L'ange gardien 2

XIII. Le cimetière

La journée avait fusé à une allure inconsiderable. Je redoutais tant le moment venu. Croyance m'avait finalement fait part d'une partie de son choix, à savoir le fait d'aller au cimetière. Ce n'était pas le plus grave, puisqu'une fois là-bas, il aurait soit disons la possibilité de faire demi-tour, mais j'avais tout de même un petit pincement au cœur.

Le Soleil commençait doucement à s'endormir sur la ville, et mon stress montait peu à peu. Malgré tout, je tentai de rassurer Croyance en lui adressant un faible sourire, auquel il n'y répondit pas, sûrement trop perdu dans ses pensées.

- « Ça va aller ? lui demandai-je calmement, même si je n'étais absolument pas calme

- Je peux te demander quelque chose ? me demanda-t-il dans un murmure

- Oui, je t'en pris. lui répondis-je

Je m'attends à ce qu'il me demande de le laisser gérer la situation, ou alors de ne pas le suivre.

- Promets-moi, que quoiqu'il arrive, tu resteras à mes côtés. »

Oh ? Alors ça, c'était plus qu'inattendu. Sa demande me toucha profondément, et me mit du baume au cœur. Il avait besoin de moi, et là maintenant, c'est tout ce dont j'avais besoin d'entendre.

- « Je te le promets, Croyance.

- Merci mon ange. »

Mon ange. Pour lui, j'étais son ange gardien.

Je rougis face à ce surnom qui sortit de sa bouche tellement naturellement, qu'il ne s'en rendit même pas compte sur le moment.
Mais très vite, l'ambiance de plomb retomba, et nous nous reconcentrâmes sur nos objectifs.

Je repassai en boucle dans ma tête les sorts qui pouvaient nous protéger en cas de besoin.

Quand le Soleil fut entièrement caché derrière l'horizon, nous nous échangeâmes un regard inquiet, puis nous prîmes tout deux nos manteaux, et pour ma part, Victor et ma baguette.

- « Tu veux y aller à pieds ou en transplanant ? lui lançai-je

- J'ai envie que ça se termine vite, alors en transplanant. répondit-il

Est-ce que cela voulait dire qu'on allait revenir par la suite ? Je ne me fis pas d'illusions.

Je regardai par ma fenêtre et vis des voiles noirs se déposer sur chaque bâtiment. C'était l'heure.

Sans attendre, je lui tendis la main, et nous disparûmes de ma maison.

***

Le cimetière avait une ambiance macabre, ce qui est logique quand on y réfléchit.

Nous nous enfonçâmes parmi les tombeaux, et au loin, nous vîmes un homme. A cause de la faible luminosité, nous ne pûmes pas distinguer grand chose, mais au premier abord, il semblait être tourné vers nous. Mes soupçons furent confirmés, lorsqu'on s'approcha de lui, et que je vis qu'il avait une baguette pointée sur nous.

Par instinct, je tirai de ma poche ma baguette également, mais en regardant attentivement, je vis qu'il ne me pointait pas moi, mais Croyance.

Je m'interposa donc entre eux, ne laissant pas le choix à l'homme de baisser sa garde. Il s'approcha de nous dangereusement, et je redoublai de vigilance. Il tourna autour de moi, tel un prédateur et sa proie, afin d'arriver en face de Croyance.

Puis, l'inconnu siffla lentement :

- « Ce jour est enfin arrivé, Corvus. »