chapitre 18

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 10h00

Alors que nous sommes confortablement installés dans le canapé devant un feuilleton plus qu'ennuyant, toute la famille débarque en fanfare. Thibaut est le premier à entrer, plus que fier de voir sa sœur en pleine forme, bien qu'hier j'allais tout aussi bien !
- Alors frangine, ça été hier chez les parents d'Aurélia ? 

Il est au courant, forcément. A moins que je lui aie dit ?

- Oui, à peu près, ils sont impressionnants, leur baraque, tout ça...

Je baisse les yeux, je sais que mon frère n'est pas fan d'Aurélia, alors si je lui dis qu'elle était là avec le mec qui m'a créé des traumas, je ne suis pas sûr que ça lui plaise.

- Anna ? Tout va bien ?

Je relève la tête, il s'est dressé sur ses béquilles, il se débrouille de mieux en mieux c'est hallucinant.

- Oui, oui bien sûr que ça va !

Je balaye sa question de la main, pour minimiser la situation.

- Ok, donc ça ne va vraiment pas. Qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ?

Je suis à ce point transparente sérieusement ?

- Rien, tu ne t'inquiètes pour rien mon frère.

Les larmes me montent aux yeux, je détourne le regard pour les refoulées. Pas maintenant, pas maintenant. Je ferme les yeux le plus fort possible. Je sens le regard de Dylan sur moi, ses mains autour de mon cou. J'inspire et expire le moins bruyamment possible.
Alors que Justin aide les filles à entrer leurs sacs dans la maison, Thibaut lui fonce dessus.

- Mec, t'as quinze secondes top chrono pour me raconter ce qu'il s'est passé hier soir. Elle était fatiguée hein ?

Je suis donc bel et bien transparente.
Justin me regarde, je lui lance un regard désolé et fonce dans ma chambre. Je m'effondre sur mon lit quand mon téléphone se met à vibrer, signe d'un SMS.

* je suis désolée, est-ce que tu m'accorderais une petite discussion ? -A*

Forcément, fallait qu'elle essaie de s'excuser celle-là. Je me mets à rédiger une réponse quand quelqu'un frappe à la porte de ma chambre, puis s'ouvre sur ma grand-mère.

- Tu veux me parler de tout ça chérie ?

Elle s'assoit sur le rebord de mon lit, comme si elle craignait que je lui saute à la gorge pour m'avoir posé cette stupide question.

- Je ne sais pas Grand-Mère. A quoi ça servirait finalement ?

Elle se met à réfléchir, comme si elle ne savait pas comment aborder le sujet.

- Je sais que le procès approche chérie, mais c'est justement pour ça que tu dois en parler.
- Je revois ma psy cet après-midi.
- Oh !
- T'as l'air étonnée.
- Disons que je n'ai jamais su pourquoi tu avais arrêté de la voir.
- Pour Thibaut.

J'ai répondu sans réfléchir.

- Et la vraie raison arrive tout de suite...
- Tu n'es pas obligée de me l'avouer, il faudrait déjà que tu admettes certaines choses de ton côté Anna. Tu sais... j'ai beau haïr ta mère pour les choix qu'elle a pu prendre, je suis heureuse d'un côté qu'elle ait eu assez confiance en moi pour me laisser votre garde.
- J'avoue ne pas voir le rapport Grand-Mère.

Autrement dit : je suis larguée.

- Si je ne vous avais pas récupérés, tes choix auraient étés plus chaotiques.
Ça, c'est même certain.
- Mais ils le sont quand même non ?

The other life ( EN RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant