- chapitre 2 -

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Me voilà la tête à travers la fenêtre de la voiture, entrain de ressentir l'air frais, l'odeur du poisson, j'arrive même à ressentir la chaleur du sable...
Mais tout ça ne vaut rien à côté de ce que je ressentais quand ce trajet de six heures était passé avec mon père.
Il avait le talent de transformer ces 6 heures en trois petites secondes.
Avec lui, le temps passé vite, mais le temps passé bien.
En regardant la plage de Santa Monica je me revoit sur ses épaules entrain de siroter un granité tropical cola ( mon préféré).
En voyant la mer, je revoit le moi de quatorze ans entrain de crier :
- Eh papa regardes comment je surfes !
Et le voir lui entrain d'approuver avec un sourire rassurant.
Vous savez le sourire qu'on vous adresse et qui vous réconforte, c'était celui là.
J'ai du mal à parler de lui au passé, car pour moi il est tout à côté entrain de siroter un sex on the beach en me racontant des fait scientifiques sur les tortues que je n'ai jamais essayé de saisir.
Me retrouvé là, dans ce paysage, toute seule me fait seulement me rappeler que entre le bonheur absolu et le désespoir TOTAL il n'y a qu'une personne.
- Terminus tout le monde descend ! cria ma mère juste au cas où ou je serais trop mélancolique pour sentir la voiture s'arrêter.
- Tiens Tiens Tiens Elizabeth tes cheveux on poussé ! énonça ma sœur d'un ton moqueur.
- Toi ton humour n'a pas changé Abbo, il est toujours aussi merdique.
Moi et ma sœur on a toujours eu une relation très fraternelle, alors on se permet de s'insulter juste « pour voir » ça donne quoi les dispute de sœur.
Ma sœur est en plein dans ses études de droit pour devenir avocate, elle a pas pu choisir mieux celle là. Mais à côté de ses études à l'université elle a un petit job à Starbucks, même si c'est pas très bien payé, sa maison elle déchire.
Elle a une vue incroyable sur la plage de Santa Monica, trois chambres, et une piscine absolument magnifique !
Bref elle se la coule douce Abbo.
Même si j'avais aucune envie de venir à Los Angeles, ça me fait plaisir de revoir ma sœur.
- J'ai préparé un marathon de desperate housewives me dit-elle d'un ton qui signifie "j'ai aucune envie de faire ça, toi non plus d'ailleurs mais on va faire genre pour maman "
- Bon je m'en vais les filles, prenez soin de vous, pas de bêtises, pas d'alcool je vous prie, et pas trop de garçon énuméra ma mère.

- T'inquiètes pas !

J'ai beau juger ma mère, me moquer de la façon avec laquelle elle traite ma dépression, je l'aime cette femme.
Revoir cette maison dans laquelle j'ai vécu la plus part de mes étés m'a procuré un sentiment sur lequel je ne peux pas mettre de mots. C'est comme un « déjà vu » mais il manque la présence de mon père, ce bon vieux Peter va hanter mes pensées cet été.
En espérant qu'il me laisse quelques secondes de repos.

l'été où je n'avais plus rien à perdre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant