[RÉÉCRITURE DES 1ERS CHAP EN COURS] Hazel à Sonic Ville

Le passé... passé ?

Quand Hazel débarqua dans la maison, Amy arrosait les plantes dans le jardin. Elle la vit par la fenêtre et les rideaux. Elle déglutit, elle avait peur que la vérité soit celle de Sonic, et qu’Amy n’avait accepté sa venue uniquement par politesse.

Elle sortit rejoindre la hérissonne, qui continua d'arroser ses mimosas, sans se tourner vers la renarde.

- Tu rentres tôt aujourd’hui.

Dit-elle, un peu tristement. La renarde eut un moment de silence. Elle se rapprocha de son amie pour pouvoir la regarder droit dans les yeux, et lui demanda :

- Amy.. J'ai été une mauvaise copine ?

L'eau arrêta de couler de l'arrosoir. Amy posa l'objet au sol et alla s'asseoir sur le petit banc décoré de guirlandes de fleurs et de petits coussins roses d'extérieur. Le petit "viens" qu'elle chuchota incita Hazel à faire de même et elle s'assit à ses côtés.

- Pourquoi tu demandes ?

La renarde se gratta la tête.

- Par rapport à ta remarque à table… D’ailleurs, je m’excuse pour ce que j’ai dit.

Hazel n’évoqua pas ce que lui avait dit Sonic. Amy tripota ses longues tresses roses.

- C'est un peu surprenant que tu demandes comme ça. Enfin, je suis contente que tu le demandes quand même. Tu sais, j'étais vraiment contente que tu m'aimes. Mais oui Hazel, tu as été une mauvaise copine.

Les larmes lui montaient déjà aux yeux. Elle marquait de longue pause entre chaque phrase qu’elle disait, comme si ça lui demandait une force surhérissonnienne d’en parler. Et c’était le cas. Amy ne voulait pas blesser, jamais, c’est pour ça qu’elle gardait tout en elle et souffrait à petit feu jusqu’à bouillir. Mais aujourd’hui, elle avait moins de capacités à encaisser qu’il y a 5 ans, alors elle devait laisser sortir ce qu’elle avait sur le cœur sinon elle ne pourrait plus côtoyer Hazel.

- Tu as été une mauvaise copine parce que tout ce que je faisais, c'était comme si c'était dans le vide. Même quand je t'ai fait ma déclaration, tu avais encore oublié notre pique-nique et t'étais arrivée en retard avec 3 paquets de chips que t'avais acheté à la va vite ! Mais je t'aimais. Je t'aimais beaucoup et je pensais que ça allait changer si on se mettait ensemble, si tu m'aimais autant que moi en retour. Mais ça n'a jamais changé.

Sa voix craquait sous les larmes mais elle tenait le coup autant que possible.

- Combien de fois tu n'as pas dit "merci" pour les repas que j'ai fait ? Combien de fois je t'ai attendu dehors sans que tu ne viennes car tu avais oublié nos rendez-vous ? Combien de fois j'ai essayé de te parler de ce que moi j'aime, Hazel ! C'était toujours toi, toi et toi. Et je t'ai toujours soutenue. J'ai toujours pris du temps à regarder les devoirs que tu avais fini, les mécanismes que tu avais inventé, les schémas incompréhensibles que tu avais fièrement dessiné. Et toutes ces idées ! Hazel, est-ce qu'à un seul moment je t'ai dit "désolé pas l'temps j'suis à la bourre" ?

La renarde était droite comme un balais. Elle aussi avait les larmes aux yeux. Elle scrutait chaque mouvement du visage d'Amy, pour essayer d'y lire quelconque colère, mais tout ce qu'elle pouvait y lire était de la déception.

- Mais je t'aimais. Je t'aimais tellement que je me suis effacée. Et j'ai mis de côté ce que j'aimais, pour toi. Pour faire en sorte que tu aies toujours un repas avant de partir en retard comme une furie. Que tout soit toujours propre parce que tu n'avais pas le temps de faire gaffe. Et c'était dur, parce qu'au final, je ne savais plus qui j'étais.

- Amy, je.. Je suis désolée je peux me racheter je te promets je peux t'emmener quelque part demain et je cuisinerais et-

Balbutia-elle avant qu'Amy ne la coupe en souriant tristement.

- Tu recommences. C'est la même chose. Tu essayes de te "racheter". Mais moi je ne veux pas de ça. Je veux que tu me vois. Je veux exister à tes yeux. Je veux que tu t'intéresse à ce que je fais, à mes plantes, à mes bouquins, à moi ! De faire des choses avec moi sans que tu me poses un lapin au supermarché ! Oh Hazel, j’ai mis 5 ans à me reconstruire après notre relation, et toi j'ai l'impression que tu n'as pas changé.

Sa voix se brisa à cette dernière phrase alors qu'elle se leva et se précipita dans sa chambre, en sanglots.