Coucou tout le monde, tout d'abord merci à tous ceux qui votent et prennent le temps de lire ma fic, c'est un honneur pour moi. Merci agnes 77 pour ton commentaire. Je lis tes fanfics et les apprécie au plus haut point. Je suis en train de terminer une très longue fic Verrecroce et je ne sais pas pourquoi mais je reviens instinctivement vers le point de vue meme si j'adore prendre le point de vue de Pierre. Ce chapitre est un peu triste mais il faut en passer par là. Je me rends compte que le Ben que j'écris est plus celui de 2021 que celui de 2022. Depuis quelques mois, il est nettement plus doux avec Pierre et plus affectueux, il ne le repousse pratiquement plus. Je leur souhaite le meilleur et vous souhaite une excellente lecture. N'hésitez pas à me laisser un com, ça me fait extremement plaisir.
Ben pleura. Pour la première fois depuis des années. Il n'avait aucun souvenir du moment où il était rentré chez lui, quand il avait retiré par automatisme sa veste qu'il avait négligemment posé sur son canapé avec ses clés avant de se rendre lentement vers sa chambre pour s'asseoir au bord du lit. Le vide qu'il ressentait à l'intérieur de lui avait alors jailli avec une violence fulgurante, telle une bombe à retardement pulvérisant chaque particule de son être. Il avait alors fondu en larmes. Il avait laissé la tristesse et la douleur qu'il contenait sans le savoir depuis si longtemps s'échapper de son coeur, le frappant de plein fouet tel un mur de briques. Cette fois-ci, il refusa de se battre. Il ne chercha pas de distractions ou de dérivatifs qui l'aideraient à lui donner l'illusion que tout allait bien, qu'il n'avait besoin de rien d'autre dans sa vie.
Il venait de réaliser qu'il serait prêt à renoncer à beaucoup de choses : sa carrière, son appartement de luxe, la cuisine, ses vidéos, ses biens personnels, la fin de Harry Potter, même Maison Grise. Mais jamais il ne pourrait renoncer à Pierre. Les sentiments qu'il éprouvait pour lui venaient de se révéler au grand jour. Il ignorait comment il avait fait pour vivre avec pendant si longtemps sans s'en rendre compte. Il n'était jamais sorti avec un homme. Il n'avait jamais ressenti d'attirance pour un homme. Il avait cru savoir ce que voulait dire tomber amoureux. Il avait cru l'avoir ressenti pour certaines femmes dans sa vie mais aujourd'hui, il avait des doutes. Il n'était jamais resté avec quelqu'un plus de trois mois et avait pleinement assumé ce côté versatile. Dès lors, il en avait conclu ne pas être fait pour la vie en couple, encore moins pour la vie de famille et avait cherché d'autres façons de remplir sa vie. À travers les voyages, les découvertes, la gastronomie, les fêtes, les amis, les films puis Youtube. Et il avait été vraiment heureux comme ça. Jusqu'à Pierre.
Ben poussa un profond soupir ponctué d'un sanglot et se frotta le visage. Quand était-il tombé amoureux de Pierre ? Il essaya tant bien que mal de remonter leur chronologie, se frayant un chemin à travers le brouillard de tristesse qui enveloppait son cerveau. Ça avait tout de suite matché entre eux. Ils avaient le même humour, les mêmes délires, cette même drogue pour le rire et les défis. Chaque moment passé ensemble les avait rapprochés jusqu'à ce qu'ils atteignent une alchimie comme on en voyait rarement. C'est là que les problèmes avaient commencé. Cette alchimie avait grandi encore et toujours. Quand on pensait qu'ils avaient atteint le degré le plus haut de leur relation, celle-ci s'entêtait à évoluer encore et encore. Et voilà où il en était : fou amoureux de son collègue au point d'être sérieusement prêt à tout sacrifier pour lui.
Pour un homme qui s'était toujours farouchement accroché à sa liberté et à son indépendance comme Ben, le coup était dur. Mais le léger picotement qu'il ressentait à l'idée d'y renoncer se retrouva noyé sous la lame de fonds qu'il éprouvait à l'idée de renoncer à Pierre. Mais il ne pouvait rien y faire, il l'avait compris ce soir. Pierre n'avait aucun compte à lui rendre, il pouvait sortir avec qui bon lui plaisait. Et ça, bien que cette seule pensée lui retourne l'estomac. Mais l'idée venait de germer dans son esprit, l'image de son Pierre nu dans les bras de cette fille qui l'avait dragué ou du type qui lui avait donné son numéro.
Ben se leva précipitamment et s'appuya contre le mur en plaquant une main contre sa bouche, le cœur au bord des lèvres. Il sentit de fines gouttes de sueur froide glisser lentement sur son front. Alors qu'il allait se rendre dans sa salle de bain, le corps frissonnant, son regard se posa sur sa table de chevet. Là trônait un petit ours en fleurs blanches orné d'un joli noeud noir, souvenir du Pays Basque. Plus précisément de leur premier anniversaire de mariage. Cette vision apaisa instantanément Ben. Il avait encore le souffle court mais les nausées avaient subitement disparu. Il se rassit lentement sur le lit, les yeux rivés sur la petite peluche qu'il prit délicatement entre ses mains. Même si ce n'était pas lui qui l'avait acheté, il le considérait comme un cadeau de Pierre. Il se souvenait parfaitement s'être tourné vers lui pour lui demander comme un enfant la permission de le garder et le sourire lumineux de Pierre qui avait accepté, toujours prêt à céder au moindre de ses caprices.
Ben esquissa un petit sourire en repensant à cette période qui, malgré les circonstances, restait une des plus heureuses de sa vie. Si l'idée de vivre en groupe sur une longue durée l'avait laissé circonspect au début, il s'était très vite habitué à cette vie en communauté et avait fini par appréhender la fin inévitable de ce séjour idyllique. Il ressentait toujours un petit pincement au coeur en repensant aux montagnes teintés de rose se dressant au loin, au court de tennis poussiéreux sur lequel il avait passé des heures à jouer, à Eric le hérisson que Pierre ne voulait plus quitter ou au "vlogos" scandé par Camille et Lucas. Il y avait indéniablement un avant et un après Pays Basque non seulement pour Pierre et Ben mais également pour leurs six amis. Le groupe avait passé un degré d'intimité qui avait resserré leurs liens à tous. Pour Ben, c'était là qu'ils étaient passés du stade collègues/amis au stade seconde famille.
Il reposa doucement la peluche sur sa table de chevet et poussa un long soupir. Cette crise de larmes l'avait épuisé, vidé de toute énergie. Il ne savait pas quoi faire. Il refusait de faire semblant, ce serait aller contre sa nature. Il n'y arriverait pas, même si il essayait, Pierre le connaissait trop bien pour ne pas voir son mal-être. Il n'avait pas le choix : il allait devoir tout lui dire. Ben sentit son coeur se serrer. Leur relation ne serait plus jamais la même, il y avait de forts risques qu'il le perde et que leur duo se sépare. Si Pierre ne l'aimait pas, il savait qu'il le repousserait avec douceur mais rien ne serait comme avant. Ben en était convaincu, il aimerait toujours Pierre en silence. Et même si leurs routes prenaient des chemins différents, il sentait au fond de son être que jamais il n'aimerait quelqu'un comme il aimait Pierre. Un sentiment aussi fort, ça allait au-delà de l'amitié, de la complicité, de l'amour. Ce sentiment était trop entier, trop absolu pour qu'on puisse l'offrir à plusieurs personnes dans sa vie. Benjamin n'avait jamais cru au destin ou âmes soeurs mais ce soir, alors que l'idée de vivre sans Pierre était pire à ses yeux qu'une condamnation à mort, il se dit que ce n'était peut-être pas aussi absurde qu'il le pensait.
Il se déshabilla lentement, ne désirant qu'une chose : se nicher dans son lit et dormir paisiblement. Il s'apprêtait à éteindre sa lampe de chevet lorsqu'il vit son portable qu'il avait mis en mode silencieux plus tôt dans la soirée s'allumer. Il hésita quelques instants avant de déverrouiller l'écran et de voir qu'il avait reçu deux appels de Pierre ainsi que plusieurs messages.
De Pierre :
"J'espère que tu vas bien, Ben."
De Pierre :
"Si tu as besoin de parler, n'hésite pas."
Ben sourit tristement. C'était bien du Pierre tout craché de s'inquiéter pour lui tout en essayant de lui laisser son espace. Il se doutait que le blond devait se faire du souci pour lui mais il n'avait pas la force de tout avouer maintenant. Il avait déjà fait un grand pas en avant ce soir. Il ignorait que Pierre avait eu sa propre crise existentielle à l'idée de vivre sans lui quelques mois auparavant, qu'il avait été en proie à une hystérie proche de l'autodestruction et que seul la présence de Guillaume lui avait permis de reprendre pied.
Il était sur le point de reposer son smartphone lorsqu'il lut le dernier message qu'il venait de recevoir. Cette fois-ci, un message de Fred. Son cœur rata un battement en le lisant. La pièce plongée dans le noir, il s'endormit avec le message de Fred tournant dans sa tête.
De Fred :
"Pierre a reçu plusieurs numéros cette semaine mais il n'y en a qu'un seul qu'il a appelé ce soir."
Merci d'avoir lu et à la semaine prochaine pour la suite.
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Un Petit Changement
FanficAlors que Benjamin se prépare à une journée normale à Maison Grise, il ignore que son célèbre collègue, Pierre Croce, a procédé à un petit changement qui va bouleverser leur relation.