V. Le cauchemar

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Je me mis à sourire bêtement, il me faisait perdre mes moyens. Je me tournai afin d'être de dos à lui, et retirai mon pantalon et mon pull. Je me retrouvai en t-shirt et en culotte uniquement. Il fit de même, ne laissant que son t-shirt et son caleçon.

Il me regarda un instant, mais je fis mine de faire autre chose, trop mal à l'aise pour lui faire face. Lorsqu'enfin je pris la décision de le regarder dans les yeux, je vis que de la bienveillance, et de la douceur, cela me remplit de confiance.

Je défis mon lit afin qu'il puisse y rentrer, puis je m'allongeai à côté de lui. Je levai mon bras afin d'éteindre la lumière, et me rapprochai de son corps chaud pour me blottir. Comment avais-je pu oublier son parfum ?

Ce moment, je l'attendais depuis si longtemps. Je l'ai retrouvé, je l'ai enfin avec moi.

J'entendis les petites pattes de Victor se précipiter vers sa maison, puis, plus rien.

J'étais paralysée, contre un mur de pierre. Mes mains et mes pieds étaient comme scellés à celui-ci. Je compris que je me trouvais à cette gare.

Croyance apparut soudainement en face de moi. Je voulais l'appeler, mais aucun son ne sortait. Il ne regardait pas en ma direction, il ne semblait pas m'avoir remarqué.

Des aurores transplanèrent autour de lui, ne lui rendant aucune issue possible. J'observai la scène, silencieuse, impuissante.

Ils se mirent tous à l'attaquer, les hurlements de Croyance me percèrent les oreilles. Des larmes coulaient le longs de mes joues, et j'étais là, comme une idiote, à ne rien faire.

Vint le moment fatidique, le jeune homme explosa sous l'assaut des mages, et ceux-ci commencèrent à rire abondamment.

J'essayais de crier, d'hurler, de bouger, quand je sentis une main se poser sur ma joue.

Des sueurs froides me donnèrent la chair de poule, ma respiration était saccadée, et mes yeux s'ouvrirent finalement.

Cette main que j'avais senti dans mon cauchemar, elle était là, je la sentais. Je commençai à m'habituer à l'obscurité, et vit Croyance assit à côté de moi. Je me penchai pour allumer la lumière, et me redressai, afin d'arriver à sa hauteur.

Je ne le regardais pas dans les yeux, honteuse de l'avoir réveillé.

- « Est-ce que tout va bien ? me demanda-t-il d'une voix rauque et étonnement calme
- Oui je crois. Désolé de t'avoir réveillé. répondis-je toujours en baissant les yeux
- Ne le sois pas. »

Il se rallongea doucement, et je le suivis. Ses bras m'enlacèrent, et sa tête se posa au dessus de la mienne. Mes mains se frayèrent un chemin vers son dos et mes yeux se fermèrent.
Je sentais encore les cicatrices que sa mère adoptive lui avait fait subir, et cela me fit monter les larmes aux yeux. Celui-ci dû le ressentir, puisque d'une main, il releva mon menton vers lui, et m'embrassa tendrement.

Mes peurs commencèrent à se dissiper au rythme de notre baiser.
Dans notre silence, je murmurai :

- « Merci, pour tout. »

Puis je me retournai afin d'éteindre ma lampe, sans me détacher de son étreinte, avant de revenir me blottir contre lui.

Après cet épisode, aucun cauchemar ne revint me hanter, jusqu'à mon réveil. Ce n'était pas arriver depuis la potion anti-rêve que j'avais concoctée.

***

Des chatouillements sur mon cou me tirèrent de mon profond sommeil. J'ouvris un œil, et aperçus Victor qui se dirigea vers mon épaule. J'avais bien compris que j'avais dû dépassé mon heure de réveil habituel, alors d'un geste machinal, je pris ma baguette sur ma table de chevet, et fis un sort afin d'amener sa nourriture dans sa maisonnette.

Celui-ci dégringola de mon bras et sauta vers sa gamelle. Je lui souris chaleureusement lorsqu'il commença a dévoré le contenu.

Je regardai à ma droite, et vis que Croyance dormait encore, alors je me levai, et allai me doucher. Les images de cette nuit me revinrent ; mon cauchemar, mais surtout, lui. La manière dont il avait agi avec moi, a, je ne sais comment, guéri mon sommeil.

Quand je revins dans le salon, les cheveux encore humides, je vis que mon petit-copain se réveillait doucement. Je me dirigeai vers lui et m'assis sur le lit. Ses yeux me fixèrent un long moment, puis il murmura :

- « Ça va aujourd'hui ? »

En guise de réponse, je souris, et hochais la tête vivement. Celui-ci se mit à sourire également. Je me levai et vins m'allonger sur lui. Ses mains se placèrent vers le creux de mon dos, et les miennes passèrent derrière son cou.

Ses lèvres se posèrent sur les miennes, renforçant notre étreinte. Je rompis ce baiser, en murmurant :

- « Tu as faim ?
- Un peu. » répondit-il

Je me levai et lançai :

- « Tu veux qu'on aille déjeuner en ville ? »

Croyance hocha la tête, et, après une bonne douche, nous enfilâmes un manteau, je pris Victor et ma baguette, et partîmes hors de la maison.

L'ange gardien 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant