CHAPITRE 1
Ce jour-là, les conditions de vol étaient idéales. Rien ne laisser présager le drame. Charlotte Bradshaw, callsign Squirrel, et son époux Bradley « Rooster » Bradshaw, étaient parti pour une mission de vol de surveillance tout à fait classique. Des vols comme ça, ils en avaient fait des centaines sur leurs appareils.
« -Rooster, c'est presque trop calme... Niveau carburant, tu es encore bon pour un tour ?
- Va pour un dernier tour Squirrel. Reste sur tes gardes, on garde la formation serrée jusqu'au bout.
-Roger. On passe à Mach 1, plafond à 20 000 pieds. Voyons si tu vas tenir mon arrière ! Sois un ailier digne de ce nom. » Charlotte lâcha un de ses petits rires cristallins qui avait le don de faire sourire Bradley. « On se revoit sur la piste chéri ! »
« -Voyons ce que tu as dans le ventre alors ! »
Les deux avions accélérèrent presque simultanément et entamèrent un ballet aérien. Mais les deux gardaient en tête qu'ils étaient en mission, et le charme fut rompu par deux chasseurs ennemis.
« -Rooster, deux chasseurs au-dessus de nous. Je tente un contact radio. Lieutenant Bradshaw de l'US NAVY, décliné votre identité. À vous. »
Sans réponse, Squirrel réitéra. Mais les chasseurs ne semblaient pas enclin à répondre.
« -Rooster, pas de réponse. On accroche. »
Les deux avions américains piquèrent vers le ciel pour se placer derrière leurs ennemis. Le WOS embarqué avec Rooster était déjà en train de calibrer le laser tandis que Charlotte fit une ultime tentative pour entrer en contact. Ces chasseurs étaient de cinquième génération, eux ne pouvaient clairement pas les affronter en dogfight. Et descendre un avion ennemi n'était jamais plaisant.
« - Charlotte c'est trop risqué, nous avons aucune chance.
-Demande des renforts et reste... TON ARRIÈRE ! SURVEILLE TON ARRIÈRE ! »
En effet, un des avions avait disparu du champ de vision de la jeune femme. Et dans un ciel aussi clair qu'aujourd'hui, un avion ne se perdait pas de vue si facilement. Il avait dû passer en dessous d'eux pour encadrer les Américains.
-Merde ! Vision parle moi ! »
Le temps que le pauvre Vision se fasse réprimander, la jeune femme manœuvra rapidement pour se placer entre Rooster et l'ennemi, avant d'activer ses leurres, sauvant leurs fesses à tous les trois in extrémis.
-Surveillez vos fesses, je ne serais pas toujours là ! Vision il faut que tu verrouilles les cibles, ils sont hostiles, nous n'avons pas d'autres solutions ! »
Les deux avions américains tenter tant bien que mal de se mettre en position de supériorité, mais les autres pilotes avaient un niveau aussi bon que le leur, la supériorité matériel en plus. Bien vite, les deux furent à court de leurre. Vision avait réussi à verrouiller un des avions, lui infligeant des dégâts. Il ne sombra pas, mais fut obligé d'abandonner le combat. Squirrel le prit en chasse dans le but de découvrir d'où il avait décollé, mais ne prévint pas son ailier, qui aperçut alors trop tard le missile qui se dirigeait vers l'avion de sa femme.
-CHARLOTTE ! »
Les opérateurs radio se stoppèrent tous à l'entente de ce cri déchirant. Ils tentèrent d'entrer en contact avec l'avion de Squirrel, mais aucune réponse ne leur parvint. Seulement un grésillement.
« -Dagger 2, Dagger 1 est touché. » Ce fut Vision qui trouva la force de le dire.
« -Dagger 2, retour à la base immédiat. Dagger 2, avez-vous vu un parachute ? »
Mais Rooster ne répondit rien. L'avion de son épouse venait d'exploser devant ses yeux, alors qu'il était son ailier et qu'il devait la protéger.
« -Pas de parachute, je répète pas de parachute. » Vision répondit d'un ton grave avant de baisser les yeux.
-Dagger 2, rentrée immédiatement. Nous envoyons une équipe de sauvetage. »
Rooster rentra comme un zombie à la base. L'autre avion s'était volatilisé, sûrement fier de son coup. Comptant sur ces automatismes, il se posa sans encombre et sorti aussitôt de son appareil. Il ne fit aucune vérification d'usage, laissant là son mécanicien et Vision. Un soldat l'escorta au bureau de l'amiral comme c'était la coutume. Mais Rooster n'avait pas la tête à ça. Il revoyait en boucle l'avion tournoyé en feu, lui qui criait à la jeune femme de s'éjecter, puis juste le grésillement de la radio. Et pas un seul parachute en vue.
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Le ciel est à nous
FanficParfois, pour recommencer une histoire, il faut savoir oublier tout ce qui est acquis.