5. Confessions Nocturne

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Le lendemain matin, je me réveillais chez Aymen, mais celui-ci n'était pas à la place ; Sofiane était devant moi tel un garde du corps.

— Où est-ce qu'il est ?

— En prison.

— Mais attends, comment ça en prison ? Il... c'est lui qui m'a ramenée hier soir comment...

— Lève-toi, toi, m'ordonna-t-il, je vais t'emmener le voir

Je ne lui laissais même pas le temps de finir sa phrase que je saisissais la poignée de la porte et partais en courant dans les escaliers pour l'attendre dans sa voiture. Sur le trajet, il ne m'avait pas adressé la parole et à peine qu'il venait de se garer, que je sortais en trombe de celle-ci pour ouvrir la porte du comisariat.
Puisque je ne connaissais pas le nom de famille d'Aymen, j'avais dû attendre que Sofiane vienne pour qu'il me dise que c'était le numéro de cellule 212°.
Un garde m'ouvrait la cellule et je sauter dans les bras de aymen en jubilant le sourire jusqu'au oreilles.

— Casse-toi, je ne veux pas te voir.

— Tu te fous de moi, là ?

— Casse-toi, Sarah, ou je te jure que je  t'étrangle.

— Qu'est-ce que j'ai dit, merde, dis-moi, demandai-je le cœur déchiré.

Pourquoi aucun mec ne voulait de moi ? Peut-être que si j'allais chez Imran, lui, au moins, il ne rejetterait pas. Je lui tournais le dos et partais du commissariat pour rentrer à la maison. J'avais demandé à Sofiane de ne pas parler tout le long du trajet et j'étais rentrée chez moi le cœur chagriné. Je me déshabillais pour me mettre en pyjama et me mettais dans mon lit lorsque Miriam me demander l'air préoccupée:

— Ça va, Sarah ?

— Oui, enfin attends, tu... je t'insulte et tu cherches encore après moi.

— Ne t'inquiète pas, on a tous une partie de nous détruite.

— Oui... je sais, mais je suis borderline, j'ai des sautes d'humeur, c'est pour ça, désolée.

— Ne t'inquiète pas, ma chérie, tu vas y arriver, on va y arriver à deux.

— Promets-moi que tu ne vas jamais me lâcher, s'il te plaît, Miriam.

— Promis, Sarah, me dit-elle toute contente en souriant.

— Tu en es sûre ? Je n'ai pas envie d'avoir 16 ans d'amitié pour qu'après, à cause de mon comportement, tu me lâches.

— Comment ça ? Mais non, quelqu'un t'a déjà lâchée à cause du fait que tu es borderline ? Non, non ,non, en aucun cas je te lâcherai quoi qu'il arrive c'est promis.

— J'avais une meilleure amie que je connaissais depuis la maternelle, une Française métissée. Un jour, je m'étais énervée avec elle, je lui avais dit "salle Française de merde". Je l'insultais tout le temps, j'étais agressive. Elle me disait que j'étais toxique et que je l'harcelais, mais je ne contrôlais pas mes mots et elle le savait. Elle connaissait ma situation, ma souffrance. C'est avec elle que j'avais tout fait, c'est elle qui me consolait quand des cons me brisaient le cœur. Elle savait que ma tristesse se transformait en haine, et le jour de notre dispute, elle avait trouvé ce prétexte de "ouais, j'insulte" pour arrêter toute notre amitié. Elle m'avait tué le cœur et ma santé mentale. Par la suite, j'en avais fait une dépression...

Elle ne faisait jamais la différence entre les insultes que je lui disais pour rigoler et celles de mes sautes d'humeur, mais ces sautes d'humeur, je ne savais pas comment les gérer. Beaucoup de choses se passaient dans ma vie, j'avais commencé à me mutiler en sixième. Elle ne voyait pas que j'étais mal, elle se rassurait en faisant semblant de m'aider. Miriam continuait de m'écouter tout en versant des larmes et me prenant dans ses bras.

Le jour où je l'avais appelée suite à ma TS à l'hôpital, elle avait juste dit "mais pourquoi t'as fait ça ?" Elle m'avait répondu 4 heures plus tard en disant "mais fallait pas faire ça..." Plus les années passaient, plus elle me disait "mais tu n'es pas le centre du monde." Moi, "oui madame, rentre au lycée, donc m'oublie." Elle m'avait promis la lune, une colocation. Carrément, ma psychiatre pensait que j'étais amoureuse d'elle... Elle était ma seule amie, j'en avais d'autres, mais elle, c'était elle quoi. Bien sûr qu'à la fin de notre amitié, mon monde s'était effondré...

On ne s'était plus parlé pendant des mois et des mois. Je l'appelais, j'écrivais à toutes ses copines, elle ne voulait pas me parler. Le 16 mai 2022, elle m'écrivait "je viens dans ton lycée". À partir de ce moment-là, on avait commencé à se reparler. Elle m'avait pardonné. Quelques mois avant, on se parlait, mais il y avait toujours ce froid. Tous les jours, je lui demandais si elle m'avait pardonné.

Elle me disait "si tu veux", mais pour moi, "si tu veux" n'était pas une réponse. Tout le monde me disait de ne pas lui reparler et que si elle  ne voulait plus me parler, je devais l'oublier. Sa copine était venue me parler en me disant qu'on s'était toutes les deux blessées, et qu'il lui fallait du temps.

Elle m'avait remplacée avec sa copine de lycée qu'elle ne connaissait que depuis 2 ans, alors qu'on se connaissait depuis 16 ans, moi et elle, depuis la maternelle. Bref, j'en souffrais, j'en pleurais tous les jours. Je demandais à Dieu de me donner des signes, je pleurais tous les soirs en pensant à elle, en voyant ses photos. J'avais tout supprimé d'elle. La voir avec une autre fille m'avait fait souffrir.

J'avais des pensées sombres. Bon, moi, de base, j'étais une meuf grave possessive. Je voulais toujours de l'attention, et si je n'en avais pas, je pleurais de peur qu'on ne m'aime pas. Je voulais qu'on me réponde dans la minute où j'écrivais à la personne, et je voulais qu'il n'y ait que moi et personne d'autre dans la vie de mes amis. Oui, certes, j'avais un côté énormément possessif, ce qui faisait un côté toxique. J'avais peur de l'abandon, ce n'était pas de ma faute. Après ma TS, je n'avais plus eu aucun ami, je ne croyais plus en rien ni en l'amour. J'étais renfermée sur moi-même

— Wow, Sarah, c'est tellement triste ce que tu vis. Moi, à ta place, j'aurais essayer de te comprendre et de t'aider.

Je la serrais dans mes bras de plus en plus fort, nos pleurs résonnaient dans la chambre et me brisaient le cœur

— Tu, tu mérites qu'on te traite comme tu as besoin d'être traitée. Ne t'inquiète pas si elle ne t'a pas donné d'attention, moi, je vais t'en donner. Mais s'il te plaît, ne te scarifie plus jamais de toute ta vie. Je ne comprends pas pourquoi elles t'ont toutes lâchée, tu es une fille en or.

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Miriam ?C'est la vie hein...J'avais une autre copine qui s'appelait Meryem. Je la connaissais depuis la 4ème. En 3ème, c'était une musulmane. Elle avait un frère d'un an de plus que moi. Elle me disait toujours que j'étais une fille bien, grave gentille, que j'avais un bon cœur. Elle me disait : "Je vois ta valeur, tu es une fille adorable", et elle me disait aussi qu'elle n'allait jamais me lâcher. Puis un jour, son frère m'a écrit et c'est sur moi qu'elle s'est déchaînée. Tout le temps, il me demandait des nudes, et par peur de briser une famille, je ne lui avais rien dit. Je m'étais mise à culpabiliser en me demandant si ce n'était pas à cause de mon caractère, parce que même ma mère me disait que j'étais agressive quand je parlais avec mes amis.

— Yeu, mais c'est abusé, tu n'as pas de chance, meuf. Moi, je suis la Miriam, la best, en fait.

— Merci beaucoup, la remerciais-je en pleurant. Maintenant, on dort, je suis fatiguée.

— D'accord, me dit-elle en caressant ma joue avant de s'affaler sur son lit.

Les épines de ta rose EN PAUSE EN RÉÉCRITURE ET CORRECTION Où les histoires vivent. Découvrez maintenant