Une nouvelle famille

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Une petite brise s'infiltrait doucement par l'unique fenêtre de la chambre restée ouverte. Le souffle chaud faisait voleter les rideaux à demi fermés, qui bloquaient tant bien que mal la lumière aveuglante provenant de l'extérieur.
Quelques papiers, posés négligemment sur un bureau en bois clair, tremblaient dans le courant d'air et un bruissement d'ailes se fit entendre.
Dans un coin de la pièce, le plus éloigné possible du soleil ravageur, une masse était étendue sur un matelas d'un vert profond. La forme remua faiblement, un léger sifflement mécontent répondant à son mouvement.
Ouvrant difficilement les paupières, le garçon, dont le nom était connu de tous, s'étira paresseusement en émettant un petit gémissement et roula sur le dos, se débarassant par la même occasion des draps qui le recouvraient.
En basculant la tête sur sa droite, il vit qu'il était à peine huit heure du matin. Pestant sur la chouette qui poussait de petits cris depuis sa cage, il se redressa sur ses coudes et la darda de ses émeraudes flamboyantes.

"Hedwige...", gronda-t-il, la voix encore faible de son réveil indesiré.

Les grands yeux ambrés de l'intéressée soutinrent son regard avec dédain, insensible au dérangement qu'elle occasionnait en cognant contre les barreaux de sa volière.
Soupirant, l'enfant se décida à aller lui ouvrir, déplaçant le petit serpent qui s'était lové dans son cou, et faillit s'étaler de tout son long en se prenant les pieds dans un tas de vêtements en pagailles.

"Harry ? Ça va ?", lança une voix depuis le couloir, et n'obtenant pas de réponse dans la foulée, la personne se permis d'ouvrir la porte brusquement.

Le propriétaire de la chambre, qui s'était habitué à la familiarité évidente de l'adolescent qui venait de faire irruption, ne prît même pas la peine de le regarder et déverouilla la cage de sa chouette qui s'envola avec empressement.

"Charmant...", gromela-t-il, "Salut Cédric", ajouta-t-il à l'attention de son frère toujours dans l'entrée.

"Tu devrais vraiment ranger ta chambre, c'est sans dessus dessous... Si maman voit ça...", grimaça le grand brun en imaginant la scène.

Et il n'avait pas tord.
Marie, qui était devenue sa nouvelle mère au début de l'été, était une femme extraordinaire, très patiente et affectueuse. Cependant, elle pouvait se montrer très intimidante lorsque les choses dépassaient les bornes, et le rangement en faisait parti, au plus grand damne du Serpentard qui se laissait vite envahir...

"Il faut vraiment que j'apprenne ce sortilège pour ranger...", marmonna Le Survivant en se penchant pour ramasser quelques sous-vêtements à ses pieds, sous l'oeil rieur de son aîné, "Oh ne fais pas le malin, j'ai encore le souvenir de la semaine dernière...", sourit-il vicieusement.

"Oulala ! Ne dis rien de plus, je te laisse avec ton bazar, je n'ai rien vu !", se défila prestement Cédric en agitant les mains, et il referma la porte après être sorti sans demander son reste.

Fier de lui, Harry jeta ses vêtements sales dans la panière à linge qui débordait déjà et enfila un t-shirt qu'il récupéra dans son armoire -tout autant en désordre que le reste-.
Avant de quitter sa chambre, il prit Erith, qui n'avait pas bougé de son lit, et ballaya la pièce d'un regard las, non vraiment, il n'allait pas ranger maintenant.

Cela faisait un peu plus d'un mois qu'il avait emménagé dans sa nouvelle maison, et il s'était rapidement acclimaté au changement.
Harry Potter, qui n'avait connu que l'ignorance et le mépris chez son oncle et sa tante, avait à présent des gens qu'il pouvait qualifier de famille.
En soit, cela n'avait pas été bien difficile, Amos et Marie Diggory étaient des parents aimants qui ne se prenaient pas la tête, et Cédric était déjà son ami avant l'adoption définitive.
Ils avaient tout fait pour que Harry se sente le plus à l'aise possible et les semaines passants, ils avaient partagés de très agréables moments tous ensemble.
Il n'avait en revanche pas eu de nouvelles de ses autres amis, Hermione et Neville, pas une seule lettre, rien.
Si dans un premier temps il n'avait pas bien apprécié ne pas recevoir de réponses à ses propres courriers, Cédric lui avait fait part qu'il en était de même pour lui.
Le fait sortant de l'ordinaire, les deux garçons en avaient touchés un mot à leurs parents, mais ces derniers ne comprenaient pas à quoi cela était dû, puisqu'eux-mêmes réceptionnaient leurs lettres sans problème.
Puis les jours étaient passés et ni Harry, ni Cédric n'y avaient repensés, trop occupés la journée à se découvrir mutuellement.

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