À mon réveil, mon lit me paraît bien différent, les draps sont beaucoup plus doux qu'à l'accoutumée. Peut-être ai-je mis trop d'adoucissant lors de ma dernière lessive. Un horrible mal de tête survient martelant mon pauvre cerveau et me donnant du fil à retordre pour ouvrir les yeux. Lorsque j'y parviens, tout me semble flou et bien trop lumineux. Ai-je oublié de fermer les volets en allant me coucher ? Puis j'essaie d'attraper mon téléphone, je tâtonne à l'aveugle sans succès, mais ma main bute sur une surface dure, une sorte de boîte en bois, ce qui est inhabituel puisque d'ordinaire ma table de nuit est jonchée de livres en tout genre à ne plus savoir où donner de la tête.
Ma vision s'éclaircit et je m'habitue à la luminosité, je reste abasourdie en constatant que je ne suis pas dans ma chambre minuscule. Celle-ci est quatre fois plus grande et habillée de meubles anciens en bois. Tout me paraît luxueux, des broderies en fils d'or sur les draps aux coussins rembourrés aux plumes d'oies, je me demande bien où je suis. M'aurait-on kidnappée ?
Je me hâte de sortir de ce lit démesurément grand, je remarque ainsi que mon pyjama aux motifs de lapins et petites carottes a été troqué par une chemise de nuit écrue dont le tissu m'apparaît encore une fois bien au-dessus de mes moyens. Tout a changé, je sens monter en moi une angoisse marquée puisque je ne sais pas où je me trouve. Je me traîne jusqu'à la fenêtre pour en savoir plus sur l'endroit où je suis. Mon reflet dans la glace me stupéfait et je sursaute lorsqu'une porte claque et que ce bruit est accompagné d'une voix féminine qui crie.
— Mademoiselle ?! J'entends avant de m'évanouir devant le miroir.
Je me réveille en nage, j'ai fait un cauchemar affreux et j'ai l'impression d'être passée sous un rouleau compresseur.
— Prenez votre temps pour vous relever. J'entends une voix masculine me dire.
Je me rends compte que quelque chose de froid et humide est posé sur mon front. Lorsque j'ouvre les yeux, un homme est penché au-dessus de moi, je ne le connais pas...
— Je me présente, je suis le docteur Philbert. Me dit-il dans un petit sourire, j'ai dû penser tout haut.
Ce docteur est plutôt jeune, une trentaine d'années maximum et avec de beaux yeux bruns. Est-ce que je suis ici parce qu'il compte vendre mes organes ?
— Où suis-je ? Je demande, complètement perdue. En regardant autour, la pièce n'a pas changé, je ne suis donc pas en plein cauchemar.
La panique monte en moi et j'essaie de sortir du lit cependant le docteur m'en empêche en me retenant par les épaules.
— Vous êtes dans votre chambre mademoiselle, mais vous avez encore beaucoup de fièvre. Il faut que vous vous calmiez et que vous vous reposiez. M'ordonne-t-il.
Comme prise au piège, je n'ai d'autre choix que de me calmer. Pourquoi dit-il que c'est ma chambre ? Je n'avais encore jamais mis les pieds ici.
L'image de mon reflet me revient subitement, je n'étais pas moi. Mes cheveux courts m'arrivaient dans le bas du dos et ils étaient bien plus beaux que les miens. Tout le reste m'avait paru identique à l'habituel si ce n'est l'impression d'avoir été photoshopée et lissée, ma peau n'avait plus aucune imperfection, seuls mes grains de beauté avaient été laissés intacts. C'était comme si se trouvait dans le miroir une version améliorée de moi. Non... une version parfaite et sans défauts pourtant je suis toujours aussi large.
— Vu votre fièvre, il est normal que vous vous sentiez confuse. Me dit le docteur en relâchant la pression de ses mains sur mes épaules. Restez bien allongée le temps qu'elle descende et hydratez-vous. Il se lève du bord du lit et sort de la chambre.
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Un prince à tout prix (Édité)
Novela JuvenilGwendoline s'ennuie dans sa vie, l'université ne l'emballe pas et elle peine à sociabiliser, même lorsqu'il s'agit de ce charmant jeune homme à la bibliothèque sur lequel elle a craqué. Un soir, elle fait le vœu de voir sa vie changer. Et c'est cho...