Chapitre 5 - Menaces dans l'air

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* Thalia*


Ma tête me faisait un mal de chien. Je tentai de me rappeler ce qu'il s'était passé et me souvint des deux frères. Et de son poing. Soudain, je me crispai. Il faisait noir. J'étais allongée sur une surface dure qui semblait en mouvement. Je retins ma respiration et tendis l'oreille. Des klaxons. J'étais dans une voiture. Mais ça n'expliquait pas ma cécité soudaine. Puis je me rappelai du sac.

Ils m'avaient enfermé dans leur coffre, ligoté les mains et foutu un sac sur la tête. Les enfoirés, pensé-je. C'était la dernière fois. L'on ne m'y reprendra plus à boire de l'alcool, en soirée. C'était juré.

Je profitais de cet instant de répit pour élaborer un plan d'attaque. Au vu de leur paroles la veille, ils s'étaient échappés d'un hôpital psychiatrique. Ou de prison. Je dois avouer que dans les deux cas, l'idée ne me plaisait pas des masses.

-Arrêtes-toi là, on est presque arrivés.

La voix du deuxième homme retentit dans l'habitacle et me glaça le sang. Il avait réussi à me maîtriser, moi, l'une des meilleures boxeuses de France. J'avais appris à me battre à quatre contre un lors de mes entrainements et son poing m'avait envoyé mordre la poussière. Je devais me méfier.

Leçon numéro deux, lorsque l'on ne peut pas battre un adversaire, m'avait appris mon mentor, eh bien, on fuit.

J'avais déjà tenté cette méthode une fois, elle avait échoué. Ils s'attendaient sûrement à ce que je réessaie. Alors, je devais faire profil bas, pour l'instant.

Soudain, la voiture prit un virage à droite, et tout mon corps glissa avec, me cognant la tête contre la paroi rigide.

-Aie, grogné-je.

-T'as entendu ça, la fugueuse est réveillée, lança une voix sarcastique.

N'empêche, quand le patron va apprendre ça, il va être furieux.

Un blanc de quelques secondes s'ensuivit, puis Jake répondit, un sourire dans la voix :

-Pas si elle nous choisit.

Son frère ricana et soudain, l'habitacle s'immobilisa. Le coffre s'ouvrit brusquement laissant apparaître deux ombres menaçantes planer au-dessus de moi.

-Allez debout, espèce de faible.

Il m'attrapa par les poings, reliés entre eux par des cordes, et me fit sortir de la voiture.

-Ne me touche pas, lui intimé-je.

Jake ricana.

-C'est qu'elle a du caractère !

Il se retourna vers le deuxième homme et lui lança :

-T'as vu ça ?

Puis, il reporta son attention vers moi, et menaça :

- Mais bientôt tu feras moins la maligne.

-Pourquoi ? le nargué-je. Vous allez faire quoi ? M'enlever, peut-être ? Oh, non, je sais. Me frapper ? Oups c'est déjà trop tard.

Le sourire du brun s'effaça brusquement, et il avança d'un pas vers moi, me foudroyant du regard.

Je détaillais l'endroit où nous nous trouvions, tentant de perdre du temps. Un parking, l'autoroute se trouvait derrière moi, je l'entendais au bruit de la circulation. On ne doit pas être bien loin de RiverIsland, pensé-je en observant la forêt qui s'étendait face à moi. Cependant, nous étions seuls. Alors c'était ma seule issue.

-Tu ne sais pas à qui tu t'adresses, grogna-t-il.

Soudain, il ouvrit lentement sa bouche, laissant transparaître deux canines au tranchant d'acier, et se passa la langue sur les lèvres.

-Un mot de plus, et je te mords.

Je le dévisageai un instant, puis rétorquais avec une moue dubitative :

-Me mordre ? T'as rien trouvé d'autre que de te comparer à un chien ? Sinon, tu ne voudrais pas plutôt prendre un chewing-gum ? Parce que tu pues de la gueule, c'est une infection.

Le blond éclata de rire, tandis que Jake vira au rouge.

-Ah, j'ai compris, ça y est. C'est pour ça que vous enlevez des femmes : parce que personne ne veut de vous, pas vrai ? Non, franchement, je comprends votre mécontentement, mais c'est pas comme ça que vous y arriverez, hein.

-Tu sais ce que je suis ?

Son regard me transperça, je plongeais dans ses yeux d'encre, attirée par son regard hypnotique. Soudain, l'écart entre lui et moi disparut, remplacé par la proximité de son bassin près de mon ventre.

Il se pencha lentement vers moi, et je me figeais. Il inhala une bouffée de mon odeur, et un parfum de danger se répandit dans l'air.

-Un vampire.

Appuyant ses mots, il prit mon visage et le pencha violemment sur le côté, offrant ma gorge impunément. Son nez vint me chatouiller la mâchoire, ses cheveux frôlant les miens, tandis que ses canines se posèrent sur mon cou, prêtes à planter ma veine. A ce contact, je tressaillis, n'osant plus bouger. Au moment où il semblait sur le point d'enfoncer son arme, il recula de quelques centimètres, et me murmura, à l'oreille.

- Et tu sais où nous allons ? Au Conclave. En théorie, je ne peux pas tuer les invités que nous ramenons. Cependant, tu n'es pas sur la liste. Tu es la pièce rapportée du puzzle. Si mon frère ne s'était pas montré aussi insistant en raison de ton odeur, tu serais déjà morte, vidée de ton sang, dans la ruelle où nous t'avons trouvé. Alors, un conseil : fermes ta gueule. Parce que je peux très bien faire demi-tour et t'y ramener. C'est compris ?


Alors ? Sentez-vous l'univers surnaturel dans lequel Thalia va bientôt plonger ? A moins qu'il ne soit déjà trop tard ! 

Qu'avez-vous penser de ce chapitre ? Que veulent les vampires ?


A très vite,


Lionagle  

La meute de l'Ombre - Tome 1  Loup doréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant