Chapitre 2 - Un accident fortuit

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PDV Thalia 

Il pleut, dehors. Je ne saurais dire pourquoi, mais ce temps m'apaise. Des gouttes ruissellent le long de la vitre de la voiture et viennent s'échouer au sol. Le paysage défile devant mes yeux : des arbres à perte de vue. De chaque côté de la route, les branches des chênes semblent s'unir afin de former une voûte au dessus de nos têtes, me faisant me sentir privilégiée.

« - Mademoiselle, nous arriverons dans 5 minutes »

J'hoche la tête et remet mes écouteurs, laissant défiler la musique Cry me a River tandis que je reprends le fil de mes pensées.

Je ne comprends toujours pas pourquoi maman m'a appelée en urgence pour que je les rejoigne, elle et papa de l'autre côté de la ville, à RiverIsle. Les réunions familiales ne sont pas vraiment leur point fort alors je ne comprends toujours pas pourquoi ils persistent.

Pour preuve, il y a quatre ans, toute la famille était réunie pour l'anniversaire de ma tante, à RiverIsle, justement.

Tout se passait bien jusqu'à ce que son fils se lève de table et annonce « Papa, Maman, je suis gay ». Un silence de plomb s'était abattu sur la salle. Puis tout alla très vite. La grand-mère, commença à s'étouffer avec son verre d'eau, tandis que le grand-père se mit à crier : « Hein ?! », son dentier se décrocha au même moment, et atterri dans le gâteaux que maman était en train de découper. Moment mémorable.

C'était quand même sacrément drôle en y repensant. Bon, mise à part quand sa mère est tombée dans les pommes.. Mais ce n'est qu'un détail.

« -Mademoiselle ? Mademoiselle ? »

Je tourne la tête vers le conducteur.

« Mademoiselle, nous sommes arrivés. »

Je paie le taxi et sors de la voiture. Une grande maison en bois se tient désormais devant moi. Les poutres en bois ont l'air d'encore tenir le coup malgré les tempêtes qu'elles ont traversées. J'avance vers la maison et sonne tandis que l'inscription « Veuillez courir, notre chien a besoin d'exercice » inscrite sur le paillasson me fait me marrer.

Je sonne à la porte, la porte s'ouvre et je n'ai pas le temps de relever la tête que je suis plaquée au sol. 2 fois en 2 jours : un record ; pensais-je. La touffe de poils roux en question, frétille d'ailleurs joyeusement la queue et s'écarte pour me laisser me redresser.

« -HELIOTT ! »cris-je.

Je caresse sa tête poilue et aperçoit ma mère dans l'entrebâillement de la porte, me regardant de son éternel regard soucieux.

« -Bonjour maman, la saluai-je»

-Bonjour, répondit-elle Tu entres ? Cela  fait longtemps qu'on ne s'est pas vus.

-Oui désolée, je cherchais du travail... »

J'entre dans le salon. La décoration n'a pas changée depuis que j'ai pris un appartement dans le centre-ville. Les murs sont recouverts de papiers peints bleus, la nappe également. Maman a sorti le service en porcelaine de grand-mère et les meubles n'ont pas changés de place, les canapés toujours tournés vers la cheminée.

 -Je vais faire du thé, qui en veut ? 

- Ne bouges pas j'y vais, répondis-je.

- Merci, ma chérie.

Je me retrouve dans la cuisine devant cette bouilloire ancienne et ne me rappelle plus du tout comment l'utiliser. Je reste immobile, la bouilloire dans la main et m'évertue à m'en souvenir.

La meute de l'Ombre - Tome 1  Loup doréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant