chapitre 15

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          Je réponds simplement par un message.
     * ce soir, 19h, au Starbucks.*
Elle répond dans la minute.
     * viens seule de préférence.*
Je lui assure que je serais bel et bien seule ce soir. Je fais le tour de mes notifications sans vraiment y prêter attention. Je m'arrête en haut des escaliers pour épier une conversation entre Thibaut et Justin. Mon petit frère à l'air d'avoir les nerfs à vif.
     - A quoi tu joue ? J'ai un radar à mensonge Justin et tu le sais.
     - Occupe toi de tes affaires Thibaut.
     - Il est là le problème, ça me concerne.
     - Anna est en sécurité, c'est ce qui devrais te soucier.
     - Où est ma mère ?
     - Chez sa sœur, Mélinda.
     - Et la vérité ?
     - Je viens de te la donner Thibaut.
     - Non, quand tu mens, tu ne me regarde pas dans les yeux, ton regard est fuyant. Où est - elle ?
     - . . .
     - Dis le ou tu sors d'ici.
Thibaut à l'air d'avoir remarqué que je suis en haut de l'escalier sans même regarder dans ma direction. Justin, lui, est dos à moi, dos à l'escalier.
     - Elle est encore chez moi, mais elle va partir.
Grand - Mère me remarque, mais n'annonce pas ma présence. Elle s'adresse directement à Justin.
     - A jouer avec le feu, tu finiras par te brûler les ailes Justin.
Il soupire.
     - Sheila, elle a des informations sur l'accident de mon beau père.
     - Et tu as décidé de la croire ?
     - Donne moi une raison de ne pas la croire ?
     - C'est ma fille.
Justin l'a regarde, sans rien dire, tout simplement parce qu'il sait qu'elle a raison. Je me racle la gorge.
     - A quoi sert de mentir ? J'ai entendu ta conversation avec Anastasia.
Grand - Mère paraît surprise que j'ose appeler ma mère par son prénom.
Justin essaie de reprendre son calme avant de me répondre, puis se retourne face à moi.
     - Premièrement, c'est ta mère. Deuxième, j'essaie de vous protéger. Troisièmement, je n'ai pas menti. J'ai caché une partie de la vérité.
     - Ne joue pas sur les mots Justin.
Je descends les dernières marches sans le quitter des yeux.
     - Je savais que tu me cachais quelque chose. Mais tu vois, j'ai toujours été honnête avec toi, j'ai toujours évité de te cacher quelque chose. J'aurais aimé que tu fasse pareil.
     - Tu as été honnête ?
Son regard me fait froid dans le dos.  Tout le monde nous regarde, en silence. Il s'approche de moi et me lève le menton avec fureur.
     - Pour ça, tu as été honnête ?
Je dégage sa main.
     - Il y a des choses qu'on ne peut pas dire Justin, pour ne pas blesser les personnes qui nous sont chères.
     - C'est ce que je fais, alors pourquoi me blâmer ?
     - Je t'ai caché des bleus. Tu caches un humain censé être mort. Ne confonds pas !
     - Nous avons tous cachés des choses ici, Anna.
     - Ne remet pas ça sur les autres. Aujourd'hui c'est toi qui caches quelques chose.
Justin regarde ses pieds, comme un enfant qui aurait fait une bêtise, puis tourne les talons, prend ses clés et claque la porte.
Nous entendons tous sa voiture crisser sur le gravier et partir en trombe. Qu'est - ce qui lui prend ? C'est pas avec ma mère qu'il aura des réponses. Je ravale mes larmes, pas question de pleurer aujourd'hui.
     - Je dois voir Mélinda ce soir. Seule.
Linda, qui connaît un peu l'existence de cette femme, essaie de m'épauler au mieux.
     - C'est une sage décision, tu ne perds rien, hormis de ton temps. Tu auras peut être beaucoup de réponses. Peut être est - elle la seule personne honnête dans ta famille ?
Thibaut et Grand - Mère se raclent la gorge;
     - Pardon les amis. Peut être est - elle une personne honnête en qui tu pourrais potentiellement avoir confiance ?
Je souris devant sa médiocre reprise.
     - Espérons le, mon amie.
Elle se lève et me prend dans ses bras.
     - Tu es forte Anna, tout ça sera bientôt qu'un lointain souvenir.
Elle se détache de moi et je lui souris en guise de réponse.
Grand - Mère se plante devant la porte vitrée qui mène au jardinet triste à mourir.
     - Les filles ?
Thibaut, toujours présent, répond avec une voix ultra aigüe.
     - Oui ?
Nous rions toute devant sa voix vraiment horrible.
     - Désolé mon grand.
Il sourit à ma grand - mère. Un sourire franc et admirable. Un sourire que personne d'autre que notre grand - mère à le droit de voir.
     - Ca vous direz des courses pour rajeunir ce jardin ?
Sa question me laisse perplexe.
     - Mais grand - mère, il est 11 heures, on va bientôt manger et il fait un froid de canard.
     - Tu as des pulls ?
     - Evidement mais . . .
     - Alors vous n'aurez pas froid ! Allez en route !
C'est qu'elle nous entraîneraient presque dans la voiture ! Nous aidons Thibaut à s'installer dans la voiture. Malgré ses beaux et miraculeux efforts de ces dernières semaines, il ne peut pas monter tout seul dans une voiture. Il nous fait part de son mécontentement.
     - Vous savez ce qu'il y a de pire quand on devient paraplégique ?
Nous secoue toutes la tête, nous nous attendons au pire.
     - C'est de devoir réapprendre à réutiliser mes jambes alors que je l'avais déjà appris il y a des années. Cette sensation de toujours devoir rester assis, sans pouvoir aider qui que ce soit. Cette sensation de toujours se faire aider pour des choses simples comme monter dans une voiture est atroce. Anna, j'en veux pas aux parents parce que maintenant, je sais ce que ça fait de souffrir. Même si t'as l'impression que je leur ai pardonné, sache que je veux juste être spectateur quand la roue tournera et qu'ils souffriront autant que moi aujourd'hui. La différence entre eux et moi, c'est qu'eux, ne se relèveront pas.
     - Putain, que je suis fière de toi.
     - Ils m'ont fait grandir sans le vouloir.
Je lui souris parce que je suis vraiment fière de ce petit bonhomme, de ce garçon qui grandit tellement vite.
Je me rappelle très bien que ma mère m'avait caché sa grossesse jusqu'à ce que son ventre soit visible. Elle disait sans cesse qu'elle avait peur de ma réaction alors que je vénérais toutes mes copines ayant un petit frère et/ou une petite soeur. Je disais sans cesse que je m'ennuyais et ma mère avait quand même peur de ma réaction. Quand elle m'a dit qu'un petit bébé habitait son ventre, j'ai sauté dans toute la maison. Mes parents étaient aux anges et moi aussi. Je faisais, moi aussi, parti des clans qui finiraient par se plaindre de son "abominable petit frère". Mais quand ma mère m'a annoncé la venu de Thibaut, pour moi, il était impossible que je parle mal de lui avec mes copines. Que j'étais naïve ! Mais aujourd'hui, je pourrais mourir pour lui. Nous sommes les pilier de l'un et de l'autre. Thibaut à vécu des choses qu'il n'aurait pas du vivre seul.
Jusqu'à ces derniers jour, je ne savais pas pourquoi ma mère m'avait adoptée alors qu'elle pouvait avoir des enfants. Mais mon hospitalisation m'a aidé à y voir plus clair. J'ai rencontré cet homme autant agaçant que meurtri, qui est aussi le grand amour de ma mère, mais également un grand médecin. Il a contacté l'orphelinat où j'ai été admise quand j'étais bébé, étant donné que c'était déjà un médecin à l'époque, personne ne s'était posé de questions. Mais j'imagine que les gens ont dû trouver ça bizarre quand elle est tombé enceinte de Thibaut. A moins qu'elle l'est dissimulé ? Ca ne m'étonnerait pas, plus rien ne m'étonne concernant mes parents finalement. Je ne me suis pas posé de questions sur mes parents biologiques parce qu'ils m'ont abandonné, autant que mes parents adoptifs. La seule différence est que mes biologiques m'ont abandonnés pour mon bien, je pense. Alors que je n'étais qu'un pion pour les adoptifs. Seulement une raison pour stopper leurs escroqueries quelques années, afin de ne pas être démasqués. D'après Docteur Agaçant, j'aurais été le "don du ciel", le "sauvetage" de ma mère. D'après lui, elle désirait un enfant plus que tout, alors il m'a mis sur sa voie. D'une façon ou d'une autre j'ai été utilisée comme un pion. J'en saurais sûrement plus ce soir, avec mon rendez - vous avec Mélinda, qui se trouve être ma tante si je rassemble bien les morceaux. Nous verrons ce soir. Elle a sûrement été mise au courant des derniers évènements donc je ne lui apprendrais rien. Mais je pense qu'elle peut m'en apprendre beaucoup. Quand je repense aux paroles de Linda, je me dis sincèrement que ce serait vraiment bien que cette femme soit une personne de confiance. Du plus loin que je me souvienne, Thibaut et moi n'avons jamais été présentés à de la famille. Ni du côté de Maman, ni de Papa. Ou devrais - je les appeler Anastasia et Marc ? Je ne sais plus comment les appeler.
Dans la voiture, tout le monde me fixe. Je ne mettais même pas rendu compte que l'on avait démarré. Maëlys me passe la main devant le visage pour me faire revenir sur Terre.
     - Bichette ?
     - Hm ?
     - Ton téléphone ne fait que vibrer.
Je ne m'était pas rendu compte de ça non plus alors qu'il est dans ma main depuis que nous sommes entrés dans la voiture. Je le déverrouille et voit 3 appels manqués de Justin et 2 messages.
     * pardone moiii, j e t'a im e*
     * ré pon ds Annnna*
Oh non, a vu d'oeil, il a bu. Mais qu'est ce qui lui arrive bon sang ? Je l'appelle sans hésiter sous trois paires d'yeux qui se demandent probablement ce qu'il se passe. Il décroche après deux sonneries. Sa voix est pâteuse.
     - Allô ?!
Il mâche ses mots, je ne comprends pas un traître mot de ce qu'il baragouine.
     - Justin. Tu as bu ?
     - Tu . . . me manques.
     - Mais Justin, je ne suis pas loin.
     - Pardon. Pardon. Pardon.
     - Va prendre une douche, bois de l'eau, essaie de te reposer. Je viens te voir dès que je peux.
     - Je t'aime hein ?
Les trois mots que je maudis, c'est trop tôt.
     - Justin. Douche, eau, repos.
     - D'acc. . . ord.
Il renifle bruyamment, comme s'il avait longtemps pleuré, je raccroche à contre coeur. Grand - Mère me regarde à travers le rétroviseur intérieur.
     - Tout va bien chérie ?
     - Oui grand - mère.
Elle me sourit timidement. Je reçois un message, de Thibaut, qui est à l'avant de la voiture.
     * Il a déjà eu des problèmes avec l'alcool. Si c'est ça, je dois venir avec toi tout à l'heure.*
Je lui réponds simplement et rapidement pour que personne ne se pose de questions.
     * Tu viendras.*
Thibaut à l'air plutôt inquiet pour son ami, et moi aussi. Ca ne fait pas longtemps que je suis avec Justin alors nous n'avons pas vraiment parlé de son passé. J'imagine que son problème d'alcool est lié au décès de son beau père et à Aurélia qui est très instable. Il faut vraiment que j'aille le voir après notre shopping jardinage.
Nous arrivons devant VillaVerde, Grand - Mère est comme une enfant à Noël. Elle slalome entre les rayons pour trouver son bonheur. Elle finit par demander l'avis de tout le monde. Thibaut est le premier à répondre.
     - Grand - Mère, on s'en fou tant que ça se mange !
     - Tu comptes manger des fleurs ?
     - Certaines se mangent ! Comme le pissenlit !
Grand Mère ne dit rien mais elle paraît exténuée, elle rigole quand même face a son petit fils têtu, qui a tout de même raison. Elle opte pour des plans de pommes de terre, salades, tomates, choux fleurs et citrouilles pour les bonne soupes d'hiver. Au moment de payer, elle est vraiment heureuse, une vraie gosse!
     - Grand - Mère tu es sûre que tu veux conduire ?
Elle ne réponds pas mais son regard en dit long, elle s'installe à ma place à l'arrière et je prends le volant jusqu'à la maison. En ce moment, tout le monde dort à la maison, et mon retour n'y changeras rien. Ca me fait de la compagnie après cette hospitalisation. Je me gare devant ma petite maisonnette, aide Thibaut à sortir de la voiture, donne les clés à ma grand - mère et me précipite sur mon petit frère.
     - Tu viens ?
     - Oui.
Je le réinstalle, dans ma voiture cette fois, quand Grand - Mère se rend compte qu'on est très pressés.
     - Où vous allez - vous deux ?
Thibaut me devance.
     - Justin.
Grand Mère l'interroge du regard.
     - Alcool.
     - Oh ! Filez vite !
La terreur se lit sur le visage de notre Mamie Sheila.
Je m'installe et démarre à la hâte pendant que Thibaut m'indique l'adresse de mon petit ami.
     - Raconte moi Thib.
     - Je pense que tu devrais voir par toi même.
Je serre le volant de toutes mes forces, jusqu'à ce que mes phalanges blanchissent.
     - Il a rencontré Aurélia dans un hôpital psy. Ils étaient dans la même chambre.
     - Quoi ?
     - Justin est sensible et à l'alcool dépressif.
Je ne pose pas de questions et appuie sur le champignon.
     - Dis moi que tu as fais le rapprochement Anna, comme nous tous.
     - De quoi tu parles ?
     - Rien laisse.
     - T'aurais dû rester à la maison.
     - Ralenti Anna ! Et non, ma place est ici.
Il commence à me taper sur le système.
     - Pourquoi il a commencé à boire ?
     - Son père biologique est mort avant sa naissance. Et son beau père alias son père adoptif est mort lui aussi en laissant sa mère tétraplégique.
     - Tétra ?
     - Oui. J'ai eu de la chance. Pas elle.
Il appuie sur le mot "chance". En effet, Thibaut est l'une des rares patients à n'avoir rien lâché alors qu'il avait peu de chance de retenir debout un jour. Il est un miraculé.
On se gare devant l'immeuble de Justin. C'est un grand quartier à vu d'oeil. Tous les bâtiments se ressemblent, je ne pourrais pas me retrouver seule ici sans me perdre. Je sors de ma voiture et ordonne à Thibaut de n'ouvrir à personne. Il ouvre la fenêtre pour me montrer son mécontentement.
     - Anna ! Putain, laisse moi venir !
Je me rapproche de lui pour éviter que toutes les commères de quartier se mettent à leur fenêtre comme des pies.
     - Tu reste ici. Tu peux pas bouger de toute façon.
     - Merci de me le rappeler.
     - Ferme cette fenêtre et fais toi petit.
Il obéis malgré son désaccord. Je cherche le nom de famille que Thibaut m'a donné, sachant pertinemment qu'il ne me répondra pas. J'appuie sur l'interphone d'un des voisins et leur raconte que j'ai oublié mes clés. On m'ouvre en râlant, mais on m'ouvre! L'ascenseur est beaucoup trop long à arriver, je prends l'escalier. Je monte les marches deux par deux jusqu'à arriver jusqu'à sa porte. Elle est entre ouverte. J'entre doucement, et l'appartement m'horrifie. Il y a tellement de bazar que je ne peux plus y mettre les pieds. Le sol est jonché d'assiettes et de verres brisés en milles morceaux. Des bouteilles d'alcool vides, par ci, par là. Des photos de famille parfois déchirées, parfois trempées par de probable sanglots. Et au fond de la pièce, dans un coin, un être humain terrifié, secoué. Je m'approche délicatement. Il est recroquevillé sur lui même, les genoux repliés contre son torse, son visage dans ses mains. Je me met à sa hauteur, accroupie. Quand il sent ma présence, il lève doucement la tête. Ses yeux sont injectés de sang, comme s'il avait pleuré pendant des semaines, ses joues sont rougies par l'eau salée, le tout donne un Justin presque méconnaissable. Ses cheveux sont en bataille, son t shirt mouillé et à moitié déchiré.
     - Oh, Justin . . .
Je le prends dans mes bras et il se laisse tomber, il laisse ses larmes couler.
     - Je suis là d'accord ?
     - Je suis désolé Anna. Tu avais tellement raison.
Il n'a pas encore relevé la tête que je sens la fort odeur d'alcool qui émane de sa bouche.
     - Ca va aller.
Un bruit provenant de derrière le mur me fait sursauter. Puis, une voix féminine que je ne connaît que trop bien.
     - Je ne savais pas quoi faire désolé.
Je me relève doucement pour ne pas brusquer Justin.
     - Qu'est ce que tu fou encore ici toi. Tu devais pas aller chez Mélinda ?
     - J'étais venue récupérer mes affaires quand il m'a confié que tu pensais qu'il reflétait son deuil sur moi. Et il m'a demandé de partir. Ensuite, il a commencé à tout détruire.
J'entends Justin se lever difficilement derrière moi.
     - Tu es resté planter là alors que je buvais, que je détruisais tout de lui.
     - Je ne savais pas quoi faire.
     - Alors tu es partie te planquer dans ma piaule ?
Je me tourne pour être face à lui.
     - Ju', va prendre une douche ok ? Et bois de l'eau. Tu te rappelle ?
Il acquiesce en lançant un regard mauvais à ma mère. Je lui souris et attend que l'eau coule pour me remettre à parler.
     - Tu ne savais pas quoi faire hein ?
     - Non.
     - Tu sais nous contacter pour sois disant renouer avec tes enfants, mais pas quand Justin peut faire une énorme connerie ?
     - Tu ne m'aurais pas cru.
     - Je serais venue pour vérifier et tu le sais.
     - . . .
     - Sors d'ici maintenant.
     - J'aimerais présenter mes exc...
     - Tu présentes rien du tout. Tu dégages.
Elle attrape ses bagages et sors sans un mot. Pour m'assurer que Justin va bien, je frappe à la porte de la salle de bain. Il l'ouvre. L'eau coule dans la douche, mais il est toujours en dehors. Face au miroir, complètement nu.
     - Oh, eh bien, je pensais que tu étais déjà en train de te laver.
     - Elle est partie ?
     - Oui.
     - Cool.
Il m'attrape par la nuque et m'embrasse avec fougue contre le mur.
     - Je suis désolée Anna.
Je lui rend son baiser fiévreux. Nous sommes partie pour un premier round.

     13h30

          Je ramasse mes affaires quand l'image de mon petit frère s'affiche sur l'écran de mon téléphone.
     - Merde ! Thibaut !
     - Hein ?
Je m'habille en vitesse, essaie de plaquer ma chevelure rebelle quand j'arrive à la voiture
     - Désolé frangin !
Il me regarde d'un oeil outré.
     - Ne me dis pas que pendant que je poireautais ici tu faisais des galipettes ?!
Je rougis de honte.
     - Anna ! T'abuse !
     - Non mais non c'est pas comme ça que ça s'est passé, c'est . . . bref, en route !
Je l'installe dans son fauteuil et nous allons prendre l'ascenseur.
     - J'y crois pas hein.
     - Ca va Thib. C'était l'adrénaline.
     - M'ouais !
     - Il faut juste que je range l'entrée, tu passeras pas avec le fauteuil.
     - A ce point ?
Je ne réponds pas, mais il comprend. Nous arrivons devant le seuil de chez Justin, quand Thibaut ne cache pas sa surprise. Justin se tient au milieu du salon, un sac poubelle à la main.
     - Désolé mon pote. J'ai accaparé ta soeur.
Thibaut lève les yeux au ciel, ce qui nous fait sourire. Nous mettons tout les trois la main à la pâte. 1 heure 30 plus tard, l'appartement est rangé et nettoyé. Justin nous remercie sans arrêt. Il décuve petit à petit mais ce n'est pas encore ça. Ca ira mieux après une bonne journée entouré de ses amis et une bonne nuit de sommeil. Nous refermons la porte de son appartement, enfermant ce début de mauvaise journée. Il me prend la main pendant que Thibaut s'avance ver l'ascenseur avec son fauteuil.
     - Je suis désolé de t'avoir menti.
Son haleine est un mélange de dentifrice et de whisky, pas très sexy.
     - Ca fait parti de la vie. Nous ne connaissons pas les réactions de l'un et de l'autre alors je comprends, ne t'inquiète pas.
Il me sourit largement.
     - Je vais voir les parents d'Aurélia ce soir, pour parler de son transfère, tu veux venir ?
     - Je vois Mélinda ce soir.
     - Tu ne vas pas changer d'avis ?
     - J'ai besoin de ces réponses.
     - Je comprends.
Nous nous installons dans la voiture, Thibaut à l'avant, Justin à l'arrière. Ils regardent tout deux le paysage défilé à travers leur fenêtre.
Quand nous arrivons à la maison, nous entendons les voix s'élever, comme une grosse dispute. Les filles ne sont pas du genre à s'engueuler, sauf quand elles débattent en regardant "Les Reines du Shopping". Pendant que Justin aide Thibaut à sortir de la voiture, j'entre dans la maison.
     - Putain qu'est ce que tu fou encore là toi ?
Ma mère se tient face à Grand - Mère, rouge de colère. Et derrière elle, se tient Mélinda, furieuse elle aussi. Elle est d'ailleurs la première à m'expliquer la situation, pendant que Maëlys et Linda veillent à ce qu'aucune bagarre ne se déclenche.
     - Pardon ma jolie, mais ta mère est pire qu'un chiot. Elle est venue directement chez moi après s'être fait virer de chez Justin.
Je jette un coup d'oeil à ma mère.
     - C'est moi qui l'ai virée oui.
Mélinda me sourit, visiblement fière. Elle poursuit.
     - Ensuite, je lui ai simplement expliqué mon point de vu, qu'elle n'a pas accepté évidement ! Elle a pris ma voiture et a débarquée ici comme une folle. J'ai du appeler un taxi pour venir ici.
     - Comment tu savais qu'elle viendrait ici ?
     - C'était soit ici, soit chez Sheila. Elle t'espionne alors j'avais une chance sur deux qu'elle soit ici.
     - Je vois.
Ma mère se met à éclater de rire, sans aucune raison apparente et fusille Mélinda du regard.
     - T'es vraiment une hypocrite hein.
     - Anastasia ne commence pas.
     - Je n'ai encore rien dit Mélinda.
     - Justement.
Mélinda me regarde.
     - Ma jolie, tu veux bien qu'on parle maintenant ?
J'acquiesce vivement, voulant à tout prix m'éloigner de ma mère mais cette dernière continue de provoquer Mélinda.
     - Tu vas expliquer pour les enveloppes c'est ça hein ? Tu veux pas assumer devant tout le monde!
Mélinda soupire, visiblement très agacée et embarrassée par la situation. Elle se met face à moi.
     - Ecoute ma jolie, c'est loi qui ai déposée toutes ces preuves sur la pas de ta porte, sous ton capot, qui t'ai suivi au cimetière.
Je l'écoute attentivement.
     - Je suis le coursier dont ton père parle dans sa lettre. Je tenais aussi à te rendre ça.
Elle me sourit, et fouille dans sa poche. Elle me tend un jeu de clé. Mon double ?
     - Mais, il est a l'entré le double.
     - Je n'en serais pas si sûre à ta place.
La maison est silencieuse. Je fais signe à Justin se regarder dans le vide poche. Il répond négativement, les clés ne sont plus là, elles sont bien dans ma main.
Ma mère explose.
     - Comment tu as pu ?! Traîtresse !
     - Désolé Anastasia. Tu m'as privé de mon neveu et de ma nièce trop longtemps. Tu ferais mieux d'appeler ton super Docteur pour qu'il t'héberge.
Elle reste bouche - bée, puis sort en trombe.
A la surprise de tout le monde, et moi la première, j'enlace Mélinda, ma tante.
     - Merci.
Elle m'enlace fermement à son tour.
Grand - Mère à l'air ravi.
     - Tu as fais le bon choix Mél.
Mélinda répond sans me lâcher.
     - Merci Maman.

The other life ( EN RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant