2. La théorie de la licorne métamorphe

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Je m'assis au bout du ponton en tailleurs, attendant de voir si le petit renard viendrait à ma rencontre ou non. Je n'eus pas à attendre longtemps avant qu'il ne vienne s'asseoir à côté de moi. Il resta silencieux quelques instants puis je rompis le silence en lui demandant comment il connaissait mon prénom. Cette histoire me torturait les méninges depuis hier, je devais savoir.

Il m'observa et me sourit de toutes ses petites dents pointues.

- Je suis un être spécial, je sais beaucoup de choses. Mais ne compte pas sur moi pour te révéler tous mes secrets ! Je n'ai pas le droit de te les révéler maintenant. Mince ! j'en ai trop dit. Eh puis merde... Je pourrai t'en parler un jour mais pour ça il te faudra du temps et de la patience.

Il reprit son souffle et regarda son reflet dans l'eau. Il avait parlé presque sans s'interrompre.

J'eus un petit rire et lui demandai :

- Est-ce que tu parles toujours autant ?

Il me montra les dents et secoua la tête.

- Oui, non... peut-être. Je ne sais pas en fait. Tu es la première personne à qui je peux parler depuis que je suis... comme je suis. Je suis certain que je parle plus que la plupart des animaux de cette forêt.

- C'est pas compliqué, tu es le seul à pouvoir le faire à ma connaissance.

Il se coucha à côté de moi en soupirant puis me demanda si j'avais réfléchi à mon premier vœu.

- Oui mais je ne sais pas si tu peux le réaliser.

Il m'observa avec un regard triste et m'avoua :

- Tant que tu ne me demandes pas de faire revenir les morts à la vie, je peux normalement réaliser n'importe quel vœu.

Je lui caressai la tête en souriant, rassuré par ses paroles.

- Dans ce cas, est-ce que tu peux me donner plus de pouvoir et de force ?

- Ce vœu-là ne t'apportera pas le bonheur mais si c'est ce que tu veux, je peux te l'accorder. Demain à ton réveil, tu seras plus fort et tes pouvoirs auront grandis, je te le promets.

Sur ses paroles il se leva et me toisa de son regard doré.

- Je dois m'en aller maintenant que je connais ton vœu. A bientôt Derek.

Je me levai à mon tour.

- Attends ! Je ne sais même pas comment tu t'appelles.

Son regard se teinta à nouveau de tristesse, je la ressenti aussi dans l'air, jusque dans mes poumons, c'était fort et piquant. Il baissa la tête et murmura :

- Je n'ai pas de nom puisqu'on ne peut pas m'appeler, j'apparais uniquement quand les gens ont besoin de moi. Salut.

Il s'éloigna de moi au petit trot comme il l'avait fait hier et disparut au niveau des grands arbres qui marquaient le début de la forêt. Je le perdis de vue mais mon regard ne put se détacher de cet endroit, comme attiré par sa présence, ou plutôt par son absence.

Je soupirai et pris le chemin du retour en repensant à ses paroles et son air si triste. Pour une raison qui m'échappait, il me faisait de la peine. Je devais être complètement dingue de ressentir autant de peine pour un simple animal mais en y repensant, il ne l'était pas. Il était différent et ma curiosité me poussa, une fois rentré au manoir, jusque dans la bibliothèque de ma mère. J'étais sûr d'y trouver des réponses.

Je farfouillai les étagères de long en large à la recherche d'un bestiaire ou quelque chose s'en approchant. Je trouvai enfin mon bonheur et remontai dans ma chambre quelques ouvrages qui ne manqueraient certainement pas à ma mère, elle en avait des centaines. Trois ou quatre de moins ne feraient pas de différence à ses yeux.

Never trust a Fox (AU Sterek)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant