Anaphores élévatrices - VII

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Si je le pouvais, j'irai me venger de tous les coups,
Les injures, les critiques et les crachats,
Ces hordes puantes de chiens et de loups,
Qui vous vomissent dessus dans un strident fracas.

J'irai détruire le chaos qu'elles ont enfanté,
Dévaster leur monde floué et insipide,
Annihiler leurs desseins de terres arides,
Pour que soient sauvées les âmes qu'elles
ont fauchées.

J'irai guérir les chocs et les traumatismes,
Secourir les esprits les plus tourmentés,
Et dans un élan de bonté et d'altruisme,
Broyer d'un seul revers leurs rêves hantés.

Mais au fond, tout ça n'est qu'une illusion.
Car penser que ma plume soulagera les blessures,
Les poisons abrutissants et les bouffissures,
C'est juger que l'on peut soigner chaque affliction.

Or, l'Homme peiné pour apaiser ses maux,
Recherche la délivrance et non pas des mots.
Alors le poète est condamné à être seul et errant,
Accompagné de ses vers qu'il traîne indéfiniment.

Seulement, je braverai sans relâche les charognards,
Je combattrai avec ardeur les démons qui fourmillent,
Je disséminerai en tout lieu ma poésie et mon art,
Pour que finalement, chaque être scintille.

Petits poèmes au clair de LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant