She Will Be Mine

𝐀𝐦𝐞𝐫𝐭𝐮𝐦𝐞

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{ Laplage : Ain't Nobody Like Us }

— Regarde. Dis-je en prenant en ma possession un tableau que j'avais soigneusement concocté avec son visage dessus. Comment tu le trouves ? Personnellement, je trouve qu'il te ressemble pas mal et j'ai même fait tes taches de rousseur.        

Elle le prend en main tout en passant ses doigts dessus. Ses yeux se posent sur moi une fraction de seconde avant qu'elle ne prenne la parole.

— Tu n'as donc rien à faire de tes journées pour me peindre sur une vulgaire toile ? Dit-elle en posant le tableau.

— C'est un peu mon métier, Maman. Marquant une pause avant de reprendre. Il ne te plaît pas ?

— Qu'est-ce que je suis censé faire avec ça ? Est-ce qu'il rapporte de l'argent ? Demande-t-elle en allumant une cigarette.

— Non...C'est simplement un petit cadeau que je voulais te faire.

— Tu te ramènes toujours avec un portrait de moi lorsque que tu me rends visite. Dit-elle d'un ton désagréable, que j'ignore, soupirant par le nez.

Elle ricane légèrement en aspirant profondément le tabac, puis laissa la fumée s'échapper de ses lèvres et s'envelopper autour de son visage. Je racle ma gorge en passant ma main à travers mes cheveux et je croise mes bras contre ma poitrine, décidant que ses remarques n'allaient pas m'atteindre. Ma pauvre mère a toujours été comme ça avec moi et malheureusement, avec l'âge, cela ne s'est pas arrangé et je dirais même que ça a empiré au fil des années. Son âme est noir tout comme ses poumons remplis de fumée toxique. Cette femme aigrie, mauvaise et détestable termine désormais sa vie dans un appartement miteux infesté par les rats et les cafards. Cela peut paraître égoïste de ma part, mais je crois qu'elle l'a bien mérité après avoir été une mauvaise personne tout le long de sa triste vie. Je me demande pourquoi je m'obstine à venir la voir alors qu'elle me traite comme un vulgaire chien ? Mon père, lui, est décédé il y a des années, et que je le voulais ou non, son absence arrivait toujours à se faire sentir. 

Malgré tout, il y a des moments où je me demande si ma présence ici vaut vraiment la peine. Cependant, je ne peux pas m'empêcher de ressentir cette obligation filiale, ce besoin de rester près d'elle, même si nos interactions sont souvent empreintes de douleur et de ressentiment. Peut-être que je garde l'espoir qu'un jour, elle changera, que notre relation pourra s'améliorer.

Quant à mon père, sa disparition laisse un vide béant dans ma vie. Il était l'antithèse de ma mère, aimant, compréhensif et un véritable soutien pour moi. Son absence est une blessure qui refuse de guérir, et je me demande souvent ce qu'il penserait de ma passion pour l'art. Je me demande s'il serait fier de moi et si son amour inconditionnel aurait pu m'aider à traverser les moments difficiles avec ma mère.

Je décide de prendre une profonde inspiration, me rappelant que je ne peux pas changer ma mère, mais je peux choisir comment réagir à ses remarques blessantes. Je refuse de me laisser définir par son comportement toxique. Je dois trouver ma force intérieure, mon propre chemin vers le bonheur et la réalisation personnelle, même si cela signifie faire face à ses remarques désobligeantes chaque fois que je viens la voir.

— Comment va ton frère ? Demande-t-elle subitement en me sortant de mes pensées.

— J'en sais trop rien. Dis-je en soupirant.

— J'espère que financièrement, tu l'aides à s'en sortir ? Elle ricane légèrement en allumant une seconde cigarette avant de reprendre. Pas comme ta pauvre mère que tu laisses crever ici.

— Bien sûr que non. Je dis à haute voix, soupirant lourdement. La réponse était évidente, mais la question ne l'était pas. Tu sais que même pour moi, c'est compliment alors...