Chapitre 7 :

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Il soupira calmement et tendit un doigt vers le plateau. Sa peau était toujours blanche mais je vis qu'il avait quand même déjà reprit quelques couleurs et je me sentis mieux au fond de moi.

- C'est pour moi ? m'interrogea-t-il.
- Oui.

Il prit une assiette et dévora son contenu. Ah, les lasagnes de la mère sont les meilleures. Je pris mon assiette et commençais à manger mais l'appétit me manquait, encore une fois depuis deux ans. Je la reposais après avoir pris juste deux morceaux. Connor me regardait comme si j'étais devenu une sorte d'extraterrestre.

- Quoi ? lui demandais-je.
- Elles sont super bonnes et tu ne les manges pas ?
- Non. Prend les si tu veux.

Il ne se fit pas prier et les avala en quelques secondes. Pendant ce temps, je regardais encore un autre film d'horreur. Quand il eut fini, je pris le plateau et le ramenais à la cuisine. Je mis à chauffer de l'eau pour le faire un thé.

- Tu veux un thé ? criais-je.
- C'est pour les vieux ça !
- Tant pis. Ça fait passer certaines douleurs pourtant.

Il déboula alors dans la cuisine. Les mensonges qu'il ne fallait pas inventer. Il ressemblait à un gamin qui voyait son rêve se réaliser.

- Comme celle de mon bras ?
- Oui, évidemment, soupirais-je en levant les yeux au ciel.
- Alors fais moi en une aussi !
- Retournes t'asseoir au salon. Oh attends, prend un médicament. Ils sont là, sur la table.

Je lui indiquais la table ainsi que la boîte. Il prit le médicament, me remercia et retourna dans le salon. Je mis à infuser les thés et les ramenais au salon. Ce n'était pas vraiment un blague quand je disais qu'il faisait passer les douleurs : la fièvres pouvait retomber et les maux de têtes disparaissaient pour certains. Il fallait juste avoir les meilleurs thés, comme ceux qu'avaient ma mère. Connor prit donc sa tasse et but à petites gorgées. Je fis de même en regardant le film. Au alentour de minuit, je décidais d'aller à la douche. Connor me rattrapa alors.

- Dis, c'est vrai que je ne suis pas chez moi mais... je pourrais dormir ici ? Juste ce soir, s'il te plait.

Je le regardais fixement, il était sérieux. Et son regard éprouvait une inquiétude bizarre. De quoi pouvait-il bien avoir peur ? Il n'était pourtant pas sans défense ! Puis, la vue de son bras en entrant chez moi me revint en mémoire. Un goût de bile monta dans la gorge et me la brûla doucement. Et il était quand même minuit passé. Je n'étais pas stupide au point de le renvoyer chez lui à cette heure ! Mais je voulais tout de même des réponses.

- Je suppose que tu as peur de ressortir parce que la personne qui t'a agressée pourrait toujours être là, à t'attendre ?
- Je... Oui...

Il avait hésité pendant quelques secondes. Mais il ne m'avait pas menti et il avait confirmé qu'il avait peur. Je lui souris alors et lui dis qu'il pouvait rester étant donné que le lendemain, c'était le week-end, il me remercia et retourna dans le salon. Quand j'entrais dans la douche, l'eau chaude me fit un bien fou. Je réfléchissais néanmoins à tout ce qu'il venait de se passer. Connor était chez moi, alors que dans la matinée, il m'avait broyé le poignet, d'ailleurs je ne ressentais plus aucune douleur à celui-ci maintenant. Ensuite, il m'avait agressé devant chez moi et il était entré dans ma maison. Il avait été blessé et je l'avais soigné sans même qu'il me donne son avis mais il n'avait pas refusé mon aide. Mais pourquoi était-il venu chez moi ? Je secouais la tête. Je m'en fichais au pire, tant qu'il ne m'agressait pas et que sa blessure ne s'infectait pas, ça allait pour le mieux. Ou presque.
Je sortis de la douche, me séchais et enfilais mon pyjama. Je proposais à Connor d'y aller, il accepta. Je lui donnais un de mes shorts et lui dis de faire très attention à son entaille. Il acquiesça et alla à la douche. En attendant, je dépliais mon canapé pour en faire un lit, j'y installais un coussin et une couverture assez chaude. Je mis les tasses au lave vaisselle ainsi que les assiettes et les couverts. Je rangeais aussi toute la panoplie d'infirmier à ma mère et retournais devant la télé. Connor sortit dix minutes après de la douche. Je lui indiquais le canapé et lui dis que si il y avait quoi que ce soit, il avait juste à venir me réveiller. Il acquiesça et je partis me coucher. Il fit de même et cinq minutes après, la maison était entièrement silencieuse.

Le lendemain, mon réveil sonna à six heures. Je l'éteignis et me roulais en boule de nouveau. Mais je ne pus me rendormir. Pourquoi avais-je oublié de l'éteindre ?! Je m'assis donc en tailleur sur mon lit et méditais. Je pris mon téléphone et vis que j'avais un message de Arthur.
"Man, dis, on peut se voir demain ? j'ai quelque chose d'important à te dire..."
Le message datait d'hier. Je lui répondis positivement et lui dis que je serais au Dunkin Donut's à quatorze heure. Il me répondit qu'il y serait. La sonnerie de son téléphone avait dû le réveiller pour qu'il me réponde aussi tôt. Je me levais alors et décidais de préparer mon petit déjeuner. Je passais ma tête dans l'embrasure de la porte du salon et je vis que Connor dormait toujours. Je secouais la tête, un sourire aux lèvres, et me rendis dans la cuisine. Je me fis couler un café et sortis un pain au chocolat d'une poche de boulangerie. Ma mère était rentrée mais elle était repartie peu de temps après, elle m'avait laissé un mot pour me l'indiquer et avait laissé des pains au chocolat pour se faire pardonner. Comme toujours.

- Je peux avoir un café moi aussi, s'il te plait ?

Je me tournais vivement et vis Connor dans l'embrasure de la porte, en train de bailler et de s'étirer. Son corps était tellement bien taillé. Je lui indiquais une chaise et il s'y assit. Il paraissait beaucoup moins fatigué que la veille et je m'en réjouissais. Les médicaments avaient bien fonctionné.

- Oui. Avec du lait ?
- Non.

Je lui sortis le sucre et lui montrais les chocolatines. Il en prit une et croqua dedans.

- Super, murmura-t-il.

Je secouais à nouveau la tête alors qu'un véritable sourire se formait sur mon visage. Nos cafés près, je lui en mis un sous le nez et m'assis en face de lui, café en main. J'y trempais ma viennoiserie. Le déjeuner se déroula calmement

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Hi ! Chapitre 7 beaucoup plus long que les autres ! Mais il le fallait sinon la suite n'a pas de sens ... Qu'à Arthur d'important à annoncer ? Et la relation qu'entretienne Connor et Steven n'est-elle pas hors norme ?

La suite dans le chapitre 8 !

Merci aux lecteurs, encore et toujours !

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Bisous à tous <3

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