Chapitre 2 :

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Le professeur enleva sa main de son col avec une vitesse surprenante. Connor était connu pour ces excès de colère et pour sa manière de parler avec les mains. Personne ne pouvait le toucher au risque de se prend un direct. Tout le monde le redoutait. Et Arthur en particulier : ils avaient eu un différent. Et les profs avaient déjà connu ses pertes de contrôles, et certains avaient fini à l'hôpital. En résumé, Connor était la terreur du lycée. Mais comme partout ailleurs, plusieurs filles avaient voulu être sa petite-amie car il était capable de les "protéger". Il leur avait dit non à toutes dans jamais se gêner. Il en avait même insulter les trois quart de "salope". J'avais souvent rigolé dans des moments comme ça quand nous étions encore amis. Je parle bien du passé car nous avions été amis, très amis. Peut-être trop d'un certain point de vue. Celui de Arthur.

M. Breuil ne dit plus aucun mot, retourna à son bureau et continua son cours comme si rien ne s'était passé pendant que Connor prenait place à côté de moi. Les élèves l'écoutaient tout en admirant le jeune homme se trouvant à moins de deux mètres de moi. Je lançais un regard dans sa direction quand je le surpris en train de me dévisager. Quand il s'en aperçut, il tourna la tête vers le tableau et lâcha :
- Qu'est ce que tu regardes ? Sale type.

Je me rendus compte qu'il m'avait parlé. Il m'avait toujours ignoré depuis que l'on avait arrêter de s'adresser la parole ! Il faisait comme si j'étais un fantôme d'habitude. Le son de sa voix à mon égard n'avait pas été aussi violent que celui qu'il avait eu avec le professeur mais il ne m'avait pas dit ça en toute amitié aussi. Mais ce n'était pas un problème. Je le connaissais plus vraiment. Enfin, je le connaissais pas mal, il ne faut pas se voiler la face.

À la sonnerie, je me levais et rangeais mes affaires tandis que Amalia et Arthur allèrent voir le professeur. Connor se tourna alors vers moi et m'attrapa le bras, mon cœur s'accéléra et dans la classe, plus aucun bruit ne se fit. Nous étions face à face et ses yeux scrutaient mon visage. Tous les élèves encore présent nous regardaient et certains demandaient aux autres ce que j'avais pu faire. Je me posais la même question en ce moment. Amalia voulut s'approcher mais Arthur l'en empêcha. Le prof nous regardait fixement, sans broncher, et tenait dans sa main le téléphone de la classe, au cas où. Et moi, je ne comprenais toujours rien, je n'avais rien fait. Je ne l'avais pas touché et je ne lui avais même pas adressé la parole du cours ! Je l'avais juste à peine regardé mais il n'y avait pas de quoi en faire tout un drame, si c'était pour cela qu'il m'agressait en pleine classe. Il accentua la pression sur mon bras, qui me faisait de plus en plus mal mais je ne le montrais pas. Je ne montrais jamais ma faiblesse. Connor eu un léger sourire narquois qui me déstabilisa et il en profita. Il serra encore plus fort mon poignet et le tordit dans mon dos dans un même mouvement. Puis il me murmura à l'oreille :
- Je ne vais pas te faire mal, d'accord ? Alors ne bouge pas et laisse-toi faire. Mais si j'ai un petit conseil à te donner, c'est de ne pas faire entièrement confiance à tes deux amis. Ils te cachent beaucoup de choses. Et ils savent extrêmement bien mentir, même si c'est à leur meilleur ami. Par contre, je te conseille aussi de ne pas leur répéter ça car tu risquerais d'avoir des problèmes avec moi si j'apprenais que tu leur avais dit, me suis-je bien fait comprendre ?

Je hochais la tête. Il desserra alors sa prise, prit son sac et sortit de la classe. Mon cœur ne voulait pas ralentir et mon poignet commençait à virer au violet. Arthur et Amalia se précipitèrent sur moi et me demandèrent ce qu'il s'était passé. Comme je n'arrivais toujours pas à comprendre les mots de Connor, je leur dis qu'il avait juste eu une crise de nerf et qu'il s'en était pris à moi. Les élèves se dispersèrent sur l'ordre de M. Breuil et tout le monde partit en cours. Mais je préférais passer à l'infirmerie au cas où pour mon poignet car il commençait à être inquiétant. Arthur voulut m'accompagner mais je refusais gentiment. Amalia n'avait pas cours avec nous. Arthur partit en me criant de lui envoyer un message si il y avait quoi que ce soit. Je rigolais et me tournais en direction de l'infirmerie. Sur le chemin, je croisais quelques amis à moi du basket qui me demandèrent ce qu'il s'était passé avec Connor, comme quoi les nouvelles vont vite. Je leur donnais la même explication qu'à mes meilleurs amis et leur dis que je les retrouverais pour le match de l'après-midi même si je ne pourrais sûrement pas jouer. Ils rigolèrent à la vue de mon poignet et leurs yeux se remplirent de compassion à mon égard. Je leur fis un triste sourire suivi d'un geste vague de la main et j'arrivais à l'infirmerie quelques minutes après. À peine entré, je voulais déjà sortir. L'odeur était affreuse, elle me rappelait que trop l'hôpital où j'avais séjourné pour mon père.

Alors, c'est oui ? ✯Où les histoires vivent. Découvrez maintenant