𝐓𝐎𝐏𝐋𝐎𝐅𝐓𝐘,, 𝘬𝘢𝘪𝘴𝘦𝘳 𝘹 𝘳𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳

- 𝐭𝐡𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐦𝐢𝐬𝐞 -

— S'il te plaît, grande-sœur !

Y|N soupira pour la troisième fois et planta ses pupilles dans celles de son frère.

Elle sentit sa volonté vaciller devant son adorable petite bouille d'ange aux yeux de cockers mais se refusa pour autant à accéder à sa requête.

— Non, Luther, je n'irai pas poireauter une heure et demie dans un stade bondé de fans hystériques pour t'obtenir un autographe.

— Mais tu comprends pas ! Tu comprends jamais rien ! S'énerva le petit garçon en lui lançant un regard furibond avant de quitter la pièce comme une tornade. Ses talons martelaient pesamment contre le parquet tandis qu'il montait les escaliers avec fureur.

Y|N entendit la porte claquer et réprima un nouveau soupir, elle s'interdisait de céder à tout ses caprices mais voir son petit-frère si déçu faisait vaciller son cœur. Elle passa négligemment ses doigts dans sa chevelure, pensive.

— Y|N ? Qu'est-ce que tu as encore fait ?

La tête passée par l'embrasure de la porte, une brique de gaspacho dans la main et un torchon vert quadrillé dans l'autre, son beau-père affichait une moue exaspérée. Il avait la fâcheuse habitude de la rendre responsable de chaque situation même si, dans le cas présent c'était effectivement le cas.

— Luther ne peut pas avoir tout ce qu'il demande, se défendit mollement la jeune fille, en se décoiffant un peu plus.

— Ce n'est pas à toi d'en juger, Y|N.

Vexée, elle détourna la tête et contempla les murs, ses sourcils froncés trahissant son agacement.

— C'est une période compliquée pour Luther et toi, convint Andrea en un soupir.

— Sans blague, marmonna t-elle.

Andrea avait rejoint sa mère et elle depuis à peine un mois et semblait agir comme s'il avait toujours été là. Cette attitude avait le don d'énerver Y|N. Quant à Luther, elle n'avait rien contre le petit garçon, il était tout simplement adorable et elle le considère volontiers comme son véritable frère. Mais son père avait la mauvaise habitude de lui donner tout ce qu'il désirait ce qui faisait de lui un garçon gâté qui s'attendait à ce que tout ces désirs soient instantanément accomplis.

— Va t'excuser.

Y|N ne bougea pas, bien résolu à lui désobéir.

— Y|N...

— Que se passe-t-il ici ?

Adelheid était une femme d'à peine un mètre cinquante deux, à la délicate chevelure auburn et lisse et aux prunelles d'onyx. Mais son apparence frêle renfermait un tempérament de feu et il valait mieux pour tout le monde de ne pas la froisser.

— Y|N ?

La jeune fille lança un regard noir à son beau-père mais se mura dans un silence explicite. Il entraîna alors la femme dans la cuisine pour lui expliquer lui même la situation et Adelheid revient quelques minutes plus tard.

— Y|N.

— C'est bon j'ai compris ! J'y vais ! S'énerva la jeune fille en se levant brusquement.

Parvenue à l'étage devant la chambre de son frère, elle inspira longuement et ouvrit la porte.

— Luther ?

Il lui balança un oreiller bleu ciel qu'elle esquiva aisément et s'approcha pour s'asseoir sur le lit.

Le corps à demi dissimulé sous sa couette ornée de ballons de football multicolores, il boudait gardant obstinément le silence comme elle plus tôt.

— Je vais aller le chercher ton autographe, lâcha t-elle précipitamment d'un ton bourru.

Elle enchaînait les mots d'une telle vitesse qu'on aurait cru qu'ils lui brûlaient la gorge. Son abdication lui laissait un goût amer dans la bouche bien vite oublié par l'excitation que la nouvelle provoqua chez le petit garçon.

Luther ressortit sa tête et la contempla, les yeux brillants d'émerveillement.

— Vraiment ? Sa voix débordait d'espoir et Y|N culpabilisa d'avoir été si rude tout à l'heure.

— Mais oui. Je vais y aller à ce match.

— Ouais !

Fou de joie il se mit courir comme un petit fou à travers sa chambre et lui fonça dessus pour l'étreindre.

— Je t'aime Y|N, t'es la meilleure grande sœur !

Son cœur fondit une nouvelle fois et elle sera son petit corps plus fort contre elle.