Chapitre 21

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          Il est en face de moi. Dans cette pièce éclairée seulement par des néons éblouissants. Cette même lumière qui se réfracte sur ce sourire arrogant. Comment peut-il montrer autant de fierté entre ses quatre murs ? Dylan a toujours été quelqu'un de fier, même dans les pires situations, même avant que le drame ne me tombe dessus, c'était quelque chose qui m'insupportait.
Ma thérapeute ne le lâche pas du regard. Peut - être avait-elle finit par croire qu'il n'était que le fruit de mon imagination ? Après tout, elle ne m'a jamais vu accompagnée, et quand elle venait à la maison, il n'y avait aucune trace de son passage. Pas une tasse de café vide dans l'évier, ni même un jean pendouillant sur mon étendoir à linge, et encore moins une bassine de linge propre lui étant destinée.
Finalement, le voir doit probablement rendre les choses réelles, beaucoup plus réelles...

     - Alors ? Depuis le temps que je demandais un parloir tu t'es enfin décidé à venir ?

Je reste muette. Mon corps et mon esprit sont loin de ne faire qu'un face à ce monstre.

     - Disons qu'elle n'a pas eu le choix de venir après le petit piège que tu as tendu chez ton amie Aurélia.

     - Pardon Docteur, mais je ne vous ai pas autorisé à me tutoyer. En plus, j'avoue être un peu déçu. Je m'attendais à son petit ami modèle et possessif, à sa grand-mère cancéreuse mais sûrement pas à son journal intime humain.

Il va trop loin. Aurélia va trop loin pour raconter tout ce qu'elle trouve sur ma famille. Sinon je ne sais pas comment il aurait pu connaître l'existence de ce cancer.

     - Tu n'es qu'un petit merdeux avec un léger complexe d'infériorité à mes yeux. Tu n'es autorisé à rien du tout entre ces murs, alors si, je me permet de te tutoyer.

Elle le fusille du regard. Quant à lui, son sourire ne se décroche pas de son fichu visage. Il finit par détourner ses yeux vers moi.

     - Tu sais que je ne vais pas croupir en prison éternellement, pas vrai ?

Je déglutis, parce que oui, je le sais, s'il est inculpé, il ne prendra pas des années, il ne prendra pas perpétuité.

     - Je suis déçu, tu l'ouvrais un peu plus avant, surtout pour me sucer, alors là tu l'ouvrais très grand.

Ma thérapeute tape du poing si fort sur la table qu'un policier fait irruption dans la salle d'interrogatoire.

     - BROWN. Tu veux retourner en cellule ?

     - Etonnant comme question non ? Je dois affronter encore trois autres victimes, non ?

Il accompagne son avant dernier mot de guillemets. Il ne manque vraiment pas de culot.
Ma thérapeute tique sur cette dernière phrase.

     - Trois ? Tu en as déjà vu avant Anna ?

     - Oui. Elles étaient plus causantes. Et elles sont surtout venues seules.

     - Il faut être sacrément stupide pour te faire autant confiance pour venir seule.

     - Que voulez-vous ? Mon charme m'aide beaucoup. Surtout ici.

Son charme ? Mon cul oui.
Son avocat fait son entrée en silence, s'installe et nous regarde tour à tour.

     - Bonjour mesdames, pour commencer, merci de vous être libérées. Plus tôt cet entretien sera fait avec chacune des victimes, plus vite Monsieur BROWN pourra être jugé.

Je m'abstiens mais j'aurais peut-être dû faire attendre l'avocat. Au moins, Dylan aurait attendu plus longtemps et serait donc resté enfermé plus longtemps.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 04 ⏰

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The other life ( EN RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant