Voltage

7_ "いいえ"

Dollie pointa du doigt les deux jeunes hommes. Shin leva ses yeux de chat vers elle, il l'a reconnu aussitôt. Il donna un coup d'épaule à Inri, juste devant lui. Ils étaient regroupés en une vingtaine de colonnes, des Yakuza armés les surveillaient en patrouillant autour d'eux. Croiser leurs regards donnait la chair de poule, ils se doutaient tous qu'au moindre faux pas, ils allaient tous mourir sous un torrent de balles.

"La Kyodai de la dernière fois... elle est là-haut, à ta droite."

Ses mains étaient liés par la même technologie qui avait retenu Dollie lorsqu'elle était encore leur otage. Inri dirigea son regard vers la zone décrite par son ami et indiqua la même chose à Taehyung, devant eux. Bientôt, ils virent d'autres Yakuza venir vers eux et pousser violemment les membres de l'EiS qui ne le faisaient pas eux-mêmes. Certains tombèrent au sol, un autre, peu chanceux, tomba sur un Yakuza. Ce dernier lui tira dessus sans pitié - une balle dans la tête. Il tomba sur le sol gris, presque blanc, dans un bruit sourd.

"Vous deux vous v'nez." Cracha l'un des hommes, le plus barraqué de tous.

Ils n'eurent pas le temps de parler que deux autres Violents vinrent les saisir par les épaules pour les forcer à suivre le frigo sur pattes. Leurs yeux ne quittaient pas ceux de la Violente qu'ils avaient lâchement laissé partir. Bientôt, ils furent amenés dans une pièce beaucoup plus calme, là où leurs mains seront liées derrière le dossier d'une chaise en métal. Celle qui se faisait nommer Dollie s'installa sur le bureau en face d'eux, Yanagi restait armés, son fusil pointé sur eux. "Tentez un truc et vous êtes morts.", leur avait-il dit après leur avoir donné un coup de canon sur la tempe d'Inri.

"Votre organisation est morte, commença Dollie, vous voulez bosser ici ?"

Yanagi se redressa brusquement.

"Hop hop hop, on en a pas parlé avant, c'est hors de question. Reste à ta place gamine.

- Ça va je rigole... bref, tu voulais voir ceux qui m'avaient laissée partir non ? Ils sont là. (Elle les désigna du menton.) On les tue pas comme les autres, on les enferme juste ?

- Et puis quoi encore.

- Attendez, vous allez vraiment tuer tout le monde ? S'exclama le plus grand, le noiraud.

- Ouais, désolé. Rit Yanagi, je vais pas tarder à donner le signal d'ailleurs."

Les deux prisonniers s'échangèrent un regard totalement paniqués, Dollie les regardait curieusement. Yanagi s'en alla de la salle en baillant, il claqua la porte derrière lui, laissant les deux prisonniers seuls avec Dollie.

"Parlez au lieu de chialer, il se passe quoi ? Souffla Dollie.

- Arrête le, s'il te plaît."

Le plus petit des deux avait parlé cette fois, Shin si elle s'en souvenait bien, leurs deux visages imploraient sa pitié. Des larmes coulaient sur leurs joues et tombaient sur leurs jambes qui s'agitaient sous la nervosité.

"Mais vous pensez quoi ? Que je vais vous laisser seul ici, sans surveillance pour aller demander à mon supérieur de pas tuer des gens qui ont voulu s'en prendre à notre organisation ? Vous rigolez j'espère ?"

Elle se leva en balançant ses jambes vers l'avant. Mine de rien, cette situation la mettait assez mal à l'aise.

"J'ai fait en sorte que vous soyez épargnés, soyez un minimum reconnaissants.

- T'es qu'un monstre, lâcha Inri, j'aurais jamais dû vous faire part de cette idée... Shin excuse moi, ne me déteste pas."

Dollie - qui était partie voir ce qu'il se passait par la fenêtre présente dans la pièce - se retourna vers le noiraud qui pleurait abondamment, la tête basse. Elle avança vers lui et la lui releva en tirant ses cheveux vers l'arrière avec la main de son seul bras restant. Elle n'eut même pas besoin d'y mettre de la force, elle vint toute seule. Elle planta son regard dans le sien, elle se sentait cruelle.

"Il a tout à fait le droit de te détester. C'était ton choix alors assume. Un conseil: hurle si tu veux pas entendre, ça risque de pas tarder. Toi pareil. (Elle lança un bref regard à Shin avant de lâcher la tête d'Inri qui tomba à nouveau.)

- Tente quelque chose, on bougera pas on le promet, tenta l'autre garçon.

- Je peux pas sortir de la salle.

- Alors dis lui de venir. Laisse nous négocier, parler avec toi ne sert strictement à rien."

Elle venait de se rappeler du jeune garçon qui avait ramené Minori avec lui. Elle se rapprocha alors de la porte, mais se retourna vers eux.

"C'est pas tout le monde que vous voulez sauver on est d'accord ? Donnez moi les nom, je vais essayer de négocier."

Les deux garçons relevèrent rapidement la tête vers elle, une lueur d'espoir brillait dans leurs yeux. A force d'observation, Dollie commençait à comprendre qu'ils n'étaient pas du milieu. Elle non plus d'ailleurs, elle devait se rendre à l'évidence. Elle commençait à détester ce "métier". Pourquoi est-ce qu'elle n'avait pas choisi quelque chose de plus simple ? D'abord cet homme qu'elle avait dû froidement tuer, puis maintenant eux. Elle se mit à soupirer à nouveau et appela son chef à travers le couloir. Fort heureusement, il discutait encore avec un Violent que Dollie ne connaissait pas.

"Yan, viens s'il te plaît.

- Quoi ? Ils se sont barrés ? T'es vraiment pas douée gamine.

- Ils sont encore là, ils souhaiteraient négocier."

Il souffla à son tour, et bruyamment. Il entra dans la pièce et retourna les deux chaises face à lui au lieu de simplement les contourner. Dollie leva les yeux au ciel, s'appuyant contre le mur à côté de la porte.

"Donc, qu'est-ce qu'ils veulent ? J'allais lancer le signal.

- Tu discutais arrête de mentir.

- Comment tu parles à ton chef toi ? Tu dégages chez toi après je veux plus te voir.

- Yan, on est pas là pour ça.

- Pas faux. Donc, vous voulez quoi ?

- Ils veulent qu'on épargne leurs potes."

Le supérieur de Dollie se mit à rire, comme si on venait de lui raconter la meilleure blague qu'il n'avait jamais entendu de sa vie. Il se tapait carrément les cuisses, chose qu'aucun autre ne faisait à part lui dans la salle.

"Un peu de sérieux chef.

- Désolé mais ça m'a fait rire. Il toussa pour se répondre, et non on va pas faire ça non. Va leur chercher des mouchoirs j'attends encore un p'tit peu.

- T'es vache, ils m'ont laissé "sauver" Minori, laisse leur au moins ça ? Dans tous les cas ils seront enfermés en bas donc...

- Dollie, réfléchis deux minutes. Ça faisait peut-être parti d'un plan qu'ils auraient mit en place avec leurs "amis" pour venir à bout de notre organisation. On ne peut pas baisser notre garde. Regarde, on l'a bien fait avec eux non ?

- Yan, j'en prendrai la responsabilité si tu veux, mais rend moi ce service."

Il s'approcha d'elle et posa ses mains sur ses épaules, un petit sourire sur ses lèvres.

"Non, Dollie."