XVIII

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-Tobio: ... Répète.

Alors qu'il est à deux doigts d'éclater en sanglots, Tobio tient fermement l'épaule de Miwa qui vient de lui donner une réponse à laquelle il n'était sûrement pas préparé. Il ne sait pas s'il a bien entendu ce qu'elle a dit ou s'il l'a imaginé.

-Miwa: Tu me fais mal, arrête-

-Tobio: Répète. Réitère-t-il d'une voix tremblante.

-Miwa: ...

Au bord des larmes, la jeune femme se gare du côté de la route pour éviter qu'ils fassent un accident. Tobio sent qu'il est allé trop loin avec sa sœur alors il met l'intégralité de son état de choc de côté et lui demande pardon. Il n'insiste plus et se contente de ce qu'elle lui a déjà annoncé. Une fois calmée, Miwa reprend la route et la suite du trajet se fait sans un mot.

...

Le paysage est enfin familier à Tobio. Après presque un mois au Happy Center, il est de retour dans sa ville. Son estomac se noue lorsqu'ils passent devant la maison des Hinata, vide de vie en ce moment. Puis, ils arrivent au centre-ville et Tobio brise le silence pendant qu'ils sont à un feu rouge.

-Tobio: Depuis combien de temps ?

-Miwa: ... Seulement quelques jours. J'ai prévenu l'infirmière dès que je l'ai su mais...

-Tobio: D'accord.

-Miwa: ...

-Tobio: ...

-Miwa: ... Papa et maman ont décidé de prendre leur journée de demain. On pourra enfin passer un peu de temps tous les quatre... ça fait longtemps.

L'aînée essaie de changer de sujet parce qu'elle n'a aucune idée de l'état de son frère en ce moment. Elle n'arrive à déceler aucune émotion chez lui. S'il est triste ? Elle ne sait pas. S'il est énervé, frustré, irrité ? Elle ne sait pas. Il est affalé dans le siège passager et continue de fixer l'extérieur. Miwa n'arrive pas à savoir si le calme de son cadet est bon ou mauvais signe alors elle ne veut pas se lancer dans une discussion risquée.

-Tobio: ... Hm.

-Miwa: ... Ils ont dit qu'on fera tout ce que tu veux demain alors réfléchis bien !

-Tobio: ... Il vaudrait mieux que je commence mes devoirs. La rentrée, c'est pas si loin.

-Miwa: Tu n'es pas obligé d'y aller, tu sais. Ton lycée est d'accord. Tu peux prendre tout le temps qu'il te faut-

-Tobio: Miwa.

-Miwa: ... Oui ?

-Tobio: Arrête de me prendre en pitié. S'il te plaît.

-Miwa: Je... je m'inquiète juste pour toi...

-Tobio: Je n'ai pas besoin qu'on s'inquiète pour moi. Ça ne résout rien.

-Miwa: Mais tu es mon petit frère, je ne peux pas faire autrement.

-Tobio: Je ne suis plus un enfant, ok ?

ⒽⒶⓅⓅⓎ ⒸⒺⓃⓉⒺⓇOù les histoires vivent. Découvrez maintenant