Chapitre 6 : Reprogrammation

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L'explosion est intense. La chaleur qu'elle dégage déforme le rail, brûle le bois et fait sauter les tiges de fer, délogeant le train de sa voie. Les wagons, eux, s'encastrent entre eux sous le choc avant de sortir du rail pour s'éventrer contre les infrastructures environnantes. Les agents, quant à eux, sont bloqués dans un wagon qui poursuit sa course fulgurante. Il tremble, laisse paraitre un bruit métallique indescriptible laissant craindre sa propre dislocation. Ses roues à peine maintenue par des rares boulons déformés par la chaleur intense finissent par céder, envoyant leur wagon tout droit s'encastrer dans une crevasse. Après le choc, personne ne se relève. Mark, néanmoins, rampe vers son arme au sol. Il la saisit tandis qu'un mercenaire tente aussi de lui prendre des mains. Les deux hommes éreintés se livrent à une lutte dont personne ne peut sortir vainqueur. Mark lui-même est déchiré par la douleur ne semblant pas pouvoir prendre le dessus tandis qu'il se sent partir. Il commence à fléchir, s'affaler sur le côté de son arme tandis que le mercenaire tante de lui arracher des mains. Soudain, un tir retenti à lui en détruire les tympan tant il en est près. C'était Lougachevko qui, toujours aux aguets, abat le mercenaire d'une balle. Cependant, Il lui est impossible de se lever, sa jambe s'étant brisé dans l'impact tandis que les autres sont inconscients. Alors, Mark, étant le plus en forme, tente tant bien que mal de se relever et d'avancer vers la sortie du wagon. Il titube vers la porte d'accès pratiquement détruite dont les attaches ce sont rompu. Lorsqu'il sort, il chute sur le sol, se rendant compte trop tard qu'il était en hauteur. Il est beaucoup trop éreinté pour se relever dans l'immédiat, or, une voix lui glace le sang. 

« Toujours vivant ? » Demande Schröder amusé 

Mark ne répond pas et se contente de le regarder dans les yeux. 

« Peut-être pas totalement. Peut-être que, je devrais achever tes souffrances ? » Dit-il en posant le canon de son arme contre la tête de Mark

Il se montre fort même s'il est effrayé. Il sait qu'il ne va pas survivre et que personne ne viendra l'aider. Il ferme les yeux et pense à sa femme ainsi qu'à sa très jeune fille de moins d'un an. Mais, contre toute attente, Schröder ne presse pas la détente.

« Nan. Ce serait trop facile de te tuer. Je n'ai pas encore fini de jouer avec toi. » dit-il en frappant Mark d'un coup de pied au visage pour l'assommer

Ainsi, le S.R.O.E s'incline vaincu face à Schröder qui repart sans problème avant l'arrivée des ambulances et des agents de la CIA sous couverture. Ils récupèrent l'équipe française pour les emmener sur la base de Ramstein où ils reçoivent des soins. Les agents américains sont furieux contre Muller qui arrive rapidement, l'accusant notamment d'avoir ordonné un ordre irréfléchi. Muller, lui, ne se démonte pas et accuse à son tour la CIA d'avoir été incompétente et de s'être laissée manipuler par Schröder. On constate rapidement que c'est l'anarchie et la zizanie entre les deux agences qui n'ont de cesse de jeter la faute pour expliquer comment Schröder a pu aussi bien mener à bien ses projets nucléaires. 

Néanmoins, bien que la France et les Etats-Unis soient en froid, ils ne peuvent plus se permettre de rester chacun de leur côté. L'humanité est en jeu et le capitalisme tout comme le communisme le sont tout autant. S'ils veulent revoir leurs proches, ils n'ont qu'une solution, mettre fin à la plus grande menace sur terre, Schröder. Or, ils ne savent rien, rien qui ne puisse les aider à savoir comment il va procéder, où et quand. Muller à la sensation d'être revenu en Guyane, lorsque tout était flou sur cette opération jamais vue. Mais pourtant, une idée lui vient pour retrouver Schröder.

« Mes chers amis américains. Je sais que cela va être difficile de coopérer ensemble à cause des tensions politiques entre nos deux nations. Mais nous n'avons plus le choix ! Voulez vous risquer la vie de vos enfants pour quelques chamailleries entre deux pays ? Nan, je ne pense pas. Alors je ne vois qu'un homme pouvant nous aider. Anthony Miller. » dit-il en allumant une cigarette

Derrière le rideau de fer - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant