La casa de papel // La Lucha no ha acabado... (Serquel)

Chapitre 3 : La résurrection

Madrid, décembre 2024

« Alerte info ! Nous arrêtons les programmes momentanément pour vous avertir d'une nouvelle importante ! Les Dalis sont vivants ! Vous avez bien entendu ! 5 ans après leur soi-disant mort dans la Banque d'Espagne, une vidéo vient d'être diffusée, où nous les voyons en chair et en os autour d'une table lors du réveillon de Noël. Si vous ne nous croyez pas, regardez par vous-mêmes ! »

Les chaines de télévision, les ondes de radio cessaient la diffusion de leur énième sempiternel film de Noël pour lâcher la bombe médiatique du siècle. La vidéo, malgré les nombreux essais de censure, était devenue virale. Encore plus rapide qu'en 2019, les réseaux sociaux virtuels transmettaient les informations, vraies comme fausses, aussi vite que la lumière. Elles étaient partagées par des milliers de personnes à la seconde, dans le même laps de temps. Ceci se produisait quotidiennement mais ce jour-là, ce réveillon de Noël-ci, des millions de personnes à travers le monde retweetaient, repostaient, repartageaient la vidéo. La vidéo que beaucoup démentiraient comme un montage, une théorie du complot pour duper les gens encore davantage. La vidéo qui pourrait tout changer et qui allait justement tout changer. Les réactions fleurissaient abondamment, créant un bug légendaire sur la planète.

Certains commençaient à décrypter et à analyser scrupuleusement les 34 secondes du média pour confirmer ou infirmer la véracité des images qu'on leur donnait. La majorité affirmait que oui, les Dalis n'étaient pas morts et que c'était encore un coup foireux de l'Etat qui, corrompu, avait manigancé, coopéré avec les plus grands hors-la-loi que la Terre ait connu ces dernières décennies. En tout cas, les plus célèbres.

D'autres, nostalgiques, à qui cette fin tragique avait laissé un goût amer dans la bouche, s'enthousiasmèrent de la nouvelle. Leurs idoles d'antan ressuscitaient comme par magie. Alors beaucoup de fans désespérés se mirent à penser que si des braqueurs avaient été passés pour morts pendant cinq ans, d'autres célébrités aussi. Ainsi, certains commencèrent à espérer le retour de Michael Jackson ou encore Whitney Houston d'entre les morts pendant que d'autres comprirent qu'ils n'avaient finalement pas perdu leur temps devant cette banque, en avril 2019. Bravant la pluie, la mort et les désillusions permanentes, ils les avaient soutenus corps et âmes pour quelque chose d'important. La vie.

Or, une vague de protestations sociales, économiques, syndicales, professionnelles déferla deux jours plus tard, profitant du jour de Noël tout de même. Après cette trêve du 25 décembre, beaucoup descendirent dans la rue pour manifester leurs droits, leurs libertés et surtout demander une plus grande considération et vaincre ce taux de chômage qui ne diminuait pas. On aurait dit les samedis de l'année 2021 en France... Très vite, les grandes villes furent assiégées par les milliers et millions de manifestants. Pour eux, la fausse mort des Dalis montrait que l'Etat avait perdu face à des braqueurs et n'ayant pas d'autres choix, les avait cachés au reste du monde. Mais aussi, cette machination signifiait que la victoire était possible. En s'unissant pour combattre une cause tout était possible. Voilà ce que les Dalis avaient laissé, non pas une désillusion douloureuse mais surtout une lueur d'espoir. Une porte entrouverte vers un avenir éclairé. La lumière au bout du tunnel tant cherchée mais si peu visible. Si peu trouvée. Aujourd'hui peut-être, les choses changeront. Il fallait y croire et se battre. Tel était le crédo.

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Décembre 2024, près de Dubaï...

Le professeur...

Vous savez quand on a l'impression que tout s'arrête, tout à coup. Tout devient noir et on perd le fil. Des formes bougent autour de toi, ce sont tes amis, ta famille mais tu ne les vois pas. Tu restes là, immobile, seul face à l'adversité et à la fatalité qui te retombent dessus. Tu ne réagis pas, on t'appelle mais tu ne réponds pas. On t'appelle de nouveau mais tu n'entends pas. Tu ne veux pas. Du vide vient finalement une pensée anodine mais qui devient essentielle voire vitale. Tu t'accroches à ce que tu peux car l'idée de ne pas pouvoir offrir son piano à ta fille ou son hochet à ton fils te tourmente au plus profond.