Chapitre 4 (Nina)

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À midi, nous décidons de tester la cafétéria de l'université. Plusieurs stands proposent une variété de plats, et après avoir hésité entre des options mexicaines et asiatiques, nous choisissons finalement le stand italien. L'odeur de basilic frais et de parmesan émane des plats en vitrine, et l'eau me monte déjà à la bouche. Je prends une généreuse assiette de pâtes à la carbonara, tandis que Camille, fidèle à ses goûts simples mais raffinés, opte pour une pizza tomate parmesan. La pâte semble parfaite, fine et croustillante, avec une touche d'huile d'olive qui lui donne cet aspect doré irrésistible.

Nous nous installons à l'extérieur, le temps s'étant miraculeusement amélioré depuis notre arrivée. Un grand soleil radieux brille au-dessus de nos têtes, réchauffant agréablement l'air frais de la matinée. Les arbres autour de nous, aux feuilles encore perlées de rosée, offrent une légère ombre qui adoucit la lumière éclatante. Un doux vent fait danser les branches, et l'atmosphère semble enfin détendue après la matinée mouvementée.

Après le repas, alors que nous digérons tranquillement en observant les étudiants passer, l'idée nous vient d'aller faire un peu de shopping. Camille, avec son œil aiguisé pour la mode, exprime un vif désir de se procurer une nouvelle robe pour la soirée à venir. Ce qui me laisse perplexe, car je me souviens très bien qu'elle avait déjà planifié minutieusement plusieurs tenues dans sa valise, comme à son habitude. Pourtant, son enthousiasme est contagieux, et nous décidons de visiter quelques magasins de vêtements. Les rues commerçantes sont animées, les vitrines brillamment décorées pour la nouvelle saison automnale.

C'est en passant devant l'une de ces vitrines, garnie de mannequins impeccablement habillés, que je repère une charmante robe noire moulante, élégante, avec des manches en tulle transparent délicatement brodées de petits motifs floraux. Intriguée, je m'arrête un instant pour l'admirer. La manière dont elle est suspendue, épousant les courbes du mannequin, me donne à penser qu'elle mettrait en valeur ma propre silhouette. Cela fait une éternité que je ne me suis pas accordé ce petit plaisir, celui de me sentir belle et sûre de moi. Peut-être ai-je négligé cette part de moi pendant trop longtemps.

- Essaie-la, me souffle Camille d'un ton à la fois encourageant et pressant.

Je reste perplexe, encore hésitante. Mais, fidèle à elle-même, Camille ne me laisse pas le choix. D'un geste déterminé, elle m'attrape par le bras et m'entraîne à l'intérieur de la boutique. Elle s'éclipse aussitôt pour demander ma taille à l'une des vendeuses puis revient en trombe, m'indiquant la cabine d'essayage d'un signe du menton. Avant que j'aie eu le temps de protester, elle me pousse gentiment mais fermement à l'intérieur.

- J'attends, me lance-t-elle en s'installant confortablement sur un des canapés juste en face de la cabine, un sourire malicieux au coin des lèvres.

Je soupire. Elle n'est vraiment pas croyable !

Je me décide donc à essayer cette fameuse robe, car je sais pertinemment qu'elle ne bougera pas tant qu'elle ne m'aura pas vue dedans. Je tire le rideau, enlève mes vêtements avec une certaine appréhension, puis enfile la robe. Elle glisse délicatement le long de mes jambes et vient épouser mon corps à la perfection. C'est presque irréel. Une fois prête, je quitte la cabine, légèrement nerveuse, et prends la pose devant Camille. Ma meilleure amie écarquille les yeux d'étonnement.

- Polala, moi qui voulais faire craquer tous les mecs avec la robe que j'ai prise... là, tu me voles la vedette !

Elle ouvre grand les yeux, et fait semblant de baver devant ma tenue qui, il faut l'admettre, cache à peine mes fesses. Son exagération me fait rire, et je ne peux m'empêcher de répondre avec une pointe de malice :

Nina ( TOME 1 ) RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant