Chapitre 2 : Une famille formidable !

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La famille est sacrée. Spécialement la nôtre. Ou plutôt la nôtre est spéciale. Formée, déformée, reformée, oppressée, séparée, retrouvée, perdue, écrasée, resserrée mais surtout plus forte et aimante que jamais. Que j'aime cette famille décomposée/recomposée comme j'apprécie la nommer ! Elle m'a toujours apporté des joies, comme des peines mais tellement d'amour ! Or, je vous le répète l'amour n'est pas synonyme de bonheur. En l'occurrence, l'amour m'a rendu une famille démantibulée. Et cela, à jamais.

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24 Décembre 2024, près de Dubaï...

Les guirlandes électriques illuminaient les extérieurs de la petite maison appelée « La Casita del tesoro ». Les étoiles scintillaient de mille feux et créaient une allée en direction de la porte d'entrée, décorée elle aussi avec des couronnes de houx et de buis. La musique si emblématique des périodes de fête retentissait à l'intérieur mais les murs pourtant épais, laissaient passer les basses dehors. La neige manquait à l'appel malheureusement mais ce réveillon de Noël battrait son plein, c'était certain.

Depuis maintenant quatre ans, chaque année, la bande se réunissait dans cette maison achetée pour les grandes occasions. Elle était placée stratégiquement, évidemment. Au départ, c'était un ancien entrepôt gigantesque qui, abandonné depuis plusieurs années, avait fait le bonheur de la bande. Achetée pour une poignée d'euros, retapée par les mineurs et les Serbes, cette maison comprenait assez de chambres pour accueillir toute la famille aux noms de ville, en même temps. Leur pied à terre commun...

Dans l'année, ils se voyaient peu mais chaque Noël, ils se retrouvaient, fêtaient en même temps les anniversaires de chacun et se noyaient de cadeaux. La belle vie en somme... Or, personne ne se doutait que tout ce qu'ils avaient construit, tout leur bonheur accumulé, toutes leurs joies allaient s'effacer, disparaitre du jour au lendemain. La liberté avait un prix. Alors qu'ils pensaient l'avoir achetée depuis plus de 5 ans, tous se rendraient compte assez rapidement que rien n'était jamais acquis... La lutte inachevée, ils devraient encore résister. Mais n'était-ce pas ce qu'ils faisaient de mieux ?

En attendant, les voitures se garaient devant l'immense demeure les unes après les autres. Les premiers arrivés étaient évidemment ceux qui habitaient le plus près : Manila et Benjamin. Ils s'étaient occupés de chauffer, décorer la maison de mille bougies, de guirlandes et avaient installé un grand sapin vers la cheminée. Ils avaient dressé la table depuis le matin même, impatients de retrouver toute la bande. Au fond d'elle, Manila attendait surtout de sauter dans les bras de son meilleur ami. Elle pouvait depuis deux ans l'appeler réellement ami car elle avait rencontré José qui la rendait heureuse et lui avait fait oublier le fils de son parrain. Or, en déplacement dans le monde pour son travail, il ne put être parmi eux ce jour-là. Elle cachait sa déception en pensant qu'elle reverrait ses ami.e.s.

A 18h, Benjamin qui jusqu'alors préparait les entrées derrière les fourneaux, les lâcha un instant pour saluer son acolyte préféré Marsella. Celui-ci proposa immédiatement son aide pour cuisiner alors que Bogota, arrivé en même temps, préféra, et de loin s'occuper du sapin avec Manila. Il trouvait la compagnie de la jeune femme plus charmante. A peine eurent-ils installé l'étoile au sommet de l'arbre que la porte s'ouvrit sur Rio accompagné d'une jeune femme brune et élégante.

- Ah ! Enfin je vois que tu as trouvé chaussure à ton pied, mon frère ! s'exclama joyeusement Bogota en tapant l'épaule droite du jeune homme qui plia presque sous l'impact.

- Ravi de te voir également, mon vieux ! répliqua ce dernier, feignant l'épaule démise sous le choc.

- Eh eh, un peu de respect pour le patriarche que je suis ! J'ai 10 enfants maintenant ! fanfaronna le père de famille qui possédait ce statut seulement de nom.

La casa de papel // La Lucha no ha acabado... (Serquel)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant