L'atelier

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Hazel se leva de si bonne heure que les oiseaux chantaient. C'est faux, elle ne se réveilla pas du tout comme prévu. Le voyage l’avait quand même bien assommé, et c'est Amy qui, à 11h, vint la réveiller. D’abord en lui parlant doucement, puis en la secouant violemment dans tous les sens, et là seulement elle ouvrit les yeux. Amy avait l’habitude, après une année de vie commune, aux réveils difficiles de la renarde.

Hazel se précipita alors pour manger, un ananas entier, juste ça, et promit à Amy d'aller faire les courses au retour pour la remercier de l’accueillir. Amy insista sur le fait qu’elle avait acheté de quoi tenir quelques jours juste avant son arrivée. Mais Hazel insista aussi, sur le fait qu’elles pouvait prendre des choses plus lourdes pour faire du stock, comme de la farine et des conserves, alors Amy accepta et elles firent le compromis d’y aller ensemble à 17h pétantes.

Et une fois habillée, la renarde rose profita de faire un tour du village, guidée par les indications d’Amy et par le joli plan coloré qu’elle avait récupéré dans un point touristique au port, à son arrivée la veille. 

C’était certainement un petit village, rempli de charme, d’arbres dont Hazel ne connaissait pas le nom, sauf pour les palmiers, et de verdure. Au “milieu” de l’île se dressait une colline, une petite montagne plutôt. On pouvait y apercevoir un moulin dont les ailes tournaient joliment au vent. Le centre du village était petit mais rempli de toutes les commodités dont un village pouvait avoir besoin : une boulangerie, une petite école d’équivalent la primaire, une épicerie, un fleuriste qu’Hazel nota dans sa tête pour le prochain anniversaire d’Amy, quelques endroits pour manger, et une jolie fontaine. 

Enfin elle décida de se diriger “au Nord, à la colline” pour trouver le fameux atelier du renard doré, comme l’avait appelé la hérissonne rose. Quand elle aperçut le dit bâtiment et la maisonnette accrochée à celui-ci, de loin, ses yeux brillèrent comme la dernière photo publiée par la NASA et elle joignit ses mains.

"Il est SI GRAND ! Ce renard est-il un bourgeois issu d’une grande famille d’aviateur ? Je vais mourir de honte.", pensa-t-elle.

La porte du hangar, de l’atelier donc, était grande ouverte, et plus elle se rapprochait plus elle entendait des bruits de marteau tapant sur du métal. Elle toqua, ou plutôt tambourina la grande porte métallique qui résonna.

- Bonjouuuuuuuuur, je cherche un certain T - euhhh, Tiles ?

Dit-elle un peu trop timidement, en observant l'intérieur de l'endroit. Si ce Tiles était un grand riche, elle avait déjà foiré sa première impression en oubliant son nom.

Et c'est là qu'elle le vit. 

Jaune, salit d'huile noir, magnifique.

Le R7-89 modèle Alpha.

Elle oublia toute règle de politesse et s’avança pour caresser ce bijou technologique en construction. L’avion, avec un grand L, de ses rêves. Il était plus à l’état d’exosquelette, clairement loin d’être terminé, mais Hazel apprécia cette merveille.

- Ah, tu as l'air d'apprécier mon bébé !

Elle tourna la tête en direction de la voix. Était apparu à côté d'elle un renard. Jaune, salit d'huile noire. Plus petit qu’elle, le museau et le bout des oreilles plus foncés, et de longs cheveux attachés en queue de cheval. Elle fut étonnée de voir qu’il avait deux queues.

La renarde décolla, avec tristesse, ses mains de l'avion, et en tendit une à l’inconnu pas si inconnu. Tails s'essuya les mains dans un chiffon attaché à sa ceinture aux côtés de ses outils. Même s’il avait pu simplement s’essuyer sur son t-shirt, son tablier ou son pantalon qui étaient plus sales encore que ce pauvre chiffon.

Il passa un coup sur son front ce qui étala un peu plus la noirceur sur sa fourrure, et releva ses lunettes de travail. En tout cas, s’il était riche, ça ne se voyait pas.

- Haz... Hazz.... Hazzzielll... Euhhhhh....

Balbutia-t-il.

- Hazel ! Et toi, Tiles c'est ça ?

- Tails, c'est Tails. C'est pas mal Tiles, on me l'avait jamais sortie celle-là !

La corrigea-t-il à son tour, mais la renarde était de nouveau repartie à observer l'avion en l’écoutant. Il s'approcha à son tour, à côté d'une partie du bas ouverte qui laissait apercevoir l'intérieur.

- Tu le construis seul ?

Demanda-t-elle.

- Et oui… Ça fait environ 2 ans que je suis lancé dans ce projet. Alors, ça n’avance pas très vite je l’avoue, mais tout seul, tu le devines, c’est pas évident.

- 2 ANS SEULEMENT ? Mais tu rigoles, t'avances vachement vite, c'est incroyable comme travail !

Il ria doucement, touché par le compliment.

- C'est gentil ! Les autres font que me répéter que c'est trop long. Je pense qu'ils ont juste tous très hâte de me voir le tester...

Il caressa la carrosserie.

- ... Mais je veux être sûr que tout soit en ordre avant de commencer les tests, je veux pas abîmer la bête.

- Ou ta santé. Ou ta vie…

Rajouta Hazel, pour la blague, en ne blaguant qu’à moitié.

- Oui, ça aussi !

Il ria doucement à nouveau. C’était plus par politesse que par réel amusement, la blague d’Hazel n’était pas si drôle.

Ils passèrent du temps à discuter de cet avion. Il lui montra le moteur, la partie la plus avancée, nécessitant de monter sur l'échelle, et tout ce qu'il y a à regarder dans ce monstre de métal.

- Mais où sont mes manières je je je ne t'ai même pas proposé à boire ni rien !!

S'exclama-t-il au bout d’un moment, et enleva vite ses gants, son tablier et ses bottes pour éviter au maximum de salir sa maison. 

Hazel le suivit à travers une porte simple qui menait du hangar directement à son salon. Le salon était petit et simple, un pot pourri traînait sur la petite table, des dessins semblant être faits par un enfant signés 'Knuckles' accrochés au frigo, et une guirlande lumineuse à fleurs autour des étagères au mur remplies de livres.

- Amy aime bien décorer, je la laisserais bien faire plus, mais la dernière fois je suis revenu et y avait plus de décoration que de mobilier ! Je me suis pris un des tapis dans les jambes, et bam la cicatrice à la tempe !

Raconta-t-il en vérifiant ce qu’il restait à boire dans le frigo.

- ... T'as une cicatrice car t'es tombé à cause d'un tapis ?

- Oui.

Hazel esquissa un sourire.

- J'ai peut-être pire.

Elle souleva la manche de son short cargo et lui montra une énorme cicatrice à la cuisse.

- Je marche, je glisse sur mon bol de salade de fruits, banane pêche kiwi pour le détail, que j'avais laissé traîner sur le sol, et BAM la bonne scie dans la jambe !

Le visage effrayé de Tails la fit rire. Ils discutèrent de leurs cicatrices et de leurs petits accidents malheureux, comme les cicatrices de vaccins sur l’épaule d’Hazel, ou les nombreuses brûlures aux jambes et aux bras de Tails, sans jamais se moquer. Tout en mangeant des cookies chocolat blanc framboises achetés par Tails la veille, et de l’eau parfumée aux excuses du renard qui n’avait pas autre chose. De l’eau excellente au final.

Hazel n'avait pas encore eu la chance de rencontrer quelqu'un d'aussi passionné et maladroit qu'elle. Elle se sentie comprise, et leur entente dès la première rencontre était un beau signe.

[RÉÉCRITURE DES 1ERS CHAP EN COURS] Hazel à Sonic VilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant