7. Bracelet d'éternité.

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"Aimer et être aimé, c'est sentir le soleil des deux côtés."

David Viscott.

Amanda

La chaleur de ma tasse à café me réconforte face à la vue des gros nuages gris qui surplombent le ciel. Je me détourne de ce paysage un peu gros déprimant à mon goût pour me concentrer sur ma fille. Elle est sur son bloc-notes (ou comme elle l'appelle : un portefolio), son crayon en main, je suis sûre qu'elle dessine sa prochaine création.

Azalea aime les livres mais sa plus grande passion c'est la mode. Depuis toute petite à le nez plongé dans ses croquis (qui ressemblaient plus à un gribouillis) quand elle s'ennuyait. Elle me demandait sans cesse d'aller au marché pour acheter des vieux modèles et les perfectionner en rentrant à la maison.

Je pense que les vêtements pour elle sont comme les livres pour moi. Ils permettent de se créer un univers rien qu'à soi, de plonger dans son imagination et d'en ressortir fière.

Si elle veut continuer ses études, je la guiderai volontiers dans celui de la mode, c'est le métier qui lui irait le mieux.

Je porte mon café à mes lèvres, appréciant l'arôme robuste sur mon palais, puis je regarde ma cuisine qui est déjà impeccable (tout comme les autres pièces de la maison). Depuis que je me suis levé, je n'ai fait que ça : nettoyer chaque recoin parce que je m'ennuie.

Je serais bien aller sur mon ordinateur pour continuer mon nouveau roman mais Marc a été formel; je ne dois pas toucher à mon clavier de tous le week-end. Pourquoi ? Tout simplement car d'après lui, je dois me reposer et évacuer tout le stress de ces derniers jours.

Le problème, c'est que je ne sais pas rester sans bouger. J'ai besoin de me rendre utile, de faire quelque chose. D'accord je suis casanière mais que quand je suis dans ma bulle "écriture", sinon je suis une vraie boule d'énergie.

Je pousse un énième soupir, ce qui attire le regard d'Azalea qui pose son crayon sur la table.

— Tu veux faire une activité aujourd'hui ? Demande-t-elle.

— Même si je voudrais, on ne peut pas, il va pleuvoir, argumenté-je en déposant ma tasse dans l'évier.

Je resserre mon gilet en laine, n'appréciant pas les températures froides que nous annoncent cet été. Ce n'est pas normal, il devrait faire chaud à en transpirer ! C'est ma fille qui est contente, elle qui ne vit que pour l'hiver.

Je lui propose de regarder une série ou de faire un Monopoly. De s'occuper des affaires au grenier ou de préparer un gâteau pour ce soir. Ma liste étant réduite à cause du mauvais temps.

Le vent me nargue, faisant reculer le moment où la pluie viendra frapper contre les vitres.

— On a qu'à attendre qu'il pleut et aller danser dehors ! s'extasie Azalea en se levant de sa chaise.

Je m'apprête à refuser quand la sonnerie de mon portable me coupe dans mon élan. J'incline la tête en voyant le numéro s'afficher, bizarre, je ne connais pas celui-ci. Je décroche quand même et prononce un "allô" d'une voix ferme et posée.

— Heaven ?

J'écarquille les yeux en reconnaissant le timbre rauque d'Ayden. Mon traître de cœur loupe un battement avant que je ne puisse retrouver mes esprits. Pourquoi m'appelle-t-il ? Et surtout, comment a-t-il eu mon numéro ? Je suis persuadé de ne jamais lui avoir donné. Je plisse les yeux, fixant la couleur bois de mon plan de travail. Ma méfiance monte d'un cran lorsque je lui demande :

Heaven.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant