V. Slytherin Party

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Le repas du soir s'était déroulé dans un concert de messes basses. La nouvelle de la soirée organisée par les serpentards avait fait le tour de la salle, créant ainsi des murmures d'emballement parmi tous les élèves. Même si le reste du temps, il existait une rivalité entre les autres maisons et celle de Serpentard, les fêtes annonçaient une trêve. Elle ne durerait qu'une nuit, mais c'était bien assez.

Les autres maisons devraient d'ailleurs redoubler de prudence s'ils voulaient pouvoir y participer : se faire attraper était le meilleur moyen d'alerter les professeurs que quelque chose se tramait. Et la punition serait d'autant plus rude venant du reste des élèves s'ils savaient qui les avait fait prendre. C'était la règle.

Les préfets étaient évidemment dans le coup – évidemment. Après tout, c'était la rentrée, et s'amuser avant de plonger dans les études était une idée plutôt alléchante. Ils avaient prévu de faire des rondes pour permettre à ceux de quatrième année ou plus de rejoindre la salle commune des serpents. Les autres restaient malheureusement confinés dans leurs dortoirs, car ces soirées n'étaient pas tellement appropriées pour les plus jeunes...

Résultat : une bonne centaine d'élèves encombraient les cachots. Un sort d'impassibilité permettait qu'aucun son ne sorte de la pièce, et tout cela avait été renforcé à l'aide d'un second charme placé au préalable sur la porte menant aux appartements de Rogue. Tout était parfaitement opérationnel pour passer une soirée mémorable.



Amber était encore dans sa chambre alors que la fête battait son plein. Elle contemplait Hazel, qui se préparait. Spécialement pour l'occasion, elle avait revêtu une robe de sorcier en velours argenté qui, lorsqu'elle levait les bras, ressemblait à s'y méprendre aux ailes d'un papillon de nuit. Elle tentait depuis une bonne demi-heure de modifier le sortilège des papillons pour que ceux-ci restent autour de sa tête. Et Hazel y parvint finalement après avoir failli les changer en chauve-souris.

L'Américaine était sur le sol, adossée contre son lit. Elle n'était toujours pas sûre de vouloir y aller. Elle n'était pas certaine de pouvoir supporter le bruit et la foule sans s'y noyer. C'était à la fois terrifiant, mais aussi libérateur.

- Tu devrais y aller aussi, ça te changerait les idées.

Hazel brisa le silence qui s'était installé entre elles alors qu'elle s'apprêtait à sortir. Ses paupières scintillaient de paillettes vertes, faisant ressortir ses yeux noisette. Les cheveux attachés en deux couettes basses, elle ressemblait à un ange délicieusement méchant. Amber était persuadée qu'Hazel aurait pu mettre n'importe qui à ses pieds si elle le désirait vraiment. Elle détourna les yeux pour fixer le tapis.

- De toute façon, tu ne vas pas fermer l'œil de la nuit, termina-t-elle en quittant la chambre.

Était-elle si transparente ? Amber soupira avant de s'étendre sur son lit. Hazel avait raison, elle le savait. Elle avait même prévenu Seth qu'elle y serait. Sa nuit pourrait être longue et douloureuse. Ou elle pourrait changer les choses et sortir de sa routine sombre pour tout laisser tomber.

En pleine réflexion, la sorcière décida qu'il était préférable qu'elle tente le diable. Il finirait par la trouver, alors autant qu'elle fasse le premier pas pour aller le chercher. Elle n'avait rien d'autre à faire de toute façon.

Amber n'avait pas emmené de tenue de soirée, alors elle enfila un haut noir assez léger et un pantalon de la même couleur. Elle passa dans la salle de bain rapidement pour se rendre plus attrayante. Elle prit bien soin de cacher ses immenses cernes dont elle n'arrivait pas à se débarrasser. Mais en se voyant dans le miroir, Amber faillit défaillir. Ce qui s'y trouvait n'avait rien de la fille d'autrefois, ce n'était plus qu'un lointain souvenir. Un teint trop blafard pour être naturel, des yeux étrécis et ternes, des cheveux atrocement filasses et cette allure d'inferi tout droit sorti d'un livre obscur. Personne n'aurait pu savoir qu'il s'agissait d'Amber Lupusa. Toute ressemblance s'était effacée progressivement avec le temps, ne laissant qu'une carcasse vide. N'importe qui aurait pu deviner les tourments qui lui entravaient l'esprit. Il n'aurait fallu qu'un regard avisé pour apercevoir l'ombre qui guettait sur son épaule. La pauvre adolescente se détourna aussitôt et se rendit directement dans la salle commune.

𝐅𝐈𝐍𝐃 𝐌𝐄 - Charlie WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant