[Version corrigée et modifiée*] Et si la famille Creel avait été différente ? Et si le seul survivant n'avait pas été Victor Creel mais sa fille cadette ? Nous sommes en 1986, Rachel Henderson retrouve le chemin d'Hawkins après l'avoir fui sept ans...
Finalement, défaire mes valises se trouve être aussi pénible qu'une balade sous un soleil de plomb et me ferait presque regretter d'avoir interrompu la visite de Dustin. Presque. L'unique commode de la chambre, qui est maintenant mienne pour quelque temps, déborde désormais du contenu de mes bagages. Si bien qu'il ne me reste plus assez de place pour terminer mon rangement. Après tout, Dustin n'a pas tort, pliés et rangés dans une valise revient sûrement au même que dans un placard. Je capitule pour gagner la cuisine lorsque le braillement atroce d'un téléphone gagne la maison entière. Tant et si bien que je le trouve sans problème.
– Rachel ? J'entends demander à l'autre bout du fil, dans un filet de voix inquiet.
– Claudia ? Oui, c'est moi, qu'est-ce qu'il se passe ?
– Dustin est avec toi ?
– Non, je l'ai conduit au lycée ce matin.
– C'est vrai ? On vient de m'informer qu'il a manqué des cours dans la matinée, je me suis faite un sang d'encre !
Je pince les lèvres en réfléchissant à toute allure avant de simuler une toux pour cacher mon hésitation qui pourrait paraître, à raison, douteuse.
– Oh ! Je vois le problème, mais je peux te rassurer. Je suis repassée le voir à midi, savoir s'il voulait que je vienne le récupérer ce soir. Il était pâle comme un linge, il m'a expliqué qu'il venait d'être malade. Il semblait se remettre et m'a dit être d'aplomb pour l'après-midi. Alors ne t'en fais plus, tout va bien.
– Oh le pauvre chou.. j'espère qu'il va mieux ! Merci d'être passé le voir, me voilà rassurée.
Lorsque ma tante raccroche, je me jure de ne jamais manquer de rappeler cet instant à Dustin. Et c'est exactement ce que je fais lorsque, devant le lycée, l'intéressé grimpe sur mon siège passager.
– Bon, d'accord, tu avais raison de me ramener.
– Et ?
– Merci.
Bien que donnés de mauvaise grâce, je savoure ces remerciements en démarrant le moteur. Après quelques minutes de route, nous apercevons la devanture de « Family Video ». A l'arrêt, Dustin quitte le véhicule comme une flèche et marche plus vite encore pour gagner la boutique, mais patiente tout de même sagement à l'entrée, un grand sourire aux lèvres, pour me tenir la porte. Aussitôt sa bonne action faite, il s'élance vers le comptoir.
– Salut Robin ! Est-ce que...
– Oui il est là, l'interrompt-elle en roulant des yeux au ciel. STEVE ton petit copain est ici !
Je m'approche à mon tour et entends ainsi les pas venant de l'arrière-boutique. Une porte ne tarde pas à être ouverte sur un jeune homme dont le sourire fait compétition avec celui de mon cousin, qui le prend d'ailleurs dans ses bras en essayant, avec succès, de le décoller du sol. J'observe la scène en retrait, à la fois attendrie et perplexe. La grimace de Robin me décoche un rire qui rappelle Dustin à la réalité.
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