chapitre 9

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          Je crois rêver. Justin prend la parole avant que je ne dise quoi que ce soit. Je lui tends la main pour qu'elle se relève.
     - Qu'est-ce que tu fous ici ?
     - Je venais te voir.
     - Comment tu savais que j'étais ici ?
Elle tend son téléphone devant le visage de Justin.
     - Sérieusement ? Tu m'avais promis que t'avais arrêté avec ça ! On est plus ensemble putain !

Je n'arrive pas à voir l'écran de téléphone. Merde. Je me rapproche de Justin. Il prend la main.
     - On est plus ensemble, je sais, mais visiblement t'as pas perdu de temps. Vous êtes vraiment irrespectueux, de vrais merdes.
Avant que l'information n'atteigne mon cerveau, mon poing s'écrase sur son nez. Elle relève la tête,
     -Finalement t'es pire que lui.
Mon poing s'écrase de nouveau mais cette fois, dans la paume de Justin.
     - Anna, n'abîme pas tes jolies mains pour elle.
Il me fixait, je ne savais pas quoi dire, je laissais simplement mon bras retomber le long de mon corps. Cette fois, je pris la parole.
      - Va - t - en Aurélia.
Elle ravale son sourire et tourne les talons.
Je récupère l'enveloppe et retourne dans la maison sans un mot. Justin brise le silence.
     - Parle moi Anna.
     - Pourquoi tu t'énerves comme ça ? Qu'est-ce qu'elle t'a montré ?
     - Elle a des vices comme tout le monde, mais le tout c'est de ne pas replonger.
     - Quel genre de vice ?
     - Je ne la connaissais pas encore qu'elle me suivait, elle à rencontré mes potes, elle a récupéré mon numéro et elle à commencer à VRAIMENT me suivre. Avec des applications de géolocalisation. C'est comme ça qu'elle a su que tu habitais ici et que j'étais avec toi par la même occasion.

Je suis bouche bée, me voyant me laisser tomber pour atterrir dans le canapé, Justin me rattrape et me prend désormais dans ses bras. Je murmure contre son torse féroce.
     - Mais elle n'a pas mes coordonnées.
Sa tête posée sur la mienne, il me répond calmement.
     - Mais ton frère si. Ecoute, elle est suivie, je vais retourner voir ses parents et leur expliquer.
     - Retourner ?
     - C'est pas la première fois.
Après toutes ces révélations et toute cette agitation, nous décidons de prendre le petit déjeuner ensemble. En vrai gentleman, il m'apporte mon café et quelques petits Lu au citron trouvés dans le placard de la cuisine. Nous discutons et mangeons tranquillement quand il décide enfin de parler de ce qui le tracasse.
     - Tu m'en veux ?
     - De ?
     - Doit fournir mon ex chez toi et . . . pour hier soir.
La question que je redoutais. Bien sur que non je ne lui en veux pas. Les images d'hier soir me reviennent petit à petit et hantent mon esprit. Ses mains sur ma peau, ses lèvres sur les miennes. . . Son claquement de doigts me tire de mes pensées perverses.
     - T'es toujours avec moi ? Tu m'as entendu ?
     - Hein ? Yes of course.
     - Oui quoi ?
Il me perds là, at-il dit quelque chose ?
     - Non, je ne t'en veux pas, ni pour ton ex folle dingue, ni pour cette nuit.
Il me sourit, me prend la main et m'emmène dans la chambre.

     10h00

          Bordel, je suis arrêté de compter au troisième rounds!

     - Tu ne m'en veux toujours pas ?
     - Toujours pas.

Nous nous retournons pour nous faire face et nous nous embrassons jusqu'à épuiser notre souffle. Je suis perdu, que sommes-nous ? Amant ? Un couple ? Je préfère ne pas me précipiter au vu de ma dernière relation.
     Avec Dylan, c'était simple au début. On se voyait, mangeait, regardait des films et séries à gogo sans se lasser. C'était sans prises de tête, le petit ami parfait vu de l'extérieur. Evidemment, moi aussi je le voyais comme un gentleman , c'était Ken, j'étais Barbie. Mais la vie, ce n'est pas un conte de fée. Un jour, je l'ai croisé avec une femme, d'après lui, ce n'était sa sœur, "pas de panique" m'avait-il dit. Mais quelques semaines plus tard, je l'ai vu embrasser cette même femme. Vous me direz "FUIS !", mais je me suis simplement dis "oh cool de l'inceste, je ne pourrais pas tomber sur plus bizarre !" puis je me suis également dis "et si ce n'étais pas la première ?". Finalement, j'ai fini par lui poser simplement la question. J' ai eu pour réponse des hurlements et des coups en pleine figure. Je ne savais pas quoi faire. Dans ces cas là, je pense qu'une femme n'est capable de dire ou de faire quelque chose, paralysée par la peur. Cet enfer a duré un an, jusqu'à ce que j'ai le courage de porter plainte pour coups et blessures à plusieurs reprises, avec des preuves à l'appui, parfois même visible sur mon corps. Aujourd'hui, grâce à 5 femmes qui ont osé témoigner après moi, Dylan croupit derrières les barreaux pour une durée indéterminée, le procès n'a pas encore eu lieu, mais rien que de penser à son regard, un frisson me parcoures la colonne vertébrale.
     Justin me tire de ces pensées sordides en me tendant mon téléphone qui devait sonner depuis quelques secondes. C'est Thibaut.
     - Salut frangine !
Je le mets sur haut parleur.
     - Salut Frangin.
     - Alors ce rencard ?
     - . . .
     - Anna ? Il faut que je lui roule dessus ?
Je ricane doucement.
     - Thib, t'es sur haut parleur.
Me voyant extrêmement gênée, Justin prend le téléphone.
     - Salut mon pote !
     - Hé ! T'as mangé ma sœur ou quoi ?
     - Répondre à tes questions devant moi doit sûrement la gênée. *rire*
     - Ouh ! Vous passez aujourd'hui ? Grand-Mère aimerait voir Anna.
Forcément. Justin m'interroge du regard, j'acquiesce.
     - Anna est d'accord.
     - Cool ! A tout'les z'amoureux.
Justin me tend le téléphone, sourire aux lèvres et nous nous exprimons ensemble.
     - Il a osé.

The other life ( EN RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant