Chapitre 16 :

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Je m'avançais vers lui mais pas trop, il le comprit et sourit en secouant doucement la tête. Il me prit par le bras et me colla à lui en posant sa main sur ma hanche pour m'empêcher de m'échapper. Le rouge me monta aux joues et il nous tourna ensuite vers le grand miroir au dessus du lavabo.

- Tu vois quoi ? me questionna-t-il.
- Euh... deux garçons. Assez beau. Jeune et grand. Enfin nous deux quoi.

Comme je ne disais plus rien pendant un certain temps, il continua en souriant. Sa voix tremblait légèrement mais je m'en foutais. Je n'attendais qu'une seule chose : qu'une occasion se présente pour que je puisse m'enfuir en courant.

- Moi, je vois que le plus petit n'est pas aussi heureux qu'il le prétend. Que le grand voudrait l'aider. Je vois aussi que le petit ne dort pas assez et ne mange pas beaucoup non plus.

Il confirma ses derniers mots en soulevant légèrement mon t-shirt du bout des doigts en effleurant mon torse. Il découvrit mes abdos mais aussi les marques de mal nutrition qui me suivait depuis le départ de mon père. Sa main glissa lentement sur mon ventre, sous mon nombril, laissant retomber mon t-shirt et y laissa une ligne de frisson de plaisir. Quand je croisais son regard dans la glace, il me sourit faiblement. Il avait l'air déçu ? Triste ? Désolé ? Il ne pouvait rien y faire, au pire.

- Je vois aussi que le petit fait des appels à l'aide mais que personne ne les reçoit. Qu'il aimerait que des personnes soient là pour lui et l'accompagnent, continua-t-il d'une petite voix non-confiante.

Il cherchait quelque chose de ma part. Je le sentais dans le regard qu'il m'envoyait à travers le miroir. Et un déclic se fit dans ma tête, j'allais lui dire ce que je pensais de nos reflets, de son reflet.

- Et moi, je vois que le grand veut se donner un style de brute alors qu'en fait, c'est un sentimental qui veut aider les autres. Et que c'est aussi une personne de confiance qui désire être là pour le petit.

Connor parut, au départ, choqué mais il se rattrapa assez vite. Il me demanda de l'aider à remettre le pansement en fuyant mon regard, il changeait bien sur de sujet dès que ça dérivait sur sa personne. J'acceptais avec un plaisir dissimulé, j'aimais admirer l'œuvre que j'avais faite sur son bras. Je le questionnais en même temps.

- Pourquoi tu m'as demander ça ?
- Ce que tu voyais dans la glace ?

J'acquiesçais, il ne m'avait demander que ça mais je savais qu'il ne voulait juste pas en parler. Mais il n'allait pas y échapper.

- Pour que tu te rendes compte que tu ne vas pas bien et que tu as toujours quelqu'un derrière toi qui sera là pour t'épauler, dans les bons comme les mauvais moments, murmura-t-il en encrant son regard dans le mien dès que j'eus fini de mettre son pansement alors qu'il posait sa main sur la mienne qui se trouvait sur son bras.
- Et ce quelqu'un... c'est toi en ce moment ? demandais-je timidement comme à mon habitude.

Il se redressa pour être droit et posa sa main sur mon crâne en ébouriffant mes cheveux comme à un gamin de quatre ans, mais je ne dis rien. Un sourire d'ange illumina son visage alors que je rougis doucement.

- Oui, c'est moi pour le moment.

Je lui rendis son sourire même si les mots "pour le moment" trottaient dans ma tête. Il ne comptait donc pas être là pour toujours. Ça me faisait mal car j'avais espérer qu'on redeviendrait amis, qu'on pourrait à nouveau passer du temps ensemble sans plus être séparé. Mais il ne voyait pas ça comme ça.
Nous partîmes dans le salon manger nos pâtes. Nous remimes le film en route, toujours "Saw 5". Je finis mon assiette, ce qui me valut un des plus beaux sourire de Connor et je lui mis un tape sur l'épaule. Il rigola légèrement et enfourna une autre bouchée de pâtes. Comment en étions-nous arrivés là, tous les deux ? Je n'avais aucune réponse mais j'étais heureux. Heureux de voir qu'il faisait quand même attention à moi.
Quand nous finîmes de manger, je mis "Saw 6" sous le regard de Connor alors qu'il se mettait en boule dans sa couverture et se calait confortablement au fond du canapé-lit, dos au mur. Je le rejoignis rapidement mais voyant que j'avais oublié ma couverture dans ma chambre, je me levais.

- Attends ! Viens dans ma couverture, ne me laisses pas tout seul... me supplia Connor en m'attrapant le poignée.

Alors, c'est oui ? ✯Où les histoires vivent. Découvrez maintenant