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Luke
Je marchais vers le fond de la salle de colle, pour m'asseoir sur la droite, à l'opposé de Camille. Je la regardais quelques instants, et la vit sortir directement, à peine assise, une feuille bleue sur laquelle je pouvais lire distinctement Ce que je déteste chez lui. Qui était lui ?
Une fois mon dos contre le dossier, je sortais un carnet noir, simple, dans lequel je notais mes idées de chansons, mes chansons entièrement ou simplement des trucs qui me passaient par la tête.
Avant d'écrire, je regardais les cheveux bruns et bouclés de Camille, ils descendaient en cascade dans son dos et sur ses épaules fines. Elle avait ce don de me rendre fou, fou d'elle, alors que notre histoire était tout simplement inenvisageable. Elle était trop bien pour un gars comme moi. Mais, mes yeux et mon corps étaient sans attirer par elle, comme l'aiguille d'une boussole attirée par le Nord.
La brune notait soigneusement quelque chose sur la fameuse feuille, avant de la ranger délicatement dans un de ses cahiers de cours. Je ne pus m'empêcher de me demander ce qu'elle avait bien pu écrire. Que détestait-elle chez ce garçon ? Et surtout qui était-il ?
Je sentis mon estomac se tordre, comme si on y enfonçait une lame doucement et douloureusement, je ne comprenais pas pourquoi. J'inspirais et expirais lentement, avant de baisser la tête sur mon cahier, écrivant ce qui venait de jaillir dans mon esprit.
Torn in two, Déchiré en deux
And I know I shouldn't tell you And je sais que je ne devrais pas te le dire
But I can't stop thinking of you Mais je ne peux pas arrêter de penser à toi
Wherever you are Où que tu sois,
You Toi
Je relevais la tête vers la brune aux yeux marron, qui était la personne pour qui j'écrivais ses mots, celle qui inspirait la plupart de toutes mes chansons.
Elle jouait avec un crayon, et ses cheveux qu'elle enroulait autour de celui-ci, distraitement. Et comme si elle sentait mon regard sur elle, elle se tourna vers moi, et me regarda en train de la regarder.
Je devrais lâcher son regard, faire comme si de rien n'était, mais j'étais incapable de lâcher son regard doux.
« Hey Camille ? » lâchais-je, d'une voix douce, pour qu'elle croit que je m'apprêtais à lui parler quand elle s'est tournée.
