Debout dans le salon, je faisais les cent pas. L'horloge semblait tourner au ralenti, un vrai supplice. L'heure fatidique approchait, et je ne savais toujours pas quoi choisir. J'évitai de penser à Alexis, à ma mère ou à mon père que je ne reverrai probablement jamais. Il existait des passerelles entre les mondes : celles qu'empruntaient les émissaires. Une fois dotée de mes pouvoirs, je pourrais retourner dans mon monde. J'inventerai une excuse débile, un road trip seule à l'étranger, et reprendrait ma vie comme si de rien n'était. Du moins l'espérais-je.
-Un émissaire vient te chercher. C'est la procédure. Il t'emmènera au Conclave. Je ne peux pas t'y accompagner, je dois rejoindre la meute.
Tiens, le voilà.
Elle s'écarta pour ouvrir la porte, laissant place au même biker qu'à l'allée, et me chuchota :
-Bonne chance.
Je pris place à l'arrière de la bécane, m'accrochai aux abdominaux de l'inconnu et inhalai son parfum pour me calmer. Je tentai de réfléchir, mais n'y parvint pas. La boule d'angoisse prenait toute la place dans mon ventre. Mon pouls pulsait dans mes tempes et j'avais les mains moites. Désolée pour ta veste, pensais-je. En même temps quelle idée de donner des vêtements en cuir ?
Sur la route d'autres motos nous dépassaient, derrière lesquels d'autres recrues s'accrochaient à leurs chauffards. Toutes ces machines laissaient des traces dorées sur leur sillons, signe de leurs passages.
Miranda m'avait expliqué qu'en cas d'attaque par l'une des créatures, pour réduire les effectifs adverses, évidemment, il était plus facile de repérer le chemin qu'avait prit l'engin.
L'homme s'arrêta dans un crissement de pneu et je descendis devant le Conclave, cette forteresse de verre haute de plusieurs dizaines de mètres me dominait.
-Lâchez-moi, bande de bâtards ! Bordel, arrêtez où je vous mords !
Sur ces mots, une femme de peau mât aux cheveux courts mordit le biker qui l'avait escorté. Il tentait en vain de lui faire lâcher prise, ne pouvant la frapper, un acolyte tira la jeune femme par les bras et la traîna vers la grande salle. Je les suivais, incapable de connaître le chemin.
-C'est bon, j'y vais, je peux marcher, s'énerva-t-elle.
L'homme la lâcha brusquement et elle s'écrasa au sol, sur ses fesses.
-Quel caractère !
Elle me lança un regard noir.
-Je suis Thalia, me présenté-je, en lui tendant la main.
-Lyra.
Je l'aidais à se relever, et elle s'épousseta, d'une humeur de chien.
-Quelle bande de connards, ceux-là.
-Je ne te le fais pas dire, répondis-je. Allez, viens.
En face de nous trônaient deux énormes portes en chêne, et derrière des acclamations de toutes parts, tel un match de catch. Nous nous regardâmes, et d'un mouvement de tête, ouvrîmes les portes en même temps. Ce fut le chaos. On entrait au beau milieu d'un amphithéâtre en marbre noir, strié d'or. A droite, les sorcières. Faciles à repérer, des nuages de cendre à l'apparence d'animaux voletaient tout autour d'elles. L'une de ces femmes bailla et cracha du feu par la même occasion. Une autre s'amusait a faire tomber de la pluie sur les vampires. Tiens, je l'aime bien, elle, pensais-je.
En parlant d'eux, ils se trouvaient sur les gradins de l'entrée, soit derrière nous. Leur teint blâfard et leur air hautain ne trompait pas. Enfin, sur les bancs de gauche, les loups-garous. D'apparence normal, ils ressemblaient à une équipe de quaterbacks, grands et musclés, leur apparente nonchalance cachait une envie d'en découdre. Je repensais aux Omégas. Cette cérémonie était important pour eux.
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La meute de l'Ombre - Tome 1 Loup doré
ParanormalLorsqu'elle rentre de soirée, Thalia se fait kidnapper par deux inconnus. Embarquée dans une voiture, ses cinq ans de combats de rue vont enfin lui servir... Jusqu'à ce qu'elle se rende compte de leur incroyable force. Thalia est alors emmenée v...