Il y a vraiment des jours où on se dit qu'on aurait mieux fait de rester dans son lit, au chaud sous sa couette, pénard, à vagabonder dans les souvenirs des rêves de la nuit passée. Vous savez quand on dort paisiblement et que tout à coup le réveil sonne, nous faisant sursauter jusqu'au plafond. Frustrés. Fatigués. Enervés. De mauvaise humeur. Certains se lèvent en espérant que personne ne croisera leur chemin alors que d'autres essaient de se rendormir. L'objectif est de retrouver les bons moments, irréels, irréalisables mais tant désirés. Vécus. Seulement dans l'imaginaire de l'inconscient.
Le déni de l'éveil. Le déni de la vie et de la réalité. Nous l'avons tous vécu. S'éloigner de ses responsabilités, de ses histoires et se dire que dormir résout tous les problèmes. Nous tirer de cet état de bien-être est malheureusement ce que nous redoutons le plus. Se dire que tout n'était que fantaisie et fantasmagorie. Voilà ce que nous ressentions au moment où les pales vrombirent dans une cacophonie assourdissante. Nous nous envolions non pas dans nos vies vécues mais dans la dure réalité des choses. Les rêves éveillés peuvent exister mais quand ils s'arrêtent, ils sont plus difficiles à surmonter car justement ce n'étaient pas que des rêves idéalisés mais la réalité. Se séparer d'elle demandait un effort considérable si bien qu'après ce palier surmonté, on se demandait si tout ce que nous avions vécu n'était pas qu'un rêve finalement...
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24 décembre 2024, près de Dubaï...
Lisboa
- Surtout, restez calmes !
Avec Sergio, nous répétions inlassablement ces trois mots. Ils semblaient d'ailleurs en exaspérer plus d'un. Mais que pouvions nous dire d'autre ? Que tout allait bien ? Ce serait un mensonge... Que tout irait bien ? Nous ne le savions pas... Beaucoup trop tôt pour le dire. Alors nous essayions de rassurer les autres mais surtout d'éviter l'excès de panique inutile. Plus simple à dire qu'à faire, nous nous entendons bien évidemment là-dessus.
A force de répéter ces mots, les membres de la bande s'angoissaient davantage en empaquetant leurs affaires.
- Calmes ?! Comment tu veux qu'on reste calmes avec ces mecs armés partout ?! Vociféra Denver, furibond.
- Qu'est ce qui se passe, bon sang ?! Ajouta Palermo qui détestait ne pas comprendre ce qui se tramait.
Ils avaient raison. Pourquoi l'armée ? Pourquoi partir comme des voleurs ? Avec nos familles sous le bras et quitter la maison qui nous avait apporté tant de bonheur ces dernières années ? Tout cela à cause d'une fichue vidéo... Que montrait-elle ? D'où venait-elle ? Qui l'avait tournée et pourquoi ? Enfin, la raison était pourtant évidente. Faire le buzz. Sans pitié. Sans penser aux conséquences pour nous. La nouvelle était difficile à digérer... Alors il ne valait mieux pas leur dire pour l'instant. Les questions fuseraient, de toute part et nous ne ferions que perdre du temps précieux.
- On vous expliquera dans l'hélicoptère. Rassemblez vos affaires ! Vite ! Les pressai-je.
Palermo resta silencieux, me scrutant pendant que Denver bougonnait. Rio qui s'était également rapproché du petit groupe de parole tenta de résister un peu.
- Je ne partirai de là tant que...
- Ne discute pas ! Le coupai-je, brutalement.
Pas maintenant... Attendre un peu avant d'annoncer la nouvelle. Une nouvelle qui prendrait tout son sens une fois sortie de nos bouches. Les gyrophares et les spots aveuglants de l'armée me rappelaient la dure réalité. Or, je souhaitais encore un peu rester dans ma vie d'avant. Un rêve... Je ne voulais pas l'accepter. Cela faisait trop mal...
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La casa de papel // La Lucha no ha acabado... (Serquel)
FanfictionHistoire inspirée des incontournables "Que sont-ils devenus ?", je vous replonge dans la vie des braqueurs de banque les plus connus et adulés du monde entier dans une sorte de saison 6. Une façon pour moi de remercier cette série avec des personna...