Quetzal-coatl

Chapitre 5 : Mauvaise nouvelle

6 semaines et quelques jours plus tard.

Depuis que j'avais repris mes entraînements, Taryn ne pouvait pas m'assister et m'aider étant donné que je lui avait confié ma boîte, le Quetzal.

De plus, c'était la seule à être au courant de mon retour. Personne d'autre n'avait été informé, et c'était ce que j'avais désiré. Moins de gens le savent, mieux je me porte.

Pour combler le manque de Taryn et d'adversaire, j'avais demandé à mon amie de m'amener un muk yan jong. Cet instrument est un mannequin en bois qui est en fait utilisé à la base en Chine durant des entraînements d'arts martiaux, comme partenaire ou adversaire.

Je m'entraînais alors avec, en essayant d'améliorer la rapidité de mes coups, et même de mes esquives.

Le mannequin de bois que m'avait ramené Taryn était en mouvement, il accélérait ou ralentissait, ce qui était parfait.

Je reprenais peu à peu mon endurance, le cardio m'avait aidé. Ricci aussi d'ailleurs, elle était venue avec moi faire des séances de footing autour du manoir, nous étions passées par des sentiers jusqu'à rejoindre des forêts, mais en évitant les routes.

Pour ce qui était de m'entraîner au fractionné, je préférais le faire sur le tapis de course de ma salle.

Je m'effondrais sur le dos, tombant sur le tatami. Des gouttes de sueurs perlaient sur mon front, que j'effaçais avec une serviette posée sur le côté, avant qu'elles ne s'écrasent sur le sol.

Ricci se leva pour me rejoindre et vint pousser sa truffe légèrement mouillée contre ma hanche, signe de "n'abandonne pas et relève toi".

Son action m'arracha un sourire tandis que je me relevais, épuisée.

-Séance terminée pour aujourd'hui Ricci.

Je m'avançais vers les miroirs de la salle et y contempla mon reflet. J'avais une si meilleur mine.

J'avais repris de la masse musculaire, retrouvant mes muscles, du poids, de la force, ma vivacité d'autre fois et j'en passe. J'ai récupéré tout ce dont je manquais.

Je pourrais même dire que l'expérience, certes mauvaise, m'a vraiment servi. Je me suis rendu compte du potentiel que le corps pouvait offrir. Il m'a fait survivre, et je peux encore plus l'exploiter qu'avant. Le corps a tellement de ressources. J'espère qu'un jour j'arriverais à être au plus haut de ma capacité.

Toujours face au miroir, je tendais mon avant bras gauche, et décalais mes cheveux sur le côté gauche afin d'y admirer le tatouage que j'avais depuis quelques années maintenant. Deux serpents s'entremêlant se dessinaient sur mon corps, de mon épaule droite jusqu'à mon avant bras gauche.

-T'as pas changé, toujours aussi beau toi.

Il est vrai que même après l'horreur que j'ai pu subir, mon tatouage n'avait pas une égratignure. Sûrement grâce aux soins de ces dernières semaines.

J'ai pu soigner les plaies qui n'étaient pas encore refermées, empêchant de trop grosses cicatrices. La médecine chinoise, plus précisément l'acupuncture m'a grandement aidé. C'est plutôt une pseudo-médecine que pratique tatie Ijaya, la mère de Taryn. Taryn a donc appris de sa mère, et elle l'exerce sur moi.

En tout cas, pseudo-médecine ou pas, ça a marché et mon corps en ressort moins meurtri qu'avant.

Je finissais par laisser le miroir dans lequel je me contemplais depuis une bonne dizaine de minutes puis remonta dans mon manoir, sortant de ma bibliothèque afin de rejoindre la cuisine. Ricci sur mes traces.