait être recherché par le Département de Contrôle et de Régulation des Créatures magiques, pour une raison que n'avait pas souhaité lui partager Amos Diggory.
Mais Lucius s'en occuperait plus tard, en temps voulu...
Son serviteur se courba aussi bas qu'il lui fut possible, la loque lui servant d'habit frottant le sol.

"Maître Mr Malfoy a appelé Dobby, Mr ?" couina la chose.

"Cesse tes jérémiades, Dobby", siffla Lucius, les yeux plissés, "Tes couinements sont un supplice pour les oreilles. Quoiqu'il en soit, j'ai besoin que tu ailles me chercher mon fils, fais-le descendre", et sans laisser le temps à l'elfe de répondre, il précisa, "Je le veux ici lorsque je reviendrais. Dans quinze minutes, précisément"

Puis il se détourna, ignorant les courbettes exagérées et faussement aimables de la créature, sortant déjà par les grandes portes pour rejoindre l'extérieur.
La brise chaude de l'été lui caressa le visage, faisant voleter ses longs cheveux, qu'il n'avait pas prit la peine de nouer avant de sortir. Mais sa promenade ne serait pas longue et il lui resterait suffisamment de temps pour se changer en rentrant. Ce n'était donc pas un problème, seulement un détail, dans l'intimité de son domaine.