EMILIO
« - Mr. Brezisky, est-ce que je peux prendre mon après-midi, s'il vous plaît ?
- E-Emilio, euh, oui bien sûr, tu le mérites, mais tu ne pouvais pas prévenir avant ?
- Désolé... c'est juste que-
- La boîte, je comprends. Donc ça vient bien de lui, tu peux y aller. À une seule condition par contre, je veux te voir éblouissant dès que tu franchis l'immeuble demain matin.
- Je pense que ce sera le cas, ne vous en faites pas ! »
Je cours en direction du restaurant de Caleb, l'esprit déterminé. L'avantage entre nos deux lieux de travail est qu'ils sont proches, pas besoin de prendre la voiture. Ce qui me fait penser que si Caleb a vraiment déposé le colis en mains propres, alors il a dû se taper vingt minutes de marche en faisant attention à ne rien faire bouger dans l'assiette.
Il est malade... les gens ont dû le juger fort dans la rue.
J'avale ma salive pour ressentir une nouvelle fois le goût de la nourriture encore fraîchement engloutie, histoire de me remémorer constamment pourquoi je vais vers lui.
Pourquoi je vais décider de mon avenir dans quelques minutes, et qu'il n'y aura pas de retour en arrière.
Pourquoi je vais le choisir lui, au lieu de salement l'abandonner comme il l'a fait il y a plus d'un an.
Je dépasse les gens, certains m'insultent, beaucoup me jugent, normalement ça devrait un minimum m'atteindre, mais qu'est-ce que je m'en contrefous actuellement. Par contre, là où ça va être moins la folie sera lorsque je serai arrivé là-bas, avec mon dos en sueur collant à ma chemise.
Une phobie.
Je m'arrête enfin au lieu voulu, puis me décale sur le côté pour laisser les gens passer. Je reprends un peu mon souffle et laisse mon corps arrêter de transpirer. Le temps que le stress monte bien au cerveau.
Ce n'est évidemment pas inconnu comment Caleb va réagir, mais le voir, lui dire en face, dans les yeux, me donne de l'anxiété.
Deux minutes plus tard, je sors mon portable, envoie rapidement un message à Jay, puis rentre dans le hall du restaurant.
✉ 13h02 - Je m'apprête à faire la plus grande décision de l'année but anyway on y va quand même.
✉ 13h02 - Avant que tu ne répondes, oui, je parle bien de l'autre abruti de Caleb.
La réceptionniste, du nom de Bethany si je me rappelle bien - ah bah oui, elle a son nom sur sa chemise Mimi - me reconnaît et me souhaite la bienvenue.
- Vous désirez une table Mr. Hernández ?
- Non merci, ça ira, je souhaite simplement voir Caleb, si c'est possible...
- Vous voulez que je l'appelle ?
- Non, ne vous inquiétez pas, je connais le chemin de la cuisine, c'est juste pour savoir s'il est dans le rush ou non ? continué-je.
- Tout se passe comme sur des roulettes ce midi, aucun problème à signaler, je pense que vous pouvez aller le voir.
- Merci beaucoup, Bethany, conclus-je en souriant.
J'inspire, et expire fortement en empruntant le couloir, puis m'arrête quelques secondes pour essayer de l'apercevoir à travers les vitres des portes battantes. Il est là. Sourcils froncés, la posture de commandeur, et regardant les cuisiniers faire leur taf'.
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Pardonne-moi. | BxB
RomansaEmilio Hernández aime profiter de la vie, penser positivement et surtout être la solution antidépressive pour ses amis. Ses deux passions : regarder les dessins animés et jouer à Mario Kart en dehors du travail. Il a toujours évité les problèmes pou...