Chapitre 2 : Le brouillard de guerre

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C'est ici, dans cette chambre d'hôtel qu'ils passent les deux prochains jours. Ils sont toujours confus par rapport à leur opération clandestine dans le vieux port, Adler lui-même, est surpris par le récit de ses frères d'armes, ne sachant pas quoi en penser. De plus, pour ne rien arranger, d'après le rapport du Bureau et, surtout, de ses équipes venues nettoyer le navire, aucune trace anormale ne peut permettre d'identifier ni de savoir où sont partis les assaillants. C'est donc dos au mur qu'ils se retrouvent dans cette affaire de vol nucléaire.

Néanmoins, ce serait sans compter sur leur chef de toujours, Muller. L'homme téméraire, inquiet par la tournure de l'opération a décidé de quitter ses bureaux parisiens pour foncer retrouver ses hommes en Guyane. Dans son arrivé, des plus fracassantes, il frappe à la porte de ses hommes avec une rare violence. Au point, où, surpris par ce vacarme, Mark ouvre à leur supérieur avec Stanford prêt faire feu en cas de danger.

« Muller !? Bon sang, vous avez failli vous en prendre une. » dit Mark en faisant signe à Stanford de baisser son arme

« Oui. Je ne pouvais pas rester à Paris en sachant ce qui s'est passé. Les communications mettent trop de temps à venir jusqu'à moi, alors je viens directement à vous pour superviser depuis cet hôtel. » dit-il essoufflé

« Tout va bien, chef ? » demande Adler

« Je viens de courir comme je n'ai jamais couru dans toute ma vie ! Bref, plus de sérieux, messieurs. Où-sont les photos du Bureau ? »

« Sur la table. » rétorque Lougachevko

Immédiatement, Muller va à toutes jambes vers les photos qu'il prend en main. On y aperçoit des annotations ainsi que la photo d'une empreinte de pas dans le sang. Face a aussi peu d'éléments, Muller ne cache pas son mécontentement. 

« Bordel. On n'a donc vraiment rien. » dit-il inquiet

« C'est la première fois que je vous vois inquiet Muller. » rétorque Loski

« Il y a de quoi, mon ami ! Une tête nucléaire soviétique a été volé par des gens dont on ne sait rien. Que ce soit la CIA ou non, la situation fait que cela pourrait être le début d'une nouvelle crise politique pour la France, et ça, je ne peux pas me le permettre. La France ne sera pas le Cuba de l'Europe et encore moins le point faible du bloc de l'Ouest. »

En effet, la France se retrouve dans une fâcheuse posture avec un navire soviétique dans ses ports. La diplomatie américaine est déjà tendue avec la France et pourrait empirer s'ils découvrent la présence du Kurchatov en Guyane. De plus, en ce qui concerne l'URSS, lorsqu'ils découvriront la mort de leur équipage en France, ils risqueront d'envoyer le KGB enquêter. La situation est donc critique. Or, en regardant à nouveau les documents, une note faite par le Bureau retient l'attention de Muller. Sur un document des initiales sont écrits à côté d'un horaire.

« 19heures « FL » ? » dit-il intrigué

« C'est quoi FL ? » demande Loski

Muller ne répond pas. Il est en pleine réflexion car lui-même ne sait pas de quoi il s'agit. Pourtant, il est persuadé de l'avoir déjà vu. Il prend la feuille en amain, la regarde à nouveau minutieusement avant de s'assoir sur l'un des lits. Durant sa réflexion, il passe sa main sur son visage avant d'avoir un sursaut.

« Bordel, FL, c'est French Line. Quelle bande d'abrutis ! » dit-il en comprenant tout en se détestant

« Qu'est-ce qu'il y a ? » demande Mark ne comprenant pas

« Ce quiproquo est entièrement de ma faute. J'aurais dû vous dire que le Bureau n'utilise pas l'abréviation française mais anglaise de la compagnie maritime française transatlantique. Cela avait été décidé car les initiales sont CGT et personne ne voulait d'amalgame avec la CGT. »

Derrière le rideau de fer - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant