L'évasion

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Après m'être perdue dans le passé pendant quelques secondes, je reviens dans le present. Je tiens toujours fermement la nouvelle directrice de prison. C'est à mon tour de lui dicter mes règles de la prison. Je lui appuie la tête sur le sol. Elle a mal mais ce n'est pas mon soucis.

-maintenant je vais te dicter les règles de ma prison, lui dis-je. Ici tu es la directrice alors reste à ta place. Ton rôle c'est de donner les ordres alors donne tes règles sans faire de bruits dans mes oreilles. Moi, mon rôle c'est de faire respecter ces règles de gré ou de force par tous et même par toi.

Même si je sais que dans quelques heures je vais quitter cet endroit, ça me fait plaisir de faire peur à la nouvelle venue. J'hausse le ton pour que toutes les autres entendent ce que j'ai à dire.

-ici, si je décide qu'une détenue doit passer une semaine en isolement, elle va passer une semaine en isolement. Si je décide que le jour de libération d'une détenue n'est pas son jour de libération alors ce n'est pas son jour de libération. Si je décide qu'une gardienne doit être relevée de ses fonctions et emprisonnée, alors on exécute. Une dernière chose, si je remarque un tant soit peu que la directrice reçoit des pots de vins pour nuire aux détenues, je la tue.

La directrice n'a pas peur de moi. Elle est différente des autres, ça témoigne de son honnêteté. Je faibli un court instant, la situation est renversée. Je reçois un coup de pied entre les jambes, je suis basculée sur le sol. Elle monte sur moi et me roue de coup sur le visage. Au troisième coup j'arrête son point, un coup de front sur son nez et il éclate de sang. Personne ne nous sépare, personne ne crie et personne ne s'approche. Après cinq minutes de lutte, nous sommes toutes les deux assises en face l'une de l'autre. On se regarde, on s'est comprise. Personne ne souri, personne ne pleure.

Directrice : alors c'est toi la prisonnière dont parle tous les pays. Mais tant qu'on n'y est, comment es-tu arrivé ici ? Es-tu innocente comme toutes celles qui sont ici ? Quel est ta part de chanson ?

Je sais qu'elle ne me croira pas mais l'envie de lui raconter ce qui m'a amené là me traverse l'esprit.

-si je te raconte mon histoire et que tu me traites de menteuse, ça va devenir autre chose.

Directrice : tu es tout, sauf une menteuse.

Je commence l'histoire à ce jour où je suis arrivé à la prison Centrale de ma ville. Je lui compte mon aventure à la clinique et mon accueil violent en prison.

Après avoir pleuré pendant des heures, je m'étais calmé et j'avais trouvé un brin de sommeil dans un coin de la cellule. Le lit qui m'était réservé m'avait été arraché par la détenue qui m'avait violenté. Je ne pouvais qu'accepter, j'étais faible face à ces grandes femmes.

Alors que je cherchais un moyen de prolonger mon brin de sommeil, une autre femme arriva vers moi. Elle se mit à mon niveau et me carressa la tête.

-tu es belle, murmura-t-elle. Tu me plais bien, tu sais ?

Je me couvris le visage avec mes mains. Je comprenais parfaitement ceux dont elle parlait. N'ayant jamais connu d'homme, je ne voulais pas vivre l'horreur avec une femme. Après m'avoir prévenu de ses intentions, elle m'avait laissé sur place.

Les jours qui suivirent n'avaient pas été des plus beaux. J'étais traitée dans cet endroit comme la pire des criminelles. Plus j'étais martyrisée, plus je devenait ceux dont j'étais accusée. Mon regard s'était ensanglantée à force de laisser fuir mes larmes.

Le jour de mon procès était arrivé. Pour la première fois depuis plus d'une semaine, on m'avait laissé prendre une douche. On m'avait fait porter des vêtements un peu plus présentables. Deux gardiennes m'avaient conduit jusqu'au tribunal où tous étaient déjà présent. La presse ne pouvait manquer cela pour rien au monde. L'affaire DEBARDO était la plus vive sur toutes les toiles.

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