CHAPITRE 1 | Amalia

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Bip...

Bip...

Bip...

Je me lève en râlant auprès de mon réveil qui sonne depuis quelques minutes.

Je m'étire à moitié endormi en essayant de me souvenir pourquoi ai-je mis mon réveil à sonner aussi tôt.

Nous sommes le 2 mais...

J'écarquille les yeux et me lève d'un coup en me rappelant que nous sommes le 2 Septembre et qu'aujourd'hui nous avons la rentrée.

La rentrée...

Je souffle de lassitude en me souvenant que c'est l'une des choses que je hais par-dessus tout. En cours tu dois faire semblant d'être heureux, tu dois t'asseoir sur une chaise et discuter avec tous les adolescents de ton âge.

Je fixe quelques secondes mon mur totalement blanc, dessus ? Rien du tout.

Faut dire que j'ai très peu d'amis voir aucun ami à part mon frère et ma grand-mère, je ne me plains pas, je ne suis pas quelqu'un de très sociable et la solitude m'aide à me sentir en sécurité.

Je reste généralement enfermée dans des pièces où il n'y a personne, à la maison c'est la même chose, je m'enferme dans ma chambre ou dans ma salle de bain.

La seule personne qui connaît chacune de mes émotions et mon carnet, Mamita m'en a offert un à l'âge de 9 ans et depuis je ne fais que m'exprimer sous différentes formes à l'intérieur, tout mes plus grands secrets se trouvent à l'intérieur de celui-ci et si je le perdais je ne sais pas ce que je deviendrais.

Le hurlement de mon père me fait redescendre sur Terre, je lève les yeux au ciel exaspérée de les entendre hurler sur ma sœur, elle n'est pas rentrée de la nuit alors mes parents lui passent un savon.

Il y en a au moins une qui a de l'importance à leurs yeux. 

Sarah est ma sœur mais aussi l'opposé de moi, cette fille sort chaque fois qu'elle le peut, elle se maquille plus qu'une Kardashian et bien sur, elle, elle a des milliers d'amis.

Je me lève sans grandes envies de sortir de mon lit et je me dirige enfin vers mon armoire aussi blanche que les murs de ma chambre, j'observe quelques minutes l'intérieur de celle-ci avant d'en sortir un pull en laine noir et un jean simple, je sors aussi des sous-vêtements noirs avant de me traîner jusqu'à la salle de bain.

Je ferme à clé la pièce en entrant à l'intérieur toujours sous les cris incessants de ma famille qui commencent sérieusement à me donner une migraine douloureuse.

La pièce est plus colorée que ma chambre, les murs sont bleu très clair, le sol est blanc et il y a plusieurs tableaux en rapport avec la petite sirène accrochés aux murs. Je les garde comme pour me souvenir que l'enfance que j'ai vécu est toujours raccrochée à moi, que ses murs peints à l'aide de ma sœur resteront à jamais que des souvenirs douloureux désormais.

Je me dirige vers mon évier blanc également, ma brosse traine dessus tandis que le reste est parfaitement en ordre, j'ai tendance à ranger chaque pièce en désordre autour de moi, j'ai besoin de mettre de l'ordre dans mes pensées mais c'est impossible alors je mets de l'ordre dans tout ce qui est matériel.

Je ne me fixe pas dans la glace, jamais, je prends ma crème rangée sur mon étagère à côté de mon miroir et m'en applique sur tout mon corps, je grimace en caressant doucement ma peau et mes lèvres se pincent en sentant les os de mes côtes quand mes mains passent sur celles-ci.  J'attrape ensuite ma brosse en mordant ma lèvre pour m'empêcher de vomir et relève lentement la tête pour pouvoir voir mon reflet dans la glace.

Every Day It's The Same [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant