𝕷𝖔𝖛𝖊 𝕾𝖙𝖔𝖗𝖞 // 𝗞𝗮𝗸𝘂𝗰𝗵𝗼 𝘅 𝗥𝗲𝗮𝗱𝗲𝗿

9-𝕵𝖊 𝖑'𝖆𝖎𝖒𝖊

Les deux jours avaient été longs. Si long que Y/n avait cru voir se défiler une éternité. Un troisième jour avait de plus dû être ajouté, car le bras de Y/n ne lui permettait pas de sortir.

Pendant ce laps de temps, suffisant long pour stresser la demoiselle, celle-ci avait ménagé ses efforts et s'était occupée de son bras saignant, suintant le rouge. Avec l'aide de son fidèle garde du corps, elle avait réussi à le faire cicatriser suffisamment pour sa sortie du soir.

Il l'avait obligée à se reposer. Interdit la danse ou même le piano, elle devait se soigner. Lui, de son côté, s'était occupé ardemment d'elle.

Lui ayant répété de nombreuses fois qu'il n'était pas un servant, Y/n avait essayé de l'empêcher de se fatiguer inutilement. Cependant, il répondait l'air sec, cachant ses émotions à la femme :

"Reposez-vous. Vous en aurez bien besoin pour la sortie qui arrive. Je ne veux pas qu'il vous arrive malheur."

Il le cachait bien son jeu, Kakucho. Son air aussi froid que la glace le laissait paraître sans émotion, avec un coeur de pierre. Et pourtant, son coeur saignait lorsqu'il l'a voyait pâle comme un linge, le bras en sang par sa faute.

Il s'en voulait encore. Terriblement. Ce soir-là, il aurait dû se faire arracher le bras à sa place. Cela aurait été moins éprouvant pour lui.

Inutile.

Bon à rien.

Sans Izana, il s'était toujours senti comme ça. Faible, et lourd comme un boulet au pied que l'ont traîne.

Pourtant, Y/n, par ses faits, lui montrait l'inverse. Allongée dans son lit, les cheveux lâchés et sa chemisette en lin sur elle, elle lui avait tiré le bras pour le retenir un instant dans sa chambre, lui disant à cœur ouvert :

"S'il t'arrive malheur ce soir car tu ne m'auras pas écoutée, j'en mourrais de remords."

Ses yeux scintillants de bonté attirait le regard vide du jeune homme qui tombait de plus en plus amoureux d'elle. Sa bonté et sa bienveillance agissaient comme un aimant sur lui, il voulait être au près d'elle pour toujours.

En réponse à cela, il avait posé une question en rigolant timidement, qu'il ne prenait pas au sérieux.

"Vous tenez tant que ça à ma personne ?"

Avait-il dit en pouffant presque, un petit sourire en coin, aussi léger que la brume.
Cependant, cette question comptait tout de même à ses yeux. Personne ne tenait vraiment à lui, pas même ses camarades de crime.

"Bien sûr. Plus que tu ne le pense."

Sa réponse, qu'il avait fait mine de ne pas entendre en détournant le regard, avait fait bondir son coeur hors de sa poitrine de pierre. Il était ravi.

Beaucoup trop ravi.

Il voulait l'embrasser.

Il voulait la tenir dans ses bras.

Mais pas maintenant, car le pire était à venir.

C'était donc ce qui s'était produit durant les trois jours qui avaient précédé le conseil de famille, auquel Y/n avait assisté sans en être invitée.